Audit et conseil : la percée des profils universitaires

Aurélie Tachot

Dans une période d’incertitude économique, on pourrait penser que les cabinets de conseil et d’audit jouent la carte de la sécurité en privilégiant les candidats des écoles de commerce et de management… Il n’en est rien. La proportion des profils universitaires semble prendre de l’ampleur dans les recrutements des petits comme des gros cabinets.

Le double-cursus : un véritable atout

Selon PriceWaterhouseCoopers (PWC), la part des recrutements, au sein du cabinet d’audit et de conseil, de jeunes diplômés issus de la faculté est le même que celle des candidats diplômés des écoles d’ingénieurs : 20 %. Cependant, « même si les parcours des candidats sont moins uniformes qu’avant, les profils universitaires qui réussissent à intégrer les cabinets sont essentiellement issus d’établissements prestigieux comme l’Université de Paris Dauphine », observe Marlène Ribeiro, directrice de la division Audit, Conseil et Expertise chez Michael Page. Selon les professionnels du recrutement, ce sont principalement les profils de cadres ayant suivi un double-cursus de Master ou ayant effectué un séjour à l’étranger qui réussissent à séduire les DRH d’entreprise.

Les cabinets passent à l’acte !

Le cabinet Ernst & Young, qui a pour volonté d’élargir son spectre de recrutement, vient ainsi de s’engager dans un partenariat avec plusieurs Instituts universitaires de technologie (IUT), notamment celui de Bobigny. Ce partenariat vise « à recruter des étudiants issus du DUT « Gestion des entreprises et des administrations » dans le cadre du contrat de professionnalisation », explique Jacques Pierres, associé audit et responsable du recrutement chez Ernst & Young. Pour le cabinet, il s’agit d’un dispositif de pré-embauche. « À l’issue de la formation de ces alternants, nous espérons pouvoir leur proposer nos postes d’assistants auditeur et de chargés de missions. »

Aurélie Tachot © Cadremploi.fr

 

Audit-conseil : quid des jeunes diplômés ?

Le secteur de l’audit et du conseil est historiquement une filière qui brasse beaucoup de jeunes diplômés. Et même si les recrutements de juniors risquent prochainement de connaître un léger fléchissement, notamment dans le conseil, ce n’est pas l’année 2012 qui le démentira. Sur les 1 200 recrutements que PWC souhaite effectuer, 470 concernent les juniors et les alternants. Un chiffre non loin des 520 recrutements que le cabinet avait effectués en 2011. Accenture prévoit lui aussi de donner un coup de jeune à ses équipes en embauchant entre 350 et 400 jeunes diplômés. Même tendance chez Deloitte, qui vise le recrutement de 800 débutants, dont deux tiers de niveau Bac +5. D’après Marlène Ribeiro, c’est dans la stratégie IT et le conseil en performance financière que les juniors trouveront le plus d’opportunités. La directrice de la division Audit, Conseil et Expertise de Michael Page prévoit également une embellie dès le second trimestre. « Les budgets de recrutement des cabinets auront été calculés et ils devraient être plus confiants dans leurs prévisions d’embauches », explique-t-elle.

A. T.

Aurélie Tachot
Aurélie Tachot

Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.

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