Menée auprès de 144 602 entreprises, la 4ᵉ édition de l’étude sur les créations et destructions d’emplois de France industrie et emploi et Kurt Salmon révèle qu’à l’exception de l’Ile-de-France, le Nord et le Grand-ouest ont encore une fois été les régions les plus créatrices d’emplois en 2012. Le point sur ces différences régionales.
L’Ile-de-France championne
13 615 postes ont été ouverts en Ile-de-France en 2012, soit 26 % de la totalité des emplois créés en France, ce qui en fait la première région créatrice d’emplois… Bien qu’elle soit aussi la plus destructrice, avec ses 45 877 postes supprimés, soit presque la moitié des emplois supprimés dans le pays. En effet, les régions les plus riches, dont fait partie l’Ile-de-France, sont toujours celles qui affichent les volumes les plus importants, aussi bien en termes de création qu’en termes de destructions d’emplois.
Le Grand-ouest dynamique
Les Pays-de-la-Loire conservent leur position de leader hors Ile-de-France, avec 19 % des créations d’emplois totales sur l’ensemble du pays (9 753). Les pertes y sont deux fois moins nombreuses (4 701). La Basse-Normandie se classe dans le Top 5 des régions créatrices d’emplois (4 178), loin devant la Haute-Normandie (1 697) et subit assez peu de destructions (1 414), contrairement à sa voisine (2 438). La Bretagne en revanche fait son entrée dans le classement des régions les plus destructrices d’emplois (5 224, contre 3 110 créations). Quant à la région Centre, elle redresse la barre : si elle se trouvait dans le Top 5 des régions les plus mal en point en 2011, en 2012, elle fait partie de celles qui ont perdu le moins d’effectifs (1 633, contre 1 239 créés). Enfin, en Poitou-Charentes, 1 289 postes ont été pourvus et 2 151 perdus.
Le Nord bien placé
Avec 5 297 emplois créés dans le Nord-Pas-de-Calais et 3 829 en Picardie, ce qui représente respectivement 10 % et 7 % de la totalité des emplois créés en France, et des destructions peu nombreuses en Picardie (1 390), le Nord confirme sa bonne position sur le podium des régions en matière d’emploi. Les destructions plus nombreuses dans le Nord-Pas-de-Calais (3 674) s’expliquent en partie par sa forte industrialisation : ce secteur étant sensible aux diverses variations de la situation économique, il est particulièrement touché en cas de crise et éprouve des difficultés à se relever.
La Méditerranée relativement stable
Porté par la diversité de son tissu économique, le pourtour méditerranéen s’en sort plutôt bien : si les chiffres de la création d’emplois n’y sont toujours pas spectaculaires, la région est cette année encore la moins touchée de France côté destructions d’emplois. Ainsi, 1 189 postes ont été pourvus dans le Languedoc-Roussillon et 1 186 perdus. En Provence-Alpes-Côte-D’azur, ces chiffres s’élèvent respectivement à 3 080 et 2 352.
Le sud-ouest dans la moyenne
Dans le sud-ouest, créations et destructions d’emplois se trouvent plutôt dans la moyenne nationale. L’Aquitaine a ainsi vu 2 948 postes s’ouvrir et 3 079 contrats prendre fin. Quant à la région Midi-Pyrénées, elle a subi 2 589 pertes pour 3 100 offres pourvues. De son côté, le Limousin fait figure d’exception. Certes, les chiffres peuvent sembler anodins : 518 emplois y ont été créés et 401 détruits. Mais rapportés à la population active, ils prouvent que la région est en réalité l’une de celles qui se portent plutôt bien, puisqu’elle est peu touchée par les réductions d’effectifs.
Rhône-Alpes en difficulté
Alors qu’elle est l’une des plus riches de France, la région Rhône-Alpes ne se trouve pas sur le podium des créatrices d’emplois : ses 3 460 postes pourvus en 2012 ne la placent que 6ᵉ dans le classement. Elle est en revanche 2ᵉ en ce qui concerne les destructions d’emplois (5 671, un chiffre particulièrement élevé lorsqu’il est ramené à la population active). De son côté, l’Auvergne souffre légèrement plus que l’an dernier, puisqu’elle faisait alors partie des régions les moins touchées par les destructions, ce qui n’est pas le cas cette année (661 emplois créés et 1 198 perdus).
Le Grand Est en péril
Très industrialisé et donc fortement impacté par la crise, le Grand Est compte deux de ses régions parmi les plus destructrices d’emplois : en 2012, 5 043 postes ont été perdus en Lorraine et 2 287 en Franche-Comté, contre respectivement 1 538 et 697 créations. L’Alsace et la Champagne-Ardenne sont elles aussi très touchées avec chacune plus de 3 000 destructions d’emplois pour presque trois fois moins de postes créés. Dans le Grand Est, seule la Bourgogne semble tirer son épingle du jeu, avec davantage de créations (1 804) que de destructions (1 096).
Séverine Dégallaix © Cadremploi.fr
Diplômée en presse écrite, Séverine Dégallaix travaille depuis plus de dix ans sur des sujets concernant la recherche d’emploi et la gestion de carrière. A travers des interviews d’employeurs et de spécialistes du marché du travail ainsi que des années de recherches, elle a développé une expertise qui lui permet d’apporter des réponses actuelles aux problématiques rencontrées par les salariés et candidats de tous secteurs.