68 % des cadres souhaiteraient déménager pour partir « vivre au vert »
Cadremploi a profité du déconfinement pour partir à la rencontre des cadres et les a interrogés sur leurs envies, sur leur rapport au temps de transports et plus généralement sur leurs équilibres vie professionnelle / vie personnelle. Et les résultats sont éloquents.
Elodie Franco Da Cruz responsable des Études nous explique : « La période de confinement a engendré chez les cadres beaucoup de réflexion et de remise en question, notamment sur leur lieu de vie, 68 % d’entre eux déclarent qu’ils seraient prêts à partir vivre au vert. Ce départ ne se ferait que sous certaines conditions plus ou moins strictes. Le télétravail qui se positionne comme l’élément clé, voir déclencheur des souhaits de déménagement des cadres, représente la principale condition. Et dans ce cas, 36 % des cadres privilégieraient la campagne, et 69 % souhaiteraient même un changement de région ».
Le télétravail : allié de la mobilité des cadres
L’une des raisons de ce nouvel engouement post-confinement pour une vie moins citadine est l’essor du télétravail. En effet, comme nous l’explique Elodie Franco Da Cruz, « si leurs entreprises leur autorisaient plus de jours de télétravail, les cadres seraient prêts à 90 % à s’éloigner de leur lieu de travail pour s’offrir un logement plus grand ou plus en phase avec leurs envies de campagne… En parallèle, le temps de trajet et le financement des potentiels déplacements conditionnent également le départ des cadres. S’ils sont certes prêts à s’éloigner, ils souhaitent garder un temps de trajet domicile - lieu de travail inférieur à 1h… Le passage à l’acte pourra donc s’avérer plus difficile qu’il n’y paraît ! »
Mais le télétravail a su s’imposer avec le confinement, et de nombreux cadres ont pu tester et mettre des process efficace en place pour travailler et manager leurs équipes à distance. Beaucoup d’entreprises vont donc continuer et permettre à leurs salariés de profiter d’un nombre de jours de télétravail plus important qu’avant le confinement, libérant ainsi leurs envies de mobilité.
Une question demeure : partir oui, mais où ?
Angoulême, Poitiers et Quimper accèdent au podium
Parmi toutes les villes en compétition pour accueillir les cadres, c’est Angoulême, qui se hisse à la première place du classement des villes où partir vivre au vert (réalisé avec PriceHubble) ! Bassin d’emploi et prix immobilier raisonnable, la ville s’impose devant Poitiers et Quimper.
Chacune de ses villes permet ainsi de bénéficier de prix immobiliers particulièrement attractifs - 1 230 € le m² pour Angoulême - sans pâtir d’un manque de couverture numérique ou d’un éloignement trop important avec Paris - moins de 2H par exemple pour Poitiers -. Enfin, et ce particulièrement pour Quimper, elles proposent également un tissu éducatif rassurant pour les familles désireuses de s’y installer. Aux portes de ce trio de tête, Arras profite naturellement de sa « proximité » avec la région parisienne - trajet de moins d’1H - pour s’installer à la 4e place.
Comme notre expert Baptiste Legout l’explique dans sa méthodologie (à lire ici), Angoulême, Poitiers et Quimper sont toutes les trois des villes qui possèdent les infrastructures, les emplois et le marché immobilier les plus aptes à séduire des cadres en mal de grands espaces.
« Les trois villes arrivées en tête de notre palmarès ont en commun d’être équilibrées et de ne pas avoir de gros point faible, ce qui leur permet de se hisser aux plus hautes places. Peu chère, que cela soit en matière d’achat ou de location, ces unités urbaines restent des bassins d’emploi riches, nichés au milieu de nombreux espaces verts et avec un air pur et peu pollué. » explique Baptiste Legout.
