L'année 2022, une année historique en volume de recrutements
Comment qualifier l’année 2022 pour le cabinet Eric Salmon & Partners
Lorraine Kron-du Luart : 2022 a été une excellente période. Le bureau de Paris a réalisé sa meilleure année depuis nous existons et nos autres entités devraient aussi afficher des résultats historiques. Ceci s’explique par une économie en plein développement soutenue, en France, par un Etat qui y a injecté beaucoup d’argent. Mais, nous nous sommes fait très peur en début de Covid avec le sentiment d’un sol se dérobant sous nos pieds. Et puis, dès septembre 2020, le marché a repris avec une consommation maintenue, des entreprises de moins en moins frileuses. En 2022 les entreprises étaient encore en forme, en transformation. Le nombre de « deals » dans le private equity s’est maintenu à un haut niveau.
Comment se porte le recrutement des dirigeants ?
L. K-du L. : Pour eux, 2022 a été aussi une bonne année. Quand la recherche de dirigeants se porte bien, c’est bon pour les leaders. Pour 2023, nous avons tous le sentiment que le marché peut s’arrêter à tout moment, plombé par la guerre en Ukraine, l’inflation. Mais c’est un sentiment que nous avons depuis septembre dernier et chaque mois qui passe nous a montré, jusqu’à présent, qu’il n’en était rien.
Quel marché du recrutement en 2023 ?
Comment se présente 2023 ?
L. K-du L. : Pour l’instant, 2023 s’annonce sous de bons auspices. Va-t-on réaliser le chiffre d’affaire 2022 en 2023 ? Je n’en sais rien mais il est sans doute prudent de tabler cette année, sur une baisse du volume d’activité comprise entre 5 et 10 % par rapport à 2022 même si l’activité de conseil devrait compenser la baisse possible des recrutements. Certains secteurs pourraient se montrer attentiste comme la finance ou les hautes technologies. Mais d’autres sont très actifs comme l’industrie, la santé ou l’énergie.
Des candidats "cavaliers"
Quelles sont les incidences de ce marché du recrutement des dirigeants euphorique sur ces derniers ?
L. K-du L. : 2022 a été un marché propice aux « postulants ». Les candidats sont très sollicités affichant des attitudes proches de celles des divas. On a pu rencontrer des candidats peu engagés voire « cavaliers » dans les processus de recrutement. Certains signaient les contrats mais ne se présentaient pas… Ils avaient le choix et ils en ont profité. Cela a aussi eu comme incidence des temps de recherche plus long pour les entreprises.
Des recruteurs ouverts à la diversité
Dans quelle mesure cette profusion d’offres a-t-elle favorisé les profils plus atypiques ?
L. K-du L. : Nous n’avons pas réellement vu d’effet sur le recrutement des séniors ou de femmes. Pour tout dire, nous n’avons pas été confrontés à des réflexions ou des attitudes que nous ne devrions pas voir. Heureusement nos clients ne nous poussent pas à sélectionner, de façon explicite, des candidats « mainstream », blanc, homme, de moins de 45 ans.
Peu de changement dans les process de recrutement de dirigeants
Dans quelle mesure constatez-vous des changements de process de la part de vos clients ?
L. K-du L. : La seule vraie incidence est l’allongement des processus de recrutement dû aux attitudes, parfois cavalières, des candidats. Autrement, les changements sont faibles. On voit, chez nos clients, une appétence pour les questions de RSE. Mais ce n’est pas une nouveauté. Ou la volonté de fidéliser les équipes. Mais, là encore, on ne nous sollicite pas pour du court terme.
Le cabinet en quelques chiffres
270 recrutements en 2022
13 consultants en 2022 à Paris
CA 2022 : NC.
Implantations : Paris, Bruxelles, Londres, Francfort, Genève, Milan, Rome, Singapour et Hong-Kong.
Les autres points de vue sur les recrutements 2023
Je suis journaliste spécialisé dans les questions de formation et d’emploi. L’un ne doit pas aller sans l’autre et la compréhension des deux permet de s’orienter au mieux. Je rédige aussi, tous les deux ans, le Guide des professionnels du recrutement. Je suis aussi passionné d’histoire et amoureux des routes de la soie.