Comment William a boosté son salaire de 34% en changeant de boîte

Sylvie Laidet-Ratier

SERIE « AUGMENTES ! » EPISODE 2 – Changer d'employeur pour gagner plus, ça marche toujours en 2023. Deuxième exemple de notre loooongue série politiquement incorrecte : William*. Sa rémunération a bondi de 34% quand il s'est décidé à ne plus subir une situation qui ne lui convenait plus. Certes, il n'a pas retrouvé le meilleur salaire de sa carrière mais il a fait d'une pierre deux coups : retrouver le sourire au travail et gagner plus avant la retraite. Il explique les étapes de sa démarche.
Comment William a boosté son salaire de 34% en changeant de boîte

Métier : consultant en communication

Depuis une belle trentaine d’années, William gravite dans le secteur de la communication et des relations presse. Entre agences et entreprises, il met tout en œuvre pour booster dans les règles de l’art, les sujets d’actu fondamentaux pour ses clients. Voilà pour le volet communication « pure ».

Son job consiste évidemment aussi à « faire rentrer » de nouveaux clients dans le portefeuille de l’agence.

En avril 2023, il a changé de job pour rejoindre une agence parisienne de 25 personnes.

 

Son salaire précédent : 50 000 euros/an

Dans son précédent poste, William était déjà consultant en communication. « J’avais accepté ce poste car j’étais au chômage depuis 3 mois et je vivais très mal cette situation d’incertitude. Pour cela, j’avais consenti une rémunération à 50 000 euros par an. Contre 80 000 euros dans mon poste d’avant chez un annonceur comme on dit. C’était mon choix, j’avais besoin de sécurité », se souvient-il.

Durant 5 ans, il va donc s’investir à fond dans cette petite agence de communication mais ne voit rien venir. Comprenez, zéro augmentation en 5 ans. Pour le faire patienter (encore et toujours), le boss lui propose de devenir associé de l’agence. « J’ai mis 1900 euros au capital. Et à raison de 2 assemblées générales par an, je touchais en plus environ 3000 euros par an », assure-t-il.

Mais le compte n’y est toujours pas. L’ambiance de travail se dégrade et devient chaque jour moins bienveillante.

A plus de 50 ans, je ne supportais plus qu’on me parle mal. Et puis, lors du débat sur la réforme des retraites, j’ai simulé mes droits à la retraite : 2300 euros par mois. Je me suis alors dit que je devais tout mettre en œuvre pour rehausser mon salaire et donc mes futurs droits à la retraite
William*

une réflexion très déplacée de son boss, le convainc que ce n'est plus possible. En marche vers un rendez-vous, il attrape son téléphone pour se rappeler au bon souvenir d’un autre patron d’agence qui lui avait toujours dit qu’un jour ils travailleraient ensemble.

 

Sa technique de négociation

Deux heures après son coup de fil, William reçoit un appel de son futur boss qui est d’accord pour l’embaucher. « Il m’a demandé mon précédent niveau de salaire et mes prétentions. J’ai demandé 70 000 euros », chiffre-t-il.

Finalement, ils tombent d’accord à 67 000 euros annuels, soit une augmentation de 34% par rapport à son job d’avant.

« Dans la balance, j’ai mis mon expérience mais aussi mon carnet d’adresses. Je suis d’emblée arrivé avec un nouveau client. Et quelques semaines avant, j’avais mis l’agence en contact avec un prospect de mon réseau. Le deal a été conclu ; Donc deux nouveaux budgets pour l’agence », ajoute-t-il.

Dans son nouveau poste depuis avril 2023, Williams se sent davantage en accord avec ses valeurs.

Dans ma décision de changer, il n’y avait pas qu’une question d’argent. J’aspirais à davantage de sérénité, d’autonomie et de confiance. Ici, il y a un truc "tout con", mais on dispose d’une CB dans un tiroir pour les petits achats de l’agence. Donc la confiance règne vraiment. De plus, la flexibilité est réelle. A part deux jours de présence par semaine à l’agence, nous travaillons d’où bon nous semble.

Un premier bilan de poste et financier est prévu à la fin de ses 4 mois de période d’essai. « En fonction de ma capacité à rentrer de nouveaux clients, ma rémunération sera sans doute réévaluée », conclut-il très content d’avoir augmenté ses revenus… et donc sa future retraite.  

*Le prénom a été modifié

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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