Rang | Unité urbaine | Note | Prix médian au m² en 2019 des maisons anciennes | Taux de chômage dans la zone emploi | Nombre de jours avec un bon ensoleillement (moyenne par an) | Temps de trajets minimum en train vers Paris (en minutes) | Taux de couverture en fibre (>30 Mb/s) |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1 | Angoulême | 16,72 | 1230 | 8,9% | 81,6 | 122 | 80% |
2 | Poitiers | 16,57 | 1590 | 6,9% | 69,5 | 123 | 44% |
3 | Quimper | 16,38 | 1520 | 7,8% | 52 | 217 | 47% |
4 | Arras | 16,32 |
1550 | 8% | 44,46 | 52 | 57% |
5 | Tours | 16,3 | 2120 | 8,2% | 64,5 | 71 | 71% |
6 | Rennes | 16,28 | 2880 | 6,7% | 49,5 |
92 | 82% |
7 | Le Mans | 16,26 | 1650 | 8,7% | 61,15 | 61 | 79% |
8 | Nancy |
16,19 | 1750 | 8,3% | 55,88 | 90 | 83% |
S’installer ou travailler au vert : une différence sensible
Si les cadres se montrent particulièrement sensibles à l’idée de se mettre au vert, une nuance est néanmoins à préciser entre vouloir s’installer ou travailler au vert. Sans aucune surprise, sur ce 2e item, les villes de taille plus importante proposant un bassin d’emploi plus dynamique tirent leur épingle du jeu à l’instar de Rennes ou d’Orléans. Ces 2 villes présentent des taux de chômage relativement faibles - respectivement 6.7 % et 7.7 % - et un nombre d’emploi assez conséquent.
« Pour notre palmarès ‘emploi’, nous avons survaloriser la pondération de cette partie, afin de repérer les aires urbaines de moins de 500 000 habitants les plus propices à intéresser les cadres. Rennes, avec son taux de chômage très faible et près de 20 % de CPIS dans l’emploi, réussit à s’imposer. Angoulême, première dans le palmarès général, perd quelques positions, du fait qu’elle a moins attiré les cadres que ses concurrentes. » précise Baptiste Legout.
Elles peuvent ainsi permettre de répondre plus aisément à un enjeu crucial des familles pour tout déménagement : le travail du conjoint.
C’est d’ailleurs le choix qu’a fait Maud, cadre dans la communication, installée à Rennes depuis 4 ans.
« On a sauté le pas en octobre 2015. Je travaillais à l’époque dans une grande agence de relations publiques près d’Opéra. C’était un projet de longue date. Avec mon conjoint, nous sommes tous les deux d’origine bretonne et avons toujours eu dans l’idée de se faire une expérience professionnelle à Paris puis de repartir en province.
Mon conjoint, Ingénieur chez Sopra-Steria, pouvait demander une mutation. Aussi, nous nous étions toujours dit que je serais la première à chercher un nouvel emploi dans la ville que nous aurions choisie. Au final, tout s’est fait très rapidement. J’ai su qu’un poste se libérait à Rennes au sein de l’Institut de Recherche Technologique b<>com et j’ai postulé. 4 mois plus tard, je commençais en tant que Responsable Marketing Digital. La mutation de mon conjoint a été acceptée en quelques semaines et nous avons commencé le même jour à Rennes. Les planètes étaient alignées !
Le secteur des nouvelles technologies est particulièrement dynamique dans la capitale bretonne. Au final, les challenges dans ma nouvelle entreprise sont passionnants et l’ambiance y est top. Ultra accueillants, mes nouveaux collègues sont rapidement devenus des amis.
Nous aimions la vie parisienne, mais avons trouvé à Rennes une douceur de vivre qui nous permet d’avoir une vie professionnelle stimulante et une vie personnelle plus « cool ». Ici, on peut se permettre d’être à la plage à St Malo à 22h le dimanche soir en travaillant le lundi ! Nous avons également fait le choix de vivre en plein centre de Rennes et c’est très agréable de tout faire à pied.
Et côté logement ?
« Nous habitions à Vincennes et n’étions pas malheureux dans notre appartement de 42m², mais en déménageant, nous profitons maintenant d’un appartement de 83m² pour 200 euros de moins… Nous y sommes d’ailleurs tellement bien que nous sommes en train de l’acheter ! » nous explique Maud.
« Nous sommes très contents de cette nouvelle vie. Au final dans notre groupe d’amis, ils sont également nombreux à avoir fait ce choix. Certains sont partis à Nantes, Bordeaux, Marseille. Un autre est au Mans et fait l’aller-retour quotidiennement à Paris pour son travail.
« C’est un vrai choix de vie que je ne regrette pas » conclut Maud.
À l’inverse, si l’envie de maisons et de nature est plus prédominante, ce qui est le cas pour beaucoup de cadres urbains, Angoulême toujours, mais également Montauban ou Saint Brieux, ont de nombreux atouts à faire valoir.
A lire aussi : notre article complet sur les prix de l'immobilier sur Figaro Immo
Des prix de l’immobilier peu élevés - respectivement 1 640 € et 1 410 € le m² - mais surtout une part des maisons dans les logements importants (62 % des logements de l’unité urbaine de Montauban étant des maisons).
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