Ingénieurs : les profils que l'on s'arrache

Christine Piedalu

A eux trois, la SNCF, SPIE et Assystem prévoient de recruter près de 3000 ingénieurs cette année. Face à des besoins qui ne cessent d'augmenter, ils multiplient les initiatives pour attirer les meilleurs.

Entreprises recherchent ingénieurs. Sans parler de pénurie, les manques sont patents et les besoins ne cessent d'augmenter. Assystem, spécialiste de l'ingénierie et du conseil en innovation auprès des entreprises industrielles prévoit 2000 recrutements cette année, dont 1600 cadres, essentiellement ingénieurs. SPIE, un des leaders des services techniques aux entreprises et collectivités, affiche de grandes ambitions et des embauches en conséquence. « De 2012 à 2015 nos recrutements devraient être de 1250 CDI par an, dont 25% d'ingénieurs », indique le responsable du développement RH, Eric Yonnet. Quant à la SNCF, elle prévoit 10 000 embauches cette année, dont 1000 ingénieurs. « Il s'agit de répondre au renouvellement de notre pyramide des âges, à nos projets de développement et de modernisation de réseau », explique Martine Sallé, responsable communication, recrutement.

Près de 30% des embauches d'Assystem concernent des juniors ; si les bac+4/5 sans expérience restent majoritaires à la SNCF, elle s'ouvre de plus en plus aux bac+2/3 expérimentés. Mais juniors ou confirmés, les profils disponibles restent insuffisants et la diversité des métiers s'avère parfois difficile à appréhender pour les étudiants.

Renforcer les partenariats avec les écoles

Assystem tisse des partenariats avec les écoles cibles et lance cette année le programme « leo », un ensemble d'actions destinées à mieux faire connaître la richesse de ses activités et de ses métiers : 300 stages, une web TV, des forums écoles... « Nous proposons aux futurs ingénieurs des stages sur des projets industriels d'envergure pour leur faire découvrir les métiers et parcours possibles au sein du groupe », explique Cécilia Guérault, responsable RH opérationnel.

SPIE intervient dans le génie électrique, mécanique, climatique, de la conception à la maintenance des installations. Pour mieux faire connaître son activité, le groupe va étendre son réseau de relations écoles ; il parraine cette année la nouvelle promotion de l'ESTP. « