Franchise : une garantie de notoriété

Christine Piedalu

Le secteur reste dynamique et les sociétés interrogées poursuivent leur développement. Loin d’être un frein, elles voient dans le e-commerce un atout pour l’activité de leurs franchisés.

Christophe Lucas,

Casino Proximité

Laurent Vimont,

Century 21 France

Marielle Bugeaud,

Yves Rocher

La Fédération française de la Franchise recensait 1658 réseaux actifs en 2012, près d’un centaine de plus qu’en 2011. Précarité des patrons indépendants ; vague de licenciements ou crainte du chômage, la conjoncture incite les salariés à sauter le pas et les patrons de TPE à s’adosser à une enseigne connue.

Depuis 3 ou 4 ans Yves Rocher constate une recrudescence des candidatures, avec 3600 CV annuels. Century 21 reçoit un millier de candidatures de patrons d’agences tentés par l’affiliation, et 40 000 CV lors de ses événements de recrutements de négociateurs et d’assistants.

« Avec la franchise, le chef d’entreprise n’est jamais seul », rappelle Christophe Lucas, responsable développement RH de Casino Proximité. Formation initiale, échange de bonnes pratiques, réunions régulières rassurent. Il y a 2 ans, Casino Proximité (6500 magasins, 70% de franchisés et 30% de gérants mandataires non salariés) a mis en place un programme d’accompagnement pour des gérants voulant devenir franchisés. Chez Yves Rocher, les nouvelles venues peuvent bénéficier d’une marraine.

Autre avantage : « Nous sommes en veille constante, donc un peu en avance sur les tendances, une anticipation dont le franchisé profite », remarque le président de Century 21 France, Laurent Vimont.

Les enseignes n’ont donc pas trop de mal à trouver les candidatures dont elles ont besoin pour répondre à leurs objectifs. D’ici 2015, Yves Rocher veut passer de 600 à 750 magasins en location gérance et en franchise. « Nous allons ouvrir des boutiques plus petites, de 25 à 35 m2, en zone rurale et poursuivre notre développement dans les métropoles », explique Marielle Bugeaud, responsable recrutement des partenaires Yves Rocher.

Century 21 (900 agences en France, 6000 collaborateurs) mise sur le développement de ses agences, plutôt que sur de nouvelles affiliations. En janvier dernier, 1200 postes de salariés étaient à pourvoir. Cette année une centaine de patrons d’agence partiront en retraite et seront renouvelés.

Stratégie multicanal

Casino Proximité poursuit son maillage du territoire, selon une moyenne de 400 nouveaux magasins par an et 500 recrutements de franchisés cette année. Les enseignes se déploient sur 3 axes : les lieux à fort trafic urbains ; les zones rurales ; et Internet. « Un client peut passer sa commande sur son Smartphone et récupérer ses produits dans le magasin de son quartier ou le recevoir chez lui gratuitement », indique Christophe Lucas. Chez Yves Rocher, la cliente via son Smartphone peut récupérer ses produits en magasin et acheter d’autres articles, conseillée par une vendeuse.

« Internet seul n’est pas la panacée, concède Laurent Vimont. La conjonction des deux modèles, agence et Internet fait la différence. Alors que la proximité revient à la mode, nous voulons nous appuyer sur les deux. » Le programme déployé par Century 21 dès cette année répond à une double évolution : la capacité des agences à attirer des flux et un système informatique pouvant stocker ces informations et sélectionner les plus pertinentes. L’agent gérera les informations et conservera le lien avec le client dans la durée.

Quels tickets d’entrée ?

Restent les conditions d’accès à la franchise. Chez Century 21, le ticket d’entrée est de 25 000 euros. La redevance représente 6% du CA HT (elle est dégressive), plus 2% pour la communication. Pas de droit d’entrée chez Casino Proximité, où la redevance n’excède pas 2% du CA HT. Il faut compter 40 000 euros minimums d’investissement, soit un apport personnel de départ de 25% à 30% de ce montant. Une franchisée Yves Rocher acquittera 3000 à 7500 euros de droit d’entrée, plus une redevance annuelle de 1% et 557 euros par an et par cabine de soin, enfin 2,5 à 3% de frais de publicité. L’investissement de départ, local compris, est de 100 000 à 450 000 euros.

Christine Piédalu © Cadremploi.fr

Christine Piedalu
Christine Piedalu

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