Transformation digitale : les 5 métiers-clés les mieux payés du moment

Sylvie Laidet-Ratier

#POSTES CLES – On l’a vu avec le confinement, les achats en ligne ont explosé. Sauf que de nombreuses entreprises n’étaient pas prêtes. Pour ne pas disparaître, ces retardataires n’ont d’autres choix que d’accélérer leur transformation digitale. Que leur business s’adresse au grand public (BtoC) ou aux professionnels (BtoB), tous leurs métiers sont impactés – le marketing mais aussi les forces de vente, la communication, les RH et bien sûr les opérations. Zoom sur 5 digital jobs qui montent et sur leurs salaires forcément attractifs, par Pierre Cannet (Blue Search), Jacques Froissant (Altaïde), Emmanuel Stanislas (Clémentine) et Aurélien Gilles (Expectra), quatre experts du recrutement digital.
Transformation digitale : les 5 métiers-clés les mieux payés du moment

Ils témoignent

  • Pierre Cannet, General manager du cabinet de recrutement Blue Search
  • Jacques Froissant, CEO du cabinet Altaïde
  • Emmanuel Stanislas, dirigeant du cabinet de recrutement Clémentine
  • Aurélien Gilles, manager recrutement du pôle digital d’Expectra

Directeur de l'expérience client :  le chef d’orchestre omnicanal

Le métier : Sans lui ou elle, on pourrait passer des heures à chercher la bonne paire de baskets sur un site e-commerce. Et grâce à lui (ou elle) et à son intuition (en fait, beaucoup d’intelligence artificielle), on tombe rapidement sur la paire la plus stylée pour nous. Et ce, que l’on fasse une recherche depuis un téléphone, une tablette ou un ordi. Évidemment, il ne bosse pas seul. Il manage une équipe de profils diversifiés (product owner, data analyst, UI/UX designers... et doit savoir évangéliser sur les enjeux relatifs à sa stratégie. Il travaille notamment avec l’IT.

Pierre Cannet_Blue Search
Pierre Cannet, Blue Search

L’avis du pro : « Le directeur expérience client est en fait le porte-parole des consommateurs et des clients au sein de l’entreprise, souligne Pierre Cannet, General manager du cabinet de recrutement Blue Search. Il pilote l’écoute client et veille à ce que leurs besoins et attentes soient pris en compte dans le process de l’entreprise. Le tout dans une optique cross canal et multi device donc ».

Profils recherchés : Ces postes sont réservés à ceux qui ne sont pas nés de la dernière pluie. « Une petite dizaine d’années d’expérience en conseil en optimisation du parcours client et/ou en tant que responsable expérience client / utilisateur, s’impose, » ajoute Pierre Cannet.

Salaire : entre 80 000 et 130 000 euros de fixe par an selon les secteurs, plus du variable.

Autres appellations : CXO, Chief Experience Officer, CCO, directeur de la qualité clients, directeur CRM.

Exemples d'offres à pourvoir Directeur expérience client 

Directeur marketing augmenté : le e-influenceur en chef

Son métier : C’est lui qui, avec son équipe, va prendre en main la marque et la faire exister à travers des campagnes d’influence sur les réseaux sociaux, dans les médias, sur les plateformes de e-commerce. Objectif ? Augmenter les ventes et générer du revenu bien sûr.

Jacques Froissant, CEO du cabinet Altaïde

L’avis du pro : « Ce sont des profils très orientés digital. Ils viennent des agence médias digitales ou encore des pure players du web », observe Pierre Cannet. « Les profils quadra n’ont pas démarré dans le digital et depuis 4 ou 5 ans, je constate qu’ils se font une culture digitale en accéléré. C’est désormais capital », insiste Jacques Froissant, CEO du cabinet Altaïde.

Salaire : Leurs salaires sont à la hauteur de leur impact stratégique : entre 80 et 100 000 euros par an pour un candidat ayant 5 à 7 ans d’expérience. Au-delà, on oscille entre 110 et 130 000 euros. « A noter que dans les grands groupes, la rémunération peut avoisiner les 150/200 000 euros annuels », souligne-t-on chez Blue Search.

