5 500 prévisions chez Axa, 900 pour Allianz, 500 à la MAIF, 200 pour AG2R La Mondiale et SMA… Si l’assurance recrute autant, c’est pour plusieurs raisons. « La pyramide des âges et les départs en retraite qui s’annoncent dans les prochaines années », avance Baptiste Lambert, manager au sein du cabinet chez Robert Half Financial Services. Et la transformation règlementaire du secteur. « La mise en œuvre de la directive Solvabilité 2, qui assure la protection des clients et sécurise les assureurs, créée de l’emploi », détaille José Milano, directeur des affaires sociales de le Fédération Française des Sociétés d’Assurance (FFSA).
Un marché gigantesque pour les assureurs
Autre raison qui justifie cette vague d’embauches : l’accord national interprofessionnel (ANI). « Il oblige les entreprises à octroyer une complémentaire santé à l’ensemble des salariés », explique Fabrice Berger, manager régional chez Hays dans la branche banque et assurance. Par ailleurs, le secteur traverse une véritable révolution numérique qui oblige les assureurs à compléter leurs équipes, « notamment dans l’informatique et le marketing », précise Baptiste Lambert. De plus, la concurrence est particulièrement exacerbée : « elle a fortement augmenté avec la mise sur le marché de nouveaux produits et l’arrivée de nouveaux canaux de distribution comme le Web », constate Fabrice Berger.
Les commerciaux en tête
Les profils les plus recherchés par les assureurs sont les commerciaux en 2015. Allianz leur dédie près de deux tiers de ses embauches. Ils représentent 75 % des postes à pourvoir au sein d’AG2R la Mondiale. Chez Axa, quelques 2 700 postes leur sont réservés, soit plus de la moitié des recrutements. « Nous recherchons tous types de profils, allant du bac +3 à +5, du débutant jusqu’au profil très expérimenté », explique Muriel Nicou, responsable du recrutement Axa France. Avec l’obligation imposée par l’ANI, les commerciaux spécialisés dans les assurances collectives seront très demandés. « Le secteur aura aussi besoin de commerciaux B to B pour vendre les complémentaires santé, ayant une forte appétence commerciale et sachant conquérir de nouvelles parts de marché », précise Baptiste Lambert.
Des actuaires toujours très côtés
Au cœur des métiers de l’assurance, les actuaires font toujours partie des profils très recherchés, surtout ceux entre 3 et 5 ans d’expérience. « Ce sont des fonctions moteurs du secteur puisque ce sont eux qui établissent les tarifications, les contrats et les inventaires. Sans eux, les compagnies d’assurance n’existeraient pas », analyse Baptiste Lambert. Sauf qu’il y a un déséquilibre entre la demande et le nombre de candidats », déplore Baptiste Lambert. En cause : le manque de candidats diplômés. Résultat, les entreprises s’ouvrent à d’autres profils. « Ceux qui détiennent un diplôme bac+5 en mathématiques ou en statistiques sur des missions de chargés d’études en actuariat », explique Muriel Nicou.
Des fonctions digitales tout azimut
Enfin, transformation numérique oblige, les assureurs vont chercher à consolider leurs équipes en recrutant des professionnels des systèmes d’information et du digital. Axa prévoit d’ouvrir 150 postes sur ces métiers. « Il y aura des emplois à pourvoir pour les experts des systèmes d’information et du digital notamment sur les métiers de web designers, de responsables e-communication, d'analystes web », liste José Milano. Pour les mêmes raisons, les data scientists, les digital experts, les architectes IT ou encore les développeurs seront chassés pour accompagner l’entrée des assureurs dans l’ère du numérique.
