
Chez Deloitte : un graduate program, mais pas tout de suite
Le graduate program, Deloitte avait déjà donné, et arrêté. Mais pour reprendre de plus belle à la prochaine rentrée 2016, fort de certains enseignements. « La notion de graduate program est en construction chez nous, témoigne Géraldine Segond, associée DRH adjointe chez Deloitte France. Nous allons tirer les leçons de ce que nous avons fait par le passé pour proposer quelque chose d’innovant sur le sujet. » Traditionnellement, ce type de programme permet à une jeune recrue de s’essayer à plusieurs métiers pendant deux ou trois ans. Or, pour sa nouvelle édition, le cabinet ne choisira les heureux élus qu’au bout d’un an de présence dans l’entreprise. « Nous voulons sélectionner ces hauts potentiels sur la base de leurs performances et plus uniquement sur la base du diplôme. Nous voulons être une vraie méritocratie et donner sa chance à tout le monde. » Deuxième spécificité : le cabinet souhaite hiérarchiser le temps passé dans les différentes activités proposées. « Le but, au terme de ses trois premières années, dont deux ans en graduate program, est que les intéressés connaissent un métier. Nous leur donnerons aussi l'opportunité de découvrir deux autres métiers, mais par des mobilités court terme. Un auditeur financier pourra ainsi aller passer trois ou six mois en financial advisory et ensuite, réaliser des missions RSE sur les droits de l'homme par exemple. À la fin du programme, il aura appris un métier et découvert deux autres secteurs qui pourront l’intéresser pour une future mobilité mais surtout enrichi son expérience. »
Chez PwC : un parcours croisé pour découvrir trois métiers en deux ans
« Nous proposons un parcours croisé qui permet à une quinzaine d'étudiants par an de découvrir l'entreprise en pratiquant trois métiers différents sur deux ans, explique Isabelle Mathieu, DRH de PwC. » Les jeunes diplômés intéressés peuvent postuler directement à ce parcours croisé. Néanmoins d’autres candidats d’exception peuvent se voir proposer cette expérience directement pendant le processus de recrutement. « Pour intégrer ce programme, il faut afficher des compétences en matière d’innovation, des qualités d’agilité, d’adaptation, de curiosité et d'engagement qui vont donner à certains profils un petit plus par rapport à d'autres. C'est un parcours exigeant car les profils sélectionnés pratiquent trois métiers en deux ans avec des rotations tous les huit mois. Et il faut, à chaque fois, qu'ils se reforment à un nouveau métier. Mais ils développent un réseau très important, une grande agilité et acquièrent une vision d’ensemble de l'entreprise assez rapidement. »
EY : des programmes pour la diversité des talents
Place ici, pour les heureux élus de chez EY, au parcours challenge, destiné aux jeunes diplômés identifiés comme hauts potentiels. « Ce que nous mettons en avant, c'est la diversité des talents », explique Sylvie Magnen, responsable de la stratégie RH chez EY. Depuis 2012, une quinzaine de jeunes collaborateurs suivent un parcours diversifié de deux ans permettant d’appréhender le métier d’auditeur grâce à deux rotations de six mois en audit, puis à découvrir deux autres métiers sur des périodes plus courtes. « Les participants à ce programme gardent une major car nous souhaitons que ces talents s'ancrent et progressent dans une certaine continuité, sans papillonner. Mais en même temps, ils peuvent s’ouvrir à d’autres métiers, pour envisager une mobilité future et surtout enrichir leur culture et leur expérience. »
KPMG : un parcours des talents… pour tous
« On a un équivalent aux graduate programs pour des profils en apprentissage qui voudraient passer une année dans un métier et une année dans un autre », témoigne Sylvie Bernard-Curie, directrice des ressources humaines chez KPMG. Mais pas de sélection des candidats ici : l’esprit général affiché est de permettre à toute personne embauchée de pouvoir choisir son ou ses secteurs favoris. « Un candidat peut ainsi choisir le luxe, l’agroalimentaire et la grande consommation alors qu’un autre optera pour l’industrie ou la banque. Et nous leur donnons la garantie, à tout moment, de pouvoir passer d'un secteur un autre au sein du métier de l'audit. À partir de leur deuxième année d'expérience, ils peuvent aussi participer à des travaux en dehors de leur portefeuille. Mais nous proposons cela à tout le monde et pas seulement à quelques "happy few". »
