Comment les cadres ont conquis le marché de l'emploi des Hauts-de-France

Mathilde Hodouin

Cadres de santé, de la tech, enseignants-chercheurs, … Les Hauts-de-France comptent 14 % d’emplois qualifiés, soit deux fois plus qu’il y a 30 ans. Le signe d’un profond changement du marché de l’emploi dans cette région.
Comment les cadres ont conquis le marché de l'emploi des Hauts-de-France

Cadres, je vous aime ! Le marché du travail a profondément changé dans la région des Hauts-de-France entre 1982 et 2014 d’après une récente étude menée par l’Insee*. Dans l’ancien bassin ouvrier du Nord, les cols blancs ont remplacé les cols bleus. Les 285.000 postes qualifiés, cadres et professions intellectuelles supérieures, représentaient 14 % des emplois en 2014, dernière année analysée par l’institut.

En 30 ans, la préfecture de Lille (Nord) a gagné 3 % de cadres par an soit un gain net de 68.000 postes

 

Une hausse portée par la tech

30 ans plus tôt, ces mêmes cadres ne représentaient que 6 % des travailleurs de la région. La hausse du nombre d’emplois qualifiés s’explique notamment par le développement de l’informatique et des technologies associées, qui réclament des candidats de plus en plus diplômés.

L’ensemble des secteurs de l’économie régionale bénéficie de cette hausse des qualifications mais en priorité le secteur administration-santé : il compte 40 % d’emplois qualifiés, et leur volume a plus que doublé en 30 ans. En particulier, le domaine de l’administration-santé a connu une croissance légèrement plus importante dans les Hauts-de-France (+2,5 %) que dans le reste de la France de province (+2,4 %).

Plus de cadres dans les centres-villes

La hausse des emplois qualifiés se vérifie notamment dans les centres-villes. A titre d’exemple, les cadres de la santé représentent 55 % des emplois qualifiés à Amiens (Somme), 2ᵉ ville la plus peuplée de la région, contre 45 % en 1982. Dans les commerces et les services de proximité, les cadres ne représentent que 10 % des actifs en emploi, mais leur nombre a triplé en trente ans (soit +3,4% par an).

Le phénomène de polarisation continue : les pôles urbains de plus de 100 000 habitants concentrent 65 % d’emplois qualifiés. En 30 ans, la préfecture de Lille (Nord) a gagné 3 % de cadres par an soit un gain net de 68.000 postes. Désormais, 1 emploi sur 5 est qualifié dans la métropole. Les pôles régionaux plus petits comme Arras (Pas-de-Calais), Beauvais ou Compiègne (Oise) suivent le mouvement.

Dynamisme des enseignants-chercheurs

La ville de Compiègne affiche même la plus forte augmentation (+ 8 %) d’emplois qualifiés après Lille (+ 12 %). Cette croissance est portée par le nombre d’enseignants-chercheurs, dont le poids est équivalent à celui de l’aire lilloise.

* Des cols bleus aux cols blancs : trente ans de mutations de l’emploi. Etude menée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans la région Hauts-de-France entre 1982 et 2014. Les résultats ont été publiés pour la première fois le 17 novembre 2017.

Mathilde Hodouin
Mathilde Hodouin

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