Pour recruter, Saretec détourne la loi de l’emmerdement maximum

Michel Holtz

COMMUNICATION DE RECRUTEMENT – Pour attirer les candidats vers un métier méconnu et en recruter 240, le spécialiste de l’expertise en assurance a produit un petit film dédié à la loi de Murphy. Une opération provoc’ orchestrée par l’agence « le must employer ».

Il dure 3 minutes 49 et débute par une explication. Qu’est-ce que la loi de Murphy ?

Tout ce qui est susceptible d'aller mal ira mal.
Edward A. Murphy Jr

Une succession de mauvaise passes qui en entrainent de pires. Cette loi de l’emmerdement maximum conduit le héros de ce petit film – un cadre en télétravail – à oublier ses clés, provoquer une fuite d’eau, tomber sur sa vieille voisine bavarde, s’apercevoir que sa réu en visio est en présentiel, se tromper de jour, laisser son fer à repasser allumé et in fine, voir son appartement prendre feu.

L’idée qui se cache derrière ce mini blockbuster ? Pour Stéphane Barbot, co-fondateur de l’agence Le must employer, elle est triple : « faire connaitre un métier, une entreprise, et faire savoir qu’elle recrute ».

Un film différent pour faire connaître l’entreprise

Le métier, c’est celui d’expert en assurance. C’est lui qui intervient en cas de sinistre chez un particulier ou un professionnel. L’entreprise dont il est question, c’est le groupe Saretec, l’un des leaders français de cette spécialité. Et en plus de ses 1600 salariés, la boîte, qui réalise 155 millions d’euros de chiffre d’affaires annuels et connait une croissance de 10%, compte bien en recruter 240 de plus au cours de cette année, dont 65% de cadres. D’où le film qui sera diffusé sur la plupart des réseaux sociaux.

Une vraie comédie, très loin des vidéos institutionnelles habituelles ou des plagiats de formats inventés par Brut, Canal+ ou Kombini.

 

Un film différent pour attirer des candidats venus d’ailleurs

Mais pourquoi vouloir sortir des sentiers battus de la com ? Pour susciter l’étonnement, le sourire et faire le buzz, évidemment. Mais pas seulement.

Ce métier est peu connu, et il peut s’adresser à des candidats en reconversion qui ignorent son existence. Ainsi, un chef de chantier en BTP peut devenir expert.
Stéphane Barbot, co-fondateur de l’agence Le must employer

D’où cette loi de Murphy à la fois drôle et didactique, où le groupe Saretec apparait bien évidemment en sauveur final pour mettre fin à la loi des séries de petits et grands problèmes.

Un espace candidat sur le site web de l'entreprise complète le dispositif avec des infos métiers ainsi que des offres d'emploi. Tout est rédigé sur un ton mi-sérieux, mi-léger qui suscite le sourire (""vous avez de chouettes qualités humaines", "Vous êtes + branché(e) « réalité augmentée » que « fax et minitel » ", "Ça en fait, des sourires retrouvés…",), un ton qui correspond aux codes appréciés par la génération ciblée par cette campagne.

Disrupter pour recruter, une recette éprouvée

Reste à bien cibler la diffusion de ce film. Car il s’agit de toucher le plus grand nombre, dans des domaines et des compétences qui dépassent la fonction d’experts spécialisés. C’est pour cette raison que le film a une vocation très grand public. Mais pourquoi, dans ce cas, en confier la coordination à une agence spécialisée dans la marque employeur (la réalisation est signée par la maison de production Sixtine) ? « Nous avons réalisé il y a quelques années une campagne particulièrement disruptive pour le cabinet Mazars, se souvient Stéphane Barbot. Le cahier des charges n’était pas équivalent, mais il fallait là aussi faire quelque chose de différent par rapport aux big four de ce marché, comme PWC ou KPMG ». La disruption pou recruter, une recette éprouvée.

Michel Holtz
Michel Holtz

Journaliste économique et social, Michel Holtz scrute les tendances de l’emploi, du management et de la vie professionnelle des cadres, toujours à l’affût des nouveaux outils et des dernières transformations de la vie au travail.

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