
Comment qualifier l’année 2022 pour votre cabinet ?
Sébastien Canard : 2022 a été, pour nous, une excellente année. Une année à candidats. Ces derniers se sont retrouvés du bon côté du manche. Les employeurs nous ont beaucoup sollicités mais il leur a été plus difficile de trouver les « bons » candidats. D’où une très bonne période pour nous car notre force est de savoir chasser sur Internet.
Quelles sont les évolutions majeures que le recrutement a connues en 2022 ?
S. C. : 2022 a été une année compliquée pour les recruteurs. Ils se sont retrouvés en compétition les uns avec les autres pour décrocher la bonne ressource. Ils ont donc dû faire des efforts pour développer les rémunérations proposées, la qualité des missions, celle de la vie au travail, la quasi obligation de proposer du télétravail. Bref, les employeurs ont dû réfléchir à comment ils fidélisaient les candidats pour les embaucher et mieux les retenir.
Et du côté du sourcing, votre spécialité ?
S. C. : Il a fallu proposer toujours plus de technologies à nos clients pour chasser le meilleur candidat. Il nous faut donc détenir les meilleurs outils pour cela : sites emploi, utilisation des ATS (Applicant tracking system) permettant de sourcer et de suivre des candidatures via ces logiciels de gestion des candidatures. Cela permet d’être le plus réactif possible. Cela permet aussi d’automatiser ses tâches en envoyant des messages ciblés en masse aux candidats, pour les relancer, pour leur proposer des entretiens.
Quelles sont vos prévisions pour 2023 ?
S. C. : Après une année 2022 délirante, la demande des entreprises devrait ralentir tout en restant sur un haut niveau de recherche de candidats. Dans ce marché revenant à la raison, j’estime que l’on va développer de plus en plus l’intelligence artificielle (IA) appliquée au recrutement. Des “bots” (NDLR : un logiciel qui exécute des tâches automatisées, répétitives et prédéfinies) devraient être mis en place par les recruteurs pour améliorer l’expérience des candidats. L’idée est de proposer un parcours plus fluide afin que ces derniers apprécient leur future entreprise. Via ces bots, l’intelligence artificielle va permettre à l’entreprise de passer d’une marque employeur à une marque recruteur…
En matière d’embauche, l’IA est la révolution des années à venir. Cette intelligence artificielle va permettre aux recruteurs de se faire accompagner dans leur recherche de talents, dans la rédaction des offres d’emploi. Toute la question restera de savoir comment il sera possible d’utiliser ces nouveaux outils. Mais ils seront utilisés par les employeurs et aussi par les candidats via, par exemple, les techniques de rédaction de lettre de motivation par IA. Il faudra aussi continuer à « marketer » son image sur internet, apporter de la valeur ajoutée sur les réseaux sociaux pour se faire connaître des recruteurs. Cette IA est encore très récente. Personne ne mesure pleinement les incidences de cette nouvelle technologie, elle n’a parfois que quelques semaines, sur les process de recrutement ni sur les candidatures. Mais, pour les « recrutés », je conseille déjà d’utiliser les IA pour se tenir informé sur son secteur, son métier, ses entreprises cibles, pour poser les bonnes questions tout en s’habituant à utiliser l’IA dans son quotidien.
Comment les attentes des candidats vont-elles évoluer en 2023 ?
S. C. : Les candidats vont être à la recherche du meilleur parcours de recrutement possible. Ils désireront obtenir des informations fiables et précises sur le poste offert. Ils souhaiteront mieux connaitre les valeurs des entreprises, leur politique RSE. Ils exigeront aussi plus de télétravail. Une entreprise qui comprendra cela s’ouvrira à plus de candidats.
Quelles seront les attentes 2023 des employeurs ?
S. C. : L’année 2022 a été particulièrement difficile pour les employeurs donc ils souhaitent attirer davantage de candidats. Mais pour y parvenir, ils devront s’équiper en outil de gestion des candidatures (ATS) leur permettant d’aller au-delà de la simple gestion des recrutements. Elles pourront proposer de nouveaux formulaires plus rapides, des missions sans CV, aspirer des pages, proposer des bots aux candidats pour assurer un meilleur tri et pourquoi pas, commencer à intégrer de l’IA dans ces ATS pour mieux recruter.
Le cabinet en quelques chiffres
- 12 000 candidats adressés aux clients en 2022
- 20 consultants en 2022
- CA 2022 : 6 millions d’euros
- Implantations : Levallois-Perret.

Je suis journaliste spécialisé dans les questions de formation et d’emploi. L’un ne doit pas aller sans l’autre et la compréhension des deux permet de s’orienter au mieux. Je rédige aussi, tous les deux ans, le Guide des professionnels du recrutement. Je suis aussi passionné d’histoire et amoureux des routes de la soie.