
« A 32 ans, tout va professionnellement pour le mieux. Mais j’ambitionne mieux. Je gagne bien ma vie avec mes 55 000 euros brut par an. Le boulot est intéressant mais je souhaite, pour tout dire, participer à la révolution énergétique en cours. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai suivi un parcours classique avec un diplôme en ingénierie suivi d’un Mastère spécialisé et j’ai débuté chez un grand énergéticien.
Je n’ai vraiment pas à me plaindre, mais, 6 ans après mes débuts, je souhaite avoir plus d’impact en faveur de la société. M’orienter vers l’investissement responsable, le financement des activités énergétiques vertes au travers de levées de fonds. Ce type de cellules n’est pas accessible pour mon profil au sein de mon entreprise.
Ma démarche sera longue, je le sais et ça ne me dérange pas. Cela fait déjà un an que j’organise cette mutation
Une stratégie de changements graduels
Je veux donc changer d’entreprise et de fonction. Ma démarche sera longue, je le sais et ça ne me dérange pas. Il s’agit de créer un nouveau projet professionnel. C’est compliqué. Il me faut rencontrer beaucoup d’interlocuteurs, discuter. Mais je veux faire partie de cette histoire, celle de la transition énergétique et de son financement au service de l’intérêt général. Cette notion est importante. Je ne suis pas prêt à intégrer une start-up. Ce n’est pas mon style. Pour cela, cela fait un an que j’organise cette mutation.
Mon chef m’a dit : « Vas-y. C’est super important ».
Montée en compétences tout en restant en poste
J’ai la chance d’appartenir à une entreprise « correcte » avec de bons dirigeants. J’ai opté, très vite, pour une grande transparence. Fin 2019, j’ai d’abord évalué mes alliés. Mon chef était aussi dans une démarche de reconversion et j’ai compris qu’il serait ouvert à mon projet de changement. Je savais aussi mon N+2 en phase. J’ai estimé que j’aurais plus de bénéfices à jouer carte sur table qu’à cacher ma stratégie. Cela m’a permis de discuter avec tout le monde et de disposer d’autorisation pour me former, passer des examens universitaires. Mon chef m’a dit : « Vas-y. C’est super important ». Les RH ont aussi accepté cette situation puisque mes supérieurs la validaient. Je continue à bien faire mon taf. Mon poste n’est pas menacé et mes relations avec mes manageurs sont excellentes. Mon idée est donc de monter en compétences tout en restant en poste.
Finance à HEC, finance structurée au Cnam, coaching… J’y vais progressivement. C’est creusé, construit, pesé.
Début 2020, après de nombreuses discussions, j’ai conclu qu’il fallait me former pour monter en compétences en gestion et financement. J’ai opté pour les cours de HEC et un certificat en finance d’entreprise en ligne. Coût du cursus : 2650 euros que j’ai financé via mon CPF avec un surcoût payé par mes soins de 600 euros. C’est plus que raisonnable. J’ai complété par des cours du CNAM en finance structurée que j’ai suivi hebdomadairement de 18h30 à 21h30. Cela m’a coûté, en sus, quelque 340 euros. J’ai enfin sollicité les services assez chers, mais je ne peux pas vous donner le prix, d’un coach. J’y vais progressivement. C’est creusé, construit, pesé.
Je construis, je réseaute
Je me suis marié l’année dernière et entame aussi des réflexions pour déterminer comment un couple peut aller le mieux possible. Nous avançons de manière douce et progressive. C’est possible de le faire ainsi sans tumulte. Je suis maintenant plus crédible pour postuler dans le financement des énergies renouvelables. Je me sens aussi plus confiant. Les recruteurs le sentent. Mon discours est plus structuré. Cela prendra 2 mois, 6 mois, 20 mois mais je vais trouver un poste à ma mesure. La démarche peut paraitre longue. Je l’avais évalué à 9 mois. Cela durera le double. Mais elle me permet de trouver d’autres voies à explorer. J’ai fait un choix d’équilibre personnel, professionnel, associatif. Je construis petit à petit. C’est ma personnalité ».
* Le prénom a été modifié afin de lui permettre de témoigner en toute liberté

Je suis journaliste spécialisé dans les questions de formation et d’emploi. L’un ne doit pas aller sans l’autre et la compréhension des deux permet de s’orienter au mieux. Je rédige aussi, tous les deux ans, le Guide des professionnels du recrutement. Je suis aussi passionné d’histoire et amoureux des routes de la soie.