Grand Ouest : Une reprise qui se concrétise

Christine Piedalu

Tous les secteurs d'activité ou presque ont repris leurs recrutements. Les voyants passent au vert, néanmoins les entreprises restent très raisonnables.

 

 

Des candidats plus ouverts, des entreprises plus confiantes, des groupes qui ont retrouvé le chemin des embauches, les signes de reprise sont là. Avec un bémol tout de même : « La confirmation de reprise concerne quasiment tous les secteurs, mais les budgets de recrutement 2010 ont été calculés en 2009 sur des hypothèses basses. Les entreprises hésitent donc entre recruter maintenant ou attendre 2011. Et quoi qu'il en soit les investissements sont et seront raisonnés et raisonnables », estime Emmanuel Louzier, du cabinet Michael Page.

L'embellie n'empêche pas la prudence et le réalisme. Des secteurs comme l'industrie automobile, les travaux publics restent en retrait. En revanche, sur une région où l'agroalimentaire domine, le redémarrage du secteur est net. La filière informatique, l'ingénierie, les bureaux d'études sont dynamiques. « La bancassurance a repris ses embauches, la pharmacie et la cosmétique, très présentes dans l'Ouest, n'ont pas cessé de recruter, le développement durable crée des opportunités », affirme Rémi Guével, du cabinet RH Partners.

Côté fonctions, les commerciaux et technico-commerciaux tirent, comme dans les autres régions, les recrutements. La comptabilité gestion profite à plein d'un climat favorable. « Le candidat qui en expertise comptable peut apporter une offre pluridisciplinaire, n'a aucun mal à intéresser », confie Cécile Fauchère, d'Expectra, qui observe parallèlement de fortes attentes sur les métiers RH et juridiques.

L'export tire les recrutements

Belles perspectives pour les postes orientés export également : « L'international est l'un des moteurs de la reprise, les entreprises l'ont bien compris, relève Emmanuel Louzier. Nous avons donc beaucoup de postes ouverts. Mais outre l'anglais, les candidats doivent maîtriser d'autres langues et ces compétences sont difficiles à trouver. »

Si les PME restent actives, elles cèdent désormais la première place aux groupes dans les recrutements. Sachant que tous recherchent des candidats immédiatement opérationnels. « Chez les technico-commerciaux par exemple, l'entreprise visera la technicité dans son secteur d'activité. Les collaborateurs comptables devront avoir développé un sens commercial, une capacité de conseil en informatique ou en GPEC. Les sociétés veulent aussi retrouver sur le CV les mots clés de leur annonce. Or, il faut savoir sortir d'un profil trop cloisonné et examiner la personnalité », souligne Cécile Fauchère

Une fois l'offre lancée, pas ou peu de retours en arrière, l'entreprise est bien décidée à recruter, même si la réactivité n'est pas toujours au rendez-vous. « La validation du candidat est plus réfléchie et mobilise plusieurs interlocuteurs », observe Emmanuel Louzier. Rémi Guével note des délais particulièrement longs pour les managers RH : « Car ces profils ont de lourdes responsabilités sur des domaines de plus en plus complexes », explique-t-il. Les responsables comptables ou les commerciaux ont plus de chance, Cécile Fauchère constate depuis la rentrée une prise de décision plus rapide.

Toujours classées en tête des palmarès, des villes comme Nantes ou Rennes séduisent et continuent à susciter les candidatures spontanées. Mais la qualité de la vie ne suffit pas partout. « Sur des villes moyennes, la problématique du couple et de l'emploi du conjoint se pose, surtout en sortie de crise. Elle rend les recrutements d'autant plus difficiles », rappelle Rémi Guével.

 

Christine Piedalu
Christine Piedalu

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