Audit et conseil : les recrutements se poursuivent

Aurélie Tachot

Malgré une conjoncture économique peu favorable, les cabinets d’audit et de conseil continuent d’afficher d’importants volumes de recrutement pour 2012. Toutefois, les recruteurs se gardent de toute euphorie.

Même si le turnover du secteur a tendance à ralentir, l’activité des cabinets de conseil et d’audit se maintient. « Crise ou pas crise, les entreprises sont obligées de faire auditer leurs comptes », explique Marlène Ribeiro, directrice de la division Audit, Conseil et Expertise chez Michael Page. Seule la filière du conseil, plus sensible aux soubresauts économiques, reste ankylosée. « Puisque les cabinets de conseil n’ont pas de visibilité sur leur portefeuille de missions, ils devraient lever le pied au niveau des recrutements de cadres », ajoute-t-elle. En particulier dans les filières des transactions et des fusions-acquisitions.

En 2012, pour faire face aux exigences accrues qu’impliquent les nouvelles règles de transparence financière, les entreprises devraient toutefois continuer à grossir leurs rangs de profils débutants et chevronnés. Le marché de l’emploi restera dominé par les « Big Four » : Ernst & Young, PriceWaterhouseCoopers (PWC), KPMG et Deloitte. Ce dernier prévoit en effet d’embaucher 1 000 nouveaux collaborateurs d’ici la fin de l’année. Ernst & Young table, quant à lui, sur l’embauche de 1 600 personnes, stagiaires inclus. « Soit la même volumétrie qu’en 2011 », précise Jacques Pierres, associé audit et responsable recrutement au sein du cabinet. PWC maintient ses objectifs et recrutera 1 200 salariés, dont 350 expérimentés. Enfin, entre juin 2011 et mai 2012, le groupe KPMG a prévu de s’entourer de 1 500 nouveaux collaborateurs.

Juniors, chefs de projets, expérimentés…

Parmi les profils de cadres qui devraient faire l’objet d’une forte demande de la part des recruteurs, on retrouve les auditeurs financiers juniors, les analystes juniors, les chefs de projet mais aussi les consultants expérimentés spécialisés dans la stratégie, l’amélioration de la performance, la gestion des risques, le contrôle interne et l’intégration après fusion. Pour réussir à enrôler ces cols blancs et éviter qu’ils ne rejoignent trop vite les secteurs de la finance ou de l’industrie, les entreprises du secteur de l’audit et du conseil se livrent une rude bataille. « Ces profils de cadres existent sur le marché mais ils sont convoités par l’ensemble des cabinets d’audit et des institutions financières », constate Isabelle Grevez, directrice du recrutement de PWC.

Le sourcing est d’autant plus difficile que les exigences des recruteurs se durcissent. En plus des compétences techniques, ces derniers sont attentifs au savoir-être des candidats. « Nos auditeurs et nos consultants doivent faire preuve d’adaptabilité dans la mesure où ils évoluent, à chaque mission, dans une équipe différente. La qualité de nos collaborateurs est également un élément essentiel de la fidélisation de nos clients », explique Isabelle Grevez. Même son de cloche du côté du cabinet Ernst & Young. « Au-delà des diplômes, nous recherchons des profils ayant une forte appétence pour nos métiers et capables de s’intégrer dans nos équipes et de s’impliquer dans la stratégie de l’entreprise », précise Jacques Pierres.

Aurélie Tachot © Cadremploi.fr

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Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.

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