Autres titres : Chief Marketing Officer, Directeur marketing digital

Exemples d’offres à pourvoir Directeur marketing digital

Talent acquisition manager : chasseur de talents

Son métier : Ne dites plus « responsable du recrutement » mais « talent acquisition ». La différence mis à part le passage à l’anglais ? Le responsable recrutement passait des annonces sur les jobboards, recevait et triait les candidatures. Son homologue 2020-2021 définit et met en place des stratégies marketing digital pour faire l’acquisition de nouveaux candidats.

L’avis du pro : « J’ai vu passer sur des forums de talent acquisition des pros qui s’interrogeaient sur le ‘’persona’’ du candidat, observe Jacques Froissant, d’Altaïde. ‘’Persona’’ est un terme marketing qui désigne le portrait type des clients et des prospects. Donc les RH adoptent les méthodes du marketing pour chasser les meilleurs candidats ».

Salaire : En fonction de son expérience et du secteur d’activité, sa rémunération oscille entre 54 000 et 80 000 euros par an selon le Guide des salaires Robert Half .

Data scientist au service des opérations : le pro qui fait parler les données

Le métier : Le data scientist construit des algorithmes, élabore des modèles prédictifs et fournit des outils d’aide à la décision et des recommandations stratégiques aux équipes métiers. Et notamment aux opérations. En analysant par exemple les big data d’un métro, les opérations sont capables de dire que tant d’usagers montent à bord par la porte arrière, tant par la porte avant. Et donc que ces portes étant plus sollicitées, le rythme de leur maintenance doit être adapté.

Emmanuel Stanislas, Clémentine

L’avis du pro : « Le data scientist est la clé de voute de ces prédictions. Son rôle est de récupérer et de traiter des millions d’informations mais surtout de les faire parler et de les mettre au service des directions des entreprises, détaille Emmanuel Stanislas, dirigeant du cabinet de recrutement Clémentine. Les entreprises veulent accélérer leur transformation digitale afin de mieux travailler pour moins cher. Autrement dit « best cost to serve ». »

Salaire : Un data scientist junior débute aux alentours de 45 000 euros annuels. Un sénior au top peut espérer 180 000 euros annuel.

Expert en système et réseau / cyber sécurité :  le pro anti-faille de la sécurité

Son métier : On l’a vu avec la mise en place du télétravail à marche forcée pendant la crise de la Covid, toutes les entreprises n’étaient pas vraiment au point sur ce sujet. Pas ou mal équipées pour le full remote, déficit de bande passante, VPN inexistant, failles de sécurité à gogo, logiciels inutilisables sur des postes perso… le travail à distance a parfois été compliqué, voire impossible. Après avoir audité la performance, la sécurité et la fiabilité des réseaux, ces experts en sécurité sélectionnent les solutions techniques adéquates, supervisent la construction du réseau et du système de communication.

Aurélien Gilles, Expectra

L’avis du pro : « Pour combler leur retard et optimiser leur fonctionnement, les entreprises se staffent en experts en systèmes et réseaux et en cyber sécurité. Elles recrutent soit en direct afin d’avoir ces pros en interne, soit en déléguant à des ESN. Et pour le coup, ce sont ces dernières qui recherchent des candidats », explique Aurélien Gilles, manager recrutement du pôle digital d’Expectra.

Salaire : Un expert (+ de 6 ans d’expérience) peut émarger à 75 000 euros annuels selon les chiffres du cabinet Clémentine.

Exemples d’offres d’emploi à pourvoir expert en systèmes et réseaux et expert en cyber-sécurité

Sylvie Laidet-Ratier
Sylvie Laidet-Ratier

Journaliste indépendante, je réalise des enquêtes, des portraits, des reportages, des podcasts... sur la vie des salariés en entreprise. Égalité femmes-hommes, diversité, management, inclusion, innovation font partie de mes sujets de prédilection.

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