
Le témoignage d’Armand, 30 ans, donne une idée précise des débouchés possibles et des perspectives de rémunération auxquels peuvent prétendre les cadres aspirant à une carrière de chirurgien-dentiste. Lorsqu'en 2020, Armand est sorti diplômé de l'université, après six années d'études en odontologie après le bac, il a voulu voler de ses propres ailes et s’installer à son compte. « Certains de mes camarades de promo préféraient d'abord être salarié d'un cabinet ou d'un centre dentaire avant d'exercer en libéral. Personnellement, la charge administrative et réglementaire inhérente à l'exercice libéral ne me faisait pas peur », explique Armand. Le chirurgien-dentiste, originaire de Béziers, a vu juste. Il n'a pas eu besoin de chercher de nouveaux patients lorsqu'il a décidé d'installer son cabinet, près de Narbonne. « Le lendemain du jour où j'ai acheté mon local, je me suis rendu à la pharmacie la plus proche pour me présenter. Le bouche-à-oreille est ensuite allé vite : lorsque j'ai ouvert la prise de rendez-vous, un mois après, j'avais déjà des journées très denses », raconte-t-il.
Le quotidien d’Armand est assez différent de celui des professionnels de santé qui ont choisi d’être salarié d’un centre dentaire. Car depuis son installation, le jeune homme travaille quatre jours par semaine, à raison de neuf à dix heures par jour. « Je ne travaille ni le vendredi, ni le samedi. Le vendredi, je prends du temps pour moi, pour faire du sport, pour voir des amis, pour faire quelques travaux… Le samedi, je le passe en famille. C'est un rythme de travail qui me convient parfaitement », explique le jeune papa. Il convient toutefois moins à ses patients, qui sont nombreux à le réclamer en dehors de son temps de travail. Et pour cause : en France, 48 000 chirurgiens-dentistes sont actuellement répartis sur tout le territoire, dont environ 8 000 titulaires de diplômes d'universités étrangères. « C'est très insuffisant, du fait d'un numerus clausus qui a été très serré pendant des années. Il en faudrait 60 000 pour répondre correctement à la demande », estime Alain Durand, président de l'Ordre national des chirurgiens-dentistes. Dans 80% des cas, ces professionnels exercent en libéral, essentiellement pour toucher des rémunérations plus importantes.
« En fonction des zones géographiques, les jeunes chirurgiens-dentistes se payent entre 3 000 et 6 000 euros nets par mois », explique Alain Durand. La rémunération d’Armand est située tout en haut de cette fourchette. « Après le paiement de mes charges sociales, je touche environ 5 800 euros de salaire, parfois plus », confie-t-il. Un salaire qu'il pourrait augmenter s'il choisissait de travailler davantage, par exemple une journée de plus par semaine. « Pour l'instant, j'ai un enfant en bas âge et je ne souhaite pas travailler plus. Mais peut-être qu'un jour, je ferai comme mes aînés et j'irai au-delà des 40 heures de temps de travail. » Dans le public, les chirurgiens-dentistes perçoivent un salaire d’environ 4 200 euros bruts mensuels (soit 3 500 euros nets) en début de carrière et 7 500 euros bruts mensuels (soit 6 200 euros nets) en fin de carrière, d'après les chiffres du ministère de la Santé.

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