Audit-conseil : quelles opportunités dans les cabinets plus jeunes ?

Séverine Dégallaix

Si une expérience dans l’un des Big Four semble être l’idéal pour lancer une carrière dans l’audit-conseil, les cabinets plus jeunes ne sont pas à négliger. En plein développement, ils offrent des opportunités de carrière intéressantes et des façons de travailler différentes.

Des cabinets en pleine croissance

Créé en 1999, le SIA Partners dispose désormais de 15 bureaux et affiche une croissance annuelle de 22 % en période de crise. De son côté, SR Conseil, d’origine savoyarde, vient d’implanter deux bureaux sur Paris et accompagne son développement par le recrutement d’une dizaine de cadres par an en moyenne. Le cabinet affiche aussi des projets de développement grâce à la reprise de cabinets existants. « Nous comptons désormais 300 collaborateurs, contre 140 il y a sept ans », note Loïc Brousse, expert-comptable associé en charge des ressources humaines SR Conseil. Structure récente, BDO est passée de 150 collaborateurs à sa création en 2007 à 500 en 2011, puis à 1 000 en 2013 en France. 60 à 80 personnes viennent rejoindre ses rangs chaque année, ainsi qu’une soixantaine de stagiaires et une vingtaine d’alternants.

L’explication d’un tel développement ? Elle est double : un intérêt des professionnels du secteur, qui n’ont pas tous envie d’exercer leur métier dans l’un des Big Four, mais aussi et surtout une demande des clients, comme le résume Stéphanie Lafitte, associée chez BDO : « c’est une question de proximité clients. » Des effectifs plus modérés peuvent être rassurants, en particulier pour les entreprises de taille moyenne et les start-up, pas toujours à l’aise face à des monstres rassemblant des centaines de milliers de collaborateurs dans le monde.

Compétences pluridisciplinaires, hiérarchie plus cool et ambiance plus paisible

Pour un candidat, intégrer l’une de ces petites sociétés, c’est l’opportunité d’acquérir des compétences pluridisciplinaires. « Par exemple, chez nous, les cadres participent aussi à la mise en place des procédures de travail. Ceux chez qui nous repérons un potentiel sont très vite intégrés au fonctionnement du cabinet », illustre Loïc Brousse. Alors que chez les Big Four, les salariés sont très spécialisés dans une fonction d’audit ou d’expertise et dans un secteur d’activité. » Conséquence : de nombreuses possibilités d’évolution, aussi bien horizontales que verticales, dans les entreprises plus modestes.

Autre avantage des petits cabinets : des hiérarchies moins pesantes que dans les Big Four. C’est beaucoup plus souple, les juniors ont accès aux seniors managers et même aux associés et ils peuvent rapidement monter en puissance sur des dossiers de taille variable », indique Stéphanie Lafitte. Même écho chez BM&A, qui compte 18 associés pour une centaine de collaborateurs, favorisant les rapprochements avec l’équipe dirigeante.

Les méthodes de travail sont également différentes. D’après Loïc Brousse, dans les Big Four, « tout est très cadré dans les méthodes de travail. Les collaborateurs doivent suivre la ligne, point. Ça ne veut pas dire qu’ils soient meilleurs ou moins bons que les autres au niveau technique : c’est juste une façon différente de travailler. Elle conviendra à certains et pas à d’autres. »

L’ambiance des cabinets à taille humaine n’a rien à voir avec celle des Big Four. Si l’esprit compétitif qui y règne sera motivant pour certains, il risque d’en décourager d’autres, à la recherche d’un environnement de travail plus solidaire. Certains tentent leur chance chez l’un des quatre géants et finissent par découvrir qu’ils ne sont pas faits pour ça… C’est à ce moment là qu’ils décident de se diriger vers les petits nouveaux du marché. Thierry Bellot, président-fondateur de BM&A, estime que « Ces grands cabinets forment des techniciens purs, alors que nous cherchons plutôt à former des professionnels polyvalents. Ce sont simplement des offres différentes, ce qui permet aux gens de choisir. »

Séverine Dégallaix
Séverine Dégallaix

Diplômée en presse écrite, Séverine Dégallaix travaille depuis plus de dix ans sur des sujets concernant la recherche d’emploi et la gestion de carrière. A travers des interviews d’employeurs et de spécialistes du marché du travail ainsi que des années de recherches, elle a développé une expertise qui lui permet d’apporter des réponses actuelles aux problématiques rencontrées par les salariés et candidats de tous secteurs.

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