
- Anticiper pour ne plus subir
- Place aux soft skills dans les recrutements
- Stopper la culture du présentéisme en entreprise
- Garder une place pour l’émotion en entreprise
- Préserver la frontière vie pro - vie perso
- Accélérer la dématérialisation
- Privilégier les réunions en visioconférence
- Tenir les bonnes résolutions !
8 personnes, 8 nouvelles résolutions
Ils travaillent dans le marketing, le digital, le recrutement, la vente... Comme vous, le confinement a chamboulé leur quotidien professionnel et les a fait réfléchir à l'après. Professionnellement, Ils ne se voyaient pas continuer comme avant. Ils partagent avec nous leurs nouvelles résolutions qu'ils comptent bien tenir le plus longtemps possible. D'accord avec eux ? Pas d'accord ? Rendez-vous sur le forum ou sur nos pages réseaux sociaux pour en discuter.
- Laurent Blassin, directeur marketing chez Fabernovel
- Sophie Letang, directrice de la transformation, du capital humain et de la RSE chez Intériale mutuelle
- Camille Kiejman, Innovative Spaces Director chez Fabernovel
- Stéphane Rousseau, Chief People Officer de Sommet Education
- Christophe Chauvet, directeur associé en charge du développement au sein du groupe de promotion industrielle Elcimai Réalisations
- Catherine Noailly, directrice générale d’Apave Sudeurope
- Mickaël Chrupek, directeur digital de Digit RE Group
- Arnaud Viallaneix, directeur du développement de Geoxia
Anticiper pour ne plus subir

Laurent Blassin, directeur marketing chez Fabernovel
« Avant la crise du Covid-19, lorsque j’élaborais des plans marketing avec mes clients, nous avions des plannings pour plusieurs mois, parfois même jusqu’à trois ans. Je m’interroge aujourd’hui sur la pertinence de prévoir des stratégies à long terme alors qu’en l’espace de quelques jours, toute une économie peut chuter.
Désormais, je veux dès le départ anticiper la possibilité d’adapter une stratégie en fonction d’un changement de direction. Cela suppose de créer des circuits courts en interne, notamment lors du processus de création, et de construire des petites équipes projets, pour mieux réagir si une nouvelle crise survient ».
Place aux soft skills dans les recrutements

Sophie Letang, directrice de la transformation, du capital humain et de la RSE chez Intériale mutuelle
« La crise du Covid-19 a été riche en enseignements. Nous avons compris que nos organisations avaient besoin d’être plus agiles, plus citoyennes et plus inclusives. Pour y parvenir à mon échelle, je souhaite faire preuve d’audace, c’est-à-dire déjouer mes biais cognitifs, qui m’encouragent à recruter des profils qui me ressemblent et insuffler davantage de diversité dans le recrutement. Cela passe par le fait d’imposer les soft skills dans la définition des postes. C’est en les prenant en compte que, demain, nous pourrons repenser les parcours de mobilité en interne et permettre à nos collaborateurs de passer plus facilement d’un métier à un autre ».
Stopper la culture du présentéisme en entreprise

Camille Kiejman, Innovative Spaces Director chez Fabernovel
« La crise du Covid-19 me questionne sur le rôle des espaces de travail. Initialement, le bureau était un lieu où les travailleurs venaient pour accéder à leur outil de production. Dès lors que cet outil n’est autre qu’un PC ou un smartphone, je pense qu’il est utile de repenser la présence physique au sein des locaux. Depuis la fin du confinement, je considère davantage mon entreprise comme un espace où retrouver mes collègues, créer du lien, apprendre... À l’avenir, j’aimerais y venir lorsque j’ai envie d’être en mode « commando » avec mon équipe pour aboutir un projet, quand j’ai besoin d’être créative et d’échanger des idées avec elle. D’autant que l’expérience de travail à distance pendant le confinement m’a prouvé que ça n’entamait pas ma performance ».
Garder une place pour l’émotion en entreprise

