Grand Sud : le moral revient

Christine Piedalu

Pour les cabinets de recrutement, en un an, le comportement des entreprises a bien changé. Les embauches sont reparties, le marché est plus prometteur.

 

Coup de frein en 2009. Dans le Sud Ouest comme ailleurs, grands groupes et PME ont gelé les embauches et mobilisé leurs compétences en interne. Qu'en est-il aujourd'hui, comment se comporte le marché ? Si les aléas boursiers continuent à peser, 2010 se montre nettement plus prometteur et affiche des créneaux porteurs, avec en tête des énergies renouvelables qui continuent à progresser. « Beaucoup de groupes internationaux, fabricants de panneaux solaires ou d'éoliennes, s'implantent. Parallèlement, de nombreuses PME se développent dans le domaine des ENR, déclare Pierre Lacazedieu, du cabinet Michael Page. Le secteur de la santé, les start-up dans le domaine médical par exemple, se renforce, les fonctions commerciales repartent. »

Jean-Christophe Thibaud, de Lectia RH, note depuis 5 à 6 mois un moral en train de se reconstruire. « Les PME-PMI ne peuvent plus se permettre d'attendre et de s'en tenir à leurs seules forces internes, observe-t-il. Nous enregistrons des demandes à des postes de direction générale et sur des fonctions commerciales, car en période difficile, il faut remporter des marchés. »

Contraste, si le Sud Est s'est montré relativement stable en 2009, le Sud Ouest, plus touché par la crise, semble aujourd'hui davantage boosté par certains secteurs, estime Daniel Wantz, du réseau Expectra : « L'automobile, l'aéronautique, le contrat historique récemment signé par Thales Alenia Space, redonnent le moral. » En production, la réduction des coûts incite au recrutement d'acheteurs, d'ingénieurs process, d'ingénieurs logistique... et dans une moindre mesure à celle des métiers de la R&D. « Dans le bâtiment, on commence à voir les effets des grands programmes d'infrastructure, alors que la comptabilité finance, l'informatique affichent de vrais besoins », commente Daniel Wantz.

 

L'élan des PME

Les PME poussent-elles cette reprise ? Pour Jean-Christophe Thibaud, cela ne fait aucun doute : « Il y a de belles PME en croissance, dans des secteurs très variés. » « Grosses et petites PME jouent un rôle moteur, renchérit Pierre Lacazedieu, exemple les coopératives agricoles qui recrutent fortement. » Un constat que tempère Daniel Wantz. « Les grands groupes ont réduit leur panel de cabinets de recrutement, mais leurs volumes d'embauches redeviennent conséquents, souligne-t-il. Comme pour ce gros projet informatique pour l'aéronautique. »

Dans une région qui conserve un vrai pouvoir de séduction, les candidats restent prêts à bouger et à s'installer dans le Sud Ouest. Ils sont aussi plus attirés par des structures à taille humaine. Bémol tout de même, leur curiosité pour des entreprises familiales est encore limitée. « Ils doivent se montrer un peu plus inventifs dans leurs recherches », relève Jean-Christophe Thibaud.

Autre point d'achoppement, la rémunération. « Avec la crise, les sociétés estiment que les candidats doivent faire un effort financier et cela bloque des négociations », observe Pierre Lacazedieu.

Des candidats qui sont particulièrement sensibles au projet de l'entreprise. « Ils recherchent une vision sur 3 à 4 ans, or les sociétés ne peuvent pas pour le moment la leur offrir. Parler de stratégie à long terme est encore prématuré », reconnaît Daniel Wantz.

Christine Piedalu
Christine Piedalu

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