
Mobilité professionnelle : 51% des cadres préfèrent rester chez leur employeur actuel
Regain de prudence chez les cadres : seuls 38% envisagent de changer d'employeur, 5% sont en recherche active d'emploi, tandis qu'une majorité (51%) préfère rester en place, pointe le 23e baromètre Ifop-Cadremploi publié ce 6 septembre*. Les envies de mobilité retrouvent leur niveau de 2020, juste après le premier confinement. On est loin des fantasmes de "grande démission".
- Age - Sans surprise, les moins de 35 ans sont 45% à rester ouverts aux opportunités, tandis que les plus de 50 ans ne sont que 30% à vouloir bouger.
- Sexe - Les hommes (41%) sont plus adeptes que les femmes (33%) de la mobilité professionnelle
- Horaires - Ceux qui explosent les horaires (55 heures hebdo et plus) envisagent davantage de partir (49% vs 38% en moyenne)
- Régions - Les envies de mobilité sont au plus haut en Auvergne-Rhône-ALpes (44%) et au plus bas en Paca et en Corse (17%)
Mental des cadres : préoccupés par la conjoncture mais... optimistes pour eux
Ce n'est pas nouveau chez les cadres : ils peuvent être pessimistes en général mais optimistes pour leur sort. Ainsi, ils expriment de fortes préoccupations quant à la baisse du pouvoir d’achat (81%), à la guerre en Ukraine (77%) et, dans une moindre mesure, à de possibles grèves ou manifestations en cas de réformes (56%). Et malgré cette conjoncture morose, les cadres déclarent un niveau d’optimisme élevé (74%) concernant leur situation professionnelle.

C'est encore plus vrai chez les jeunes de moins de 35 ans (87%), les salariés des administrations (81% vs 70% dans le commerce) et en Bretagne (82%, le record d'optimisme chez les cadres).
Conditions de travail : les cadres en quête de liberté
Les cadres veulent être libres de gérer leur temps et leur lieu de travail
En matière de conditions de travail, les cadres osent exprimer tout haut ce que nombre de salariés espèrent tout bas. Pour eux, "le télétravail n'est plus un sujet, c'est un pré-requis", souligne Carole Ferté, directrice des études de Cadremploi. D'ailleurs 82% d'entre eux profitent déjà du travail à distance dans leur entreprise.
Ce qui motive leur envie de quitter ou rejoindre une entreprise, ce sont les innovations qui "libèrent" le travail et leur permettent de s'organiser de façon plus autonome.

Pas de contresens néanmoins ! Les cadres ne rêvent pas de création d'entreprise, ni de passer en indépendant. A la question "Quelle est la situation qui vous décrit le mieux actuellement", ils ne sont respectivement que 3% à envisager l'entrepreneuriat et 1% à quitter le salariat pour devenir freelance ou autoentrepreneur), la grande majorité (96%) souhaite rester salariée.
Plébiscite pour la semaine de 4 jours
Ainsi 65% des cadres rêvent de bosser dans une entreprise qui aurait mis en place la semaine de 4 jours sans perte de salaire. Alors qu'ils ne sont que 16% à travailler dans une entreprise qui déploie (ou envisage) cette organisation du travail révolutionnaire
Flexibilité horaire et de lieu de travail
Autre critère qui leur permet de gagner en qualité de vie : l’adaptation des plages horaires (attendue par 52% des répondants, et en place ou à l’étude dans 57% des entreprises où exercent les sondés) et le télétravail (cité par 49% des répondants et en place ou à l’étude dans 82% des cas).
Mais aussi les vendredis écourtés (cité par un tiers des cadres et pratiqué par 35% des entreprises) mais compensés par des journées plus longues en début de semaine. Ou encore la liberté de pouvoir travailler de n'importe où (nomadisme digital en place ou à l'étude dans la moitié des entreprises des sondés mais demandés par 24% d'entre eux.
Flop du flex office et autres aménagements des lieux de travail
Les DRH se trompent-ils de combat ? Il semble que les cadres soient peu sensibles aux propositions des entreprises centrées sur l’espace « bureau » (smart office, coworking, flex office).
Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.