« Il ne faut pas se limiter aux grands établissements »

Agathe Vovard

Thierry Mageux, Associate Director de Robert Half Banque & Assurance, analyse les répercutions de la crise actuelle sur le recrutement dans le secteur de la banque assurance finance.

La crise a-t-elle des répercussions sur les recrutements ?

Dans l'assurance surtout et dans la banque de réseau et commerciale, les directeurs et DRH sont extrêmement optimistes. La crise n'aura pas ou alors peu de répercussions sur leurs recrutements en 2009.
Ce n'est en revanche pas la même chose pour la banque de financement et d'investissement. Le ratio du nombre d'offres est de un à dix par rapport à il y a trois ans. Concernant les postes opérations et front office, les recrutements sont inexistants voire extrêmement rares. Cependant, les fonctions support (comptabilité, audit, etc.) s'en sortent. La crise a montré que les métiers du risque étaient d'une importance capitale.
L'intérim s'est également maintenu avec une demande forte, et se trouve même en progression. Même si l'on observe une sorte d'attentisme de la part d'un certain nombre de sociétés, elles ne peuvent pas faire l'impasse sur leurs finances et leurs comptabilités.

Qu'est-ce qui a changé dans le recrutement aujourd'hui ?

On observe globalement un allongement des process lié à l'attentisme des entreprises comme des candidats. Auparavant, nous devions recruter en deux ou trois semaines, le plus rapidement possible. Les candidats aussi se montrent quelque peu frileux face à un changement d'entreprise.

Quels conseils donnez-vous à ceux qui recherchent actuellement un emploi ?

Globalement, ne visez pas que les grandes banques et les grandes compagnies d'assurance, qui privilégient la mobilité interne pour des raisons de coût. Et ne vous créez pas d'obstacles en vous disant : « c'est la crise ».
Pour ceux qui visent les banques de financement et d'investissement, les actuaires ou les ingénieurs issus de grandes écoles ont encore des chances. Un peu moins ceux qui sont issus des grandes écoles de commerce. En effet, les compétences mathématiques nécessaires pour exercer les fonctions risque, qui vont continuer à être recrutées, sont enseignées dans les grandes écoles d'ingénieurs.

Qui recrute aujourd'hui les jeunes diplômés ? Les profils expérimentés ?

Les politiques sont très différentes d'une structure à l'autre. Plus sa taille est importante et plus elle intègre des jeunes diplômés car elle possède de plus grandes capacités de formation. Ces grandes entreprises recrutent aussi beaucoup les trois à quinze ans d'expérience.

La crise a-t-elle des répercussions sur les rémunérations à l'embauche ?

Nous allons assister à une stagnation des salaires pour les jeunes diplômés, car l'offre sera moindre, de même que la demande et donc la concurrence entre ces profils.
Pour les expérimentés, les prises de risques devront être rémunérées. Aujourd'hui, les candidats concernés peuvent demander une augmentation de 25 % par rapport à leur salaire actuel. Les mouvements continuent mais ils se réalisent sur des bases plus saines. Les candidats demandent légitimement à connaître l'état de santé de l'entreprise, de manière à évaluer le risque qu'ils prennent.

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