
Comme les fonctionnaires, les salariés de la SNCF relèvent d'un régime de retraite spécifique. Grâce à ce dernier, Evelyne a pu prendre sa retraite plus tôt que la majorité des actifs français. D'autant plus qu'elle a cessé de travailler en 2019, avant la mise en œuvre de la dernière réforme des retraites de 2023, qui a, depuis, en partie rogné les avantages du régime de retraite des cheminots. « Après avoir travaillé dans la logistique puis dans le commerce, j'ai intégré la SNCF à l'âge de 25 ans. J'y ai exercé l'essentiel de ma carrière, d'abord en tant que technicienne de la circulation ferroviaire, puis en tant que contrôleuse de train, qu'on appelle entre nous 'ASCT', pour Agent du Service Commercial Train », explique-t-elle.
Evelyne n'a jamais quitté cet employeur depuis ses 25 ans. Et pour cause : les perspectives d'évolution étaient intéressantes et les avantages sociaux nombreux. Parmi eux : un départ à la retraite anticipé. « Comme je totalisais plus de 15 ans de service à la SNCF, j'ai pu partir à la retraite dès l'âge de 57 ans », explique celle qui n’a aucun diplôme. Pour toucher une retraite à taux plein (c'est-à-dire sans décote), Evelyne – qui est considérée comme un "agent du service sédentaire" par la SNCF – a dû valider 167 trimestres. « Je n'en aurais pas fait un de plus… À la fin de ma carrière, j'étais exténuée par le comportement des voyageurs. Au fil des années à bord des trains, j'ai vu le nombre d'agressions verbales augmenter significativement. Mes conditions de travail se sont beaucoup détériorées en l'espace de 10 ans », raconte-t-elle.
Lorsqu’elle travaillait à la SNCF, la retraitée a cotisé auprès de la Caisse de prévoyance et de retraite du personnel de la SNCF, et non auprès régime de retraite de la Cnav, comme l'ensemble des salariés recrutés par le groupe depuis 2020.
En 2019, à la fin de sa carrière, Evelyne touchait un salaire de près de 2 900 euros bruts par mois, primes comprises. Soit environ 2 200 euros nets. Lorsqu'elle est partie à la retraite après 32 ans de carrière au sein de la SNCF, elle a touché une pension de 2 150 euros bruts par mois. Soit 1 950 euros nets. Sa pension a été calculée sur sa rémunération de base et ses primes des six derniers mois. Et non pas, comme dans le secteur privé, sur la moyenne brute des salaires annuels des 25 meilleures années.
À son départ, l'ancienne contrôleuse de train – qui est mère de deux enfants – a également bénéficié d’un autre avantage propre à son régime spécifique : une indemnité de départ à la retraite supplémentaire, réservée aux agents qui justifient d'au moins 25 ans de services au sein de l'entreprise publique. Celle-ci a représenté 2 900 euros pour Evelyne, soit l'équivalent d'un mois de salaire. Aujourd'hui, l'âge moyen de départ d'un salarié de la SNCF est de 59 ans et sept mois, selon la SNCF. Un âge qui devrait progressivement reculer avec l'impact de la réforme des retraites.

Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.