Stéphane Rousseau, Chief People Officer de Sommet Education
« Durant le confinement, qui nous a imposé de travailler à distance, nous avons tous été obligés de faire confiance à nos équipes pour que le business avance. Mon objectif post-Covid est de rester dans ce rapport de confiance. Cela suppose de laisser davantage de place à l’affect et à l’émotion dans l’entreprise, d’accepter que la frontière entre la vie personnelle et professionnelle soit mince. J’estime en effet que se livrer émotionnellement constitue une formidable opportunité de renforcer la confiance intrapersonnelle. Lorsque j’ai revu les membres de mon équipe lors du déconfinement, je leur ai demandé de manière individuelle comment ils avaient vécu la crise, comment ils se sentaient, s’ils étaient sereins... C’est donc une nouvelle philosophie managériale qu’il faudra inventer, non pas basée sur le contrôle mais sur la flexibilité et le fait de donner le choix aux collaborateurs ».
Préserver la frontière vie pro - vie perso

Christophe Chauvet, directeur associé en charge du développement au sein du groupe de promotion industrielle Elcimai Réalisations
« Durant le confinement, mon travail s’est invité à mon domicile, au travers des outils numériques. Si d’aventures le télétravail se prolongeait à l’avenir, j’aimerais être vigilant sur le caractère souvent intrusif des outils de visioconférence. Montrer à toute l’entreprise mon lieu de vie me pose problème. L’autre point de vigilance concerne l’équilibre entre mon activité professionnelle et mes loisirs. En travaillant depuis chez soi, par exemple aux côtés de ses enfants, cette frontière disparaît. Il est parfois tentant d’être connecté 24H/24. Pendant cette crise, j’ai trouvé de l’intérêt à travailler à distance mais j’ai aussi pris conscience qu’il est nécessaire d’assurer une coupure ».
Accélérer la dématérialisation

Catherine Noailly, directrice générale d’Apave Sudeurope
« Entre 2011 et 2013, je travaillais à Lyon mais j’habitais à Paris. J’étais donc souvent en situation de mobilité. Lorsque mes collaborateurs me confiaient un document papier, je m’empressais toujours de le scanner pour l’enregistrer sur mon ordinateur. À l’issue de la période de confinement, je souhaite être l’ambassadrice de la dématérialisation. Cela fait plusieurs années que je défends cette idée écologique et que je me heurte à des freins en interne, liés à la résistance au changement, mais aussi en externe, liés aux habitudes de travail de nos clients, qui exigent encore des rapports au format papier. Le télétravail, que nous allons privilégier ces prochains mois, va vraisemblablement servir cette cause. Tout comme une meilleure adoption de la Suite Google, qui nous permet de centraliser nos fichiers facilement ».
Privilégier les réunions en visioconférence

Mickaël Chrupek, directeur digital de Digit RE Group
« En temps normal, je passe entre 4 et 5 heures en réunion chaque jour. Pendant le confinement, ce temps passé en réunion n’a pas diminué. Ces dernières se sont toutefois toutes déroulées en visioconférence. Malgré mes craintes, je me suis aperçu que digitaliser à 100 % ces temps d’échanges nous apportait beaucoup d’efficacité. L’un des indicateurs était que nous arrivions à démarrer nos réunions à l’heure prévue avec moins de digressions. Avant le confinement, j’ai expérimenté des réunions hybrides, qui mélangeaient des participants physiquement présents et des participants qui étaient à distance. Dans ce cas de figure, la parole circule moins que lorsque tout le monde est en visio, les échanges sont peu nombreux et il y a des oubliés qui deviennent spectateurs de l’échange ».
Tenir les bonnes résolutions !

Arnaud Viallaneix, directeur du développement de Geoxia
« La crise sanitaire nous a donné un coup de pied et nous a forcé à revoir notre copie sur notre méthode de vente, que nous avons digitalisé. Sortir de nos sentiers battus était, pour nous, une question de survie. Après une phase de sidération suite à l’annonce du confinement, nous avons créé des « task force ». J’ai, pour ma part, travaillé sur la relance du commerce et de la promotion. Ce que je retiens, c’est que, malgré l’urgence, j’ai réagi avec sérénité. Cependant, la crise est loin d’être terminée. Dans le secteur de la construction de maisons, elle est même devant nous. Mon business va dépendre de la faculté des banques à soutenir les acquéreurs. Pour faire face à la crise post-Covid, qui pourrait durer deux ans, j’espère tenir les résolutions que je me suis fixées à savoir : agir, aller droit au but, rester alignés sur la stratégie ».

Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.