Commerciaux : des candidats très disputés

Christine Piedalu

Sur un marché tendu, plus de la moitié des profils sont difficiles à trouver. Les technico-commerciaux sont les plus demandés.

Les cabinets de recrutement restent prudents en cette rentrée 2011. Néanmoins, il est clair que les commerciaux demeurent les grands gagnants du marché de l'emploi. Chez Page Personnel, le volume des embauches a progressé de 35% au premier semestre par rapport à l'année précédente. Sur l'année, il a grimpé dans les mêmes proportions chez Experts et de 50% pour les seuls technico-commerciaux. « Sur un marché toujours tendu, plus de la moitié des profils sont difficiles à trouver », confie Matthias Bauland, DG des opérations chez Experts, qui note la priorité donnée aux « chasseurs » : « Nos principaux clients veulent développer l'existant et conquérir de nouveaux marchés », ajoute-t-il.

Eric Bohn, fondateur et gérant d'Euroconsulting Partners, orienté sur des profils plus seniors, confirme un marché actif partout en France et de fortes demandes de la part des PME-PMI pour structurer leurs forces de vente. « Les besoins importants en technico-commerciaux impliquent par ailleurs une double formation et, pour les postes d'encadrement, une dimension internationale complexe à trouver », observe-t-il. Mais plutôt que des « chasseurs », Eric Bohn remarque la recherche de profils mixtes, éleveurs et chasseurs : « car le commercial doit aussi comprendre le client et le garder. »

Place aux débutants

Bonne nouvelle, si les expérimentés restent les favoris des entreprises, les tensions, notamment sur les postes techniques, laissent de nouveau la place aux débutants. « Des jeunes disposant d'une formation technique, avec un stage significatif, sont assurés de trouver un poste », affirme Laurent Blanchard, directeur exécutif de Page Personnel. Il relève des besoins importants dans le secteur de l'IT où de nouveaux métiers émergent, en e-marketing, e-digital, etc., chez les éditeurs, les grossistes, dans les SSII. « Au-delà de ce secteur, la grande consommation a repris les embauches. Grands groupes et PME ont profité du 1ᵉʳ semestre pour remuscler leurs équipes », observe-t-il.

Les services poursuivent leurs recrutements, banques en tête. « Nous enregistrons de fortes demandes pour des candidats de 3-4 ans d'expérience, avec un bac+4/5 sur des postes de conseiller en patrimoine. Plus globalement, il est difficile de trouver des profils de conseiller pour le réseau », constate Eric Bohn.

Niveau de formation en hausse

Longtemps terrain privilégié des autodidactes, la fonction exige un niveau de formation qui ne cesse de croître. « Qu'il s'agisse de commerciaux itinérants ou sédentaires, nous recherchons au minimum des bac+2, assure Matthias Bauland, cela dit, la plupart des demandes portent aujourd'hui sur des bac+3, soit pour des besoins techniques, soit pour des raisons de culture générale et d'image de l'entreprise. » La fonction est aussi un excellent tremplin. « Après 5 à 6 ans d'expérience et avec un bon niveau de base, on peut briguer une fonction à responsabilité et accéder à terme à la direction générale », souligne Eric Bohn.

Le manque de candidats appelle les entreprises à plus de pragmatisme et d'ouverture sur les profils. En revanche, une certaine constance domine dans la rémunération, du moins sur la partie fixe. « C'est surtout le package qui est devenu plus attractif », confie Matthias Bauland. Avec néanmoins des exceptions : « Sur certains postes de commerciaux terrain ou sédentaires dans les nouvelles technologies, sur des secteurs naissants, la partie fixe a augmenté de 5000 à 6000 euros, remarque Laurent Blanchard. Les jeunes collaborateurs sont tentés, mais il leur sera difficile de recoller à la réalité lors du poste suivant ! »

Sur un marché tendu, plus de la moitié des profils sont difficiles à trouver. Les technico-commerciaux sont les plus demandés.

Christine Piedalu
Christine Piedalu

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