Egalité hommes femmes : ça avance !

Antoinette Prost, Axa France	Elodie Rambert, April	Laurence Reckford, Total

Les clichés ont la vie dure : 70% des Français interrogés par Harris Interactive pour Sarenza.com pensent qu’il y a inégalité des chances à l’embauche pour les femmes et 72% inégalité des chances de réussite* !

Chez Axa France, si la majorité des salariés sont des femmes, 38% sont cadres supérieures et 31% cadres dirigeantes. Pas de quoi pavoiser ? « C’est un grand progrès. Nous partions de beaucoup plus bas… En 2006 elles n’étaient que 18% à être cadres dirigeantes », souligne Antoinette Prost, directeur politique diversité égalité chez Axa France. Même constat chez April, le groupe courtier en assurance. « Nous cherchons à promouvoir la mixité aux postes de direction par la mobilité interne. Et si nous ne trouvons pas, nous demandons systématiquement aux chasseurs de têtes de nous présenter au moins une femme en short list », déclare Elodie Rambert, DG déléguée finance et stratégie financière chez April.

Avec 23% de femmes cadres, 33 % parmi les cadres de moins de 35 ans et 16% de femmes dirigeantes, Total n’est finalement pas mécontent. « Nous avons pour règle de ne pas être en décalage par rapport à nos écoles cibles. Or, dans le meilleur des cas, les écoles d’ingénieurs comptent 30% de filles, précise Laurence Reckford, responsable du département diversité. D’ici 2020, nous voulons atteindre 22% de femmes dirigeantes. »

Pour donner le goût des carrières dans l’industrie et changer les mentalités, le groupe intervient auprès des lycéennes et des étudiantes via des réseaux inter-entreprises comme Elles Bougent. Afin de démontrer ses convictions et son soutien, April, lui, basé à Lyon, a investi dans le sport. Il sponsorise l’OL féminin et l’athlète handisport Marie-Amélie Le Fur.

Donner envie, c’est permettre aux femmes de se projeter. Axa France a lancé une « saga » sur son Intranet, où les dirigeantes témoignent. « Les portraits sont renouvelés régulièrement, cela prouve qu’elles sont nombreuses et qu’elle ont une « vie normale », souligne Antoinette Prost. Rien ne serait pire que des superwomen auxquelles elles ne voudraient pas s’identifier. »

Place au mentoring

Total a créé son réseau de femmes il y a 4 ans, son réseau social d’entreprise favorise les communautés et les échanges. « Mais l’activité phare du réseau, c’est le mentoring », assure Laurence Reckford. Il dure en moyenne 6 à 8 mois, concerne les jeunes femmes en début de carrière et les femmes-managers juste avant le plafond de verre, avec 80 binômes actuellement. Parallèlement, le groupe multiplie les ateliers de développement personnel, sur la confiance en soi, l’expression orale… « Comme le mentoring, les ateliers remportent un grand succès. Ils aident à lever les barrières, celles qui peuvent exister dans l’entreprise et celles que les femmes se mettent », observe Laurence Reckford.

April réfléchit à la mise en place d’un mentoring, mais mixte. Axa a déjà le sien. Son réseau interne Mix’In, qui vise un meilleur accès des femmes aux postes d’encadrement et de direction, est également mixte ; de même que les débats, pièces de théâtre, etc. destinés à combattre les stéréotypes.

Pas d’équité sans égalité salariale. En 2010, l’accord égalité professionnelle femmes/hommes signé chez Total a dégagé un budget spécifique et fait grincer quelques dents. « Cela a concerné une femme sur deux et l’écart moyen était de 2,3%. Aujourd’hui, personne ne le remet en cause et cela a eu un impact sur notre politique », confie Laurence Reckford. Axa a consacré 5,4 millions d’euros au rééquilibrage, dû pour la plupart à l’ancienneté. « Nous sommes très vigilants, notamment aux retours de congés maternité », déclare Antoinette Prost

April n’a pas été confronté à ces problématiques. « Mais à leur retour de congé maternité, les collaboratrices ont un rendez-vous d’intégration avec les RH pour faire le point sur leur évolution », précise Elodie Rambert.

* Etude réalisée pour Sarenza par Harris Interactive en ligne, auprès de 1000 personnes, février 2013.