
Presque quatre mois après l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République Emmanuel Macron, son Premier ministre fraichement nommé, Michel Barnier, issu du parti Les Républicains, a livré le traditionnel discours de politique générale. Il a expliqué que l’action de son tout nouveau gouvernement se concentrerait sur cinq grands chantiers : niveau de vie, services publics dont l’école et la santé, sécurité, immigration, fraternité, avec en fil rouge la gestion de la dette budgétaire et écologique. Voici les principales annonces qui vont concerner directement les salariés, dont les cadres
Rémunération
Principale annonce sur la rémunération : le Smic devrait augmenter de 2% dès le 1er novembre. Il ne s’agit cependant pas a priori d’une hausse supplémentaire mais d’une anticipation de la traditionnelle hausse du 1er janvier. Michel Barnier indique aussi que les branches professionnelles dont les minima sont inférieurs au Smic devront « faire l’objet de négociations rapides ». Le Premier ministre veut également revoir le système d’exonérations des charges pour les bas salaires : « Il est désormais démontré que notre dispositif d’allègement de charges freine la hausse des salaires au-dessus du smic : nous le reverrons ».
Chômage
Avant la dissolution, le gouvernement de Gabriel Attal prévoyait d’instaurer une nouvelle réforme du chômage par décret, avec notamment un durcissement des conditions d’accès à l’assurance chômage. La mesure avait été in extremis mise en suspens durant les élections, et faute de gouvernement durant l’été, le gouvernement démissionnaire s’était contenté de publier des décrets pour prolonger les règles en vigueur.
Michel Barnier semble enterrer cette réforme en l’état, puisqu’il a assuré lors de son discours de politique générale que les syndicats et les représentants du patronat étaient invités à lancer de nouveau des négociations sur l’indemnisation du chômage et sur l’emploi des seniors. Leurs dernières négociations avaient donné lieu fin 2023 à un accord sur l’assurance chômage qui n’avait jamais été entériné sur le gouvernement, et, inversement, à une absence d’accord sur l’emploi des seniors au printemps 2024. Les partenaires sociaux doivent désormais se réunir dans les semaines qui viennent, alors que le dernier décret en la matière prolonge les règles d’assurance chômage jusqu’au 31 octobre. Si les partenaires sociaux doivent être reçus dans les jours qui viennent par la ministre du Travail, les conditions de cadrage de l’Etat ne sont pas encore connues.
Retraites
Pas question de revenir sur la dernière réforme des retraites de 2023, qui avait suscité une grande contestation et débouché sur un âge de départ en retraite de 64 ans. Mais le Premier ministre se dit prêt à des « aménagements raisonnables et justes », en concertation avec les partenaires sociaux. Il estime notamment que « certaines limites de la loi votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées. Les questions des retraites progressives, de l’usure professionnelle, de l’égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir ». Tout en fixant une ligne rouge : « Il est impératif de préserver l’équilibre durable de notre système de retraites par répartition ».
Impôts
Pas de hausse généralisée des impôts en vue, mais une contribution exceptionnelle. Selon le ministre de l’Economie Laurent Saint-Martin, cela représente environ 65 000 foyers, soit les 0,3% les plus aisés : ceux qui gagnent 250 000 euros annuels, soit 500 000 pour un couple sans enfants. Une poignée de cadres, essentiellement dirigeants, pourrait donc être concernée.

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