
- Les allocataires actuels sont-ils concernés ?
- Si vous avez moins de 57 ans et que vous vous retrouvez au chômage à partir du 1er décembre 2024
- Si vous avez plus de 57 ans et que vous vous retrouvez au chômage à partir du 1er décembre 2024
- Les syndicats vent debout contre cette réforme de l’assurance chômage
Les allocataires actuels sont-ils concernés ?
Le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé dimanche les principales mesures réformant une fois de plus l’assurance chômage. Le décret détaillant ces changements sera publié le 1er juillet prochain mais il n’entrera en vigueur que le 1er décembre 2024. Comme un décret n’est jamais rétroactif, il ne concernera que les salariés devenus demandeurs d’emploi après sa publication. Les allocataires actuels continueront de bénéficier des règles en vigueur, y compris concernant leur durée d’indemnisation.
Si vous avez moins de 57 ans et que vous vous retrouvez au chômage à partir du 1er décembre 2024
La réforme vous impactera à plusieurs titres :
Période d’affiliation : pour prétendre à des droits au chômage à partir du 1er décembre 2024, vous devrez avoir travaillé 8 mois au cours des 20 mois précédents. Avant cette énième réforme, c’était 6 mois sur 24 mois. Donc un vrai durcissement des conditions d’accès à l’assurance chômage.
Durée d’indemnisation : là encore, ça se complique ! En effet, le gouvernement renforce les règles de contracyclicité. Kezako ? Si le taux de chômage baisse, c’est donc (selon le gouvernement) qu’il est plus facile de décrocher un job. Donc, il parait opportun au Premier ministre de baisser la durée d’indemnisation chômage. Voici donc les nouvelles règles qui s’appliqueront à compter du 1er décembre :
- Si le taux de chômage est inférieur à 9% (comme en ce moment) : coup de rabot de 25% sur la durée d’indemnisation. Donc vous pourrez percevoir vos allocations chômage pendant 15 mois maximum.
- Si le taux de chômage est inférieur à 6,5% (ce que le gouvernement espère en vue de la reprise économique en 2025) : réduction de 40% de la durée d’indemnisation. Donc max 12 mois d’allocations chômage.
- Si le taux de chômage est supérieur à 9 % : c’est la règle du « 1 jour travaillé, 1 jour indemnisé » qui s’appliquera.
Si vous avez plus de 57 ans et que vous vous retrouvez au chômage à partir du 1er décembre 2024
Pour tenir compte du report de l’âge de départ à la retraite (64 ans), le gouvernement a décidé de faire sauter le verrou des mesures en faveur des demandeurs d’emploi de 53 ans et plus pour ne garder qu’un palier spécifique à partir de 57 ans. Voilà donc ce qui vous attend si vous êtes dans cette tranche d’âge et que vous vous inscrivez en tant que demandeur d’emploi à compter du 1er décembre 2024.
Période d’affiliation : à compter du 1er décembre prochain, vous devrez avoir travaillé 8 mois au cours de 30 derniers mois.
Durée d’affiliation : comme pour vos cadets, en fonction du taux de chômage constaté en France, vous percevrez des allocations chômage pendant plus ou moins longtemps.
- Si le taux de chômage est inférieur à 9% (comme en ce moment) : coup de rabot de 25% sur la durée d’indemnisation. Donc vous pourrez percevoir vos allocations chômage pendant 22,5 mois maximum.
- Si le taux de chômage est inférieur à 6,5% (ce que le gouvernement espère en vue de la reprise économique en 2025) : réduction de 40% de la durée d’indemnisation. Donc max 18 mois d’allocations chômage.
- Si le taux de chômage est supérieur à 9 % : c’est la règle du « 1 jour travaillé, 1 jour indemnisé » qui s’appliquera.
A noter que le plancher d’indemnisation reste à 6 mois.
Cumul salaire- allocation chômage : c’est que le gouvernement appelle le « bonus emploi senior ». Avec cette mesure, si vous êtes demandeur d’emploi de plus de 57 ans et que vous reprenez un job moins bien payé que votre précédent poste, vous pourrez cumuler votre nouveau salaire avec votre allocation chômage pendant un an. Et ce dans la limite de 3000 euros par mois.
A suivre, un CDI Senior. Gabriel Attal a déclaré vouloir que « la proposition des partenaires sociaux de créer une CDI senior soit étudiée » et demandera à la ministre du Travail de « lancer des négociations après l’été, pour un texte de loi d’ici la fin de l’année ».
Les syndicats vent debout contre cette réforme de l’assurance chômage
Voilà une réforme qui fait l’unanimité contre elle.
Ainsi la CGT déclare qu’elle « utilisera tous les moyens juridiques et militants, pour démontrer l’absurdité et la violence de cette réforme et empêcher sa mise en œuvre avant le 1er décembre 2024, particulièrement dangereuse pour les travailleuses et travailleurs fragilisés par le chômage de masse, en premier lieu les jeunes et les seniors ».
Pour la CFDT, « cet entêtement est incompréhensible et inacceptable. Le gouvernement s’en prend aux demandeurs d’emploi les plus vulnérables, en réduisant leurs droits : les jeunes (moins de 25 ans), les fins de CDD (dont saisonniers) et intérim, les salaires les plus faibles ».
Au micro de RMC, François Hommeril, le secrétaire général de la CFE-CGC a évoqué « une réforme populiste » et accusé le gouvernement de « faire les poches » des salariés en stigmatisant les chômeurs.
Michel Beaugas de FO estime que « c'est le pire durcissement des conditions d'indemnisation qui soit mis en œuvre depuis toujours ».
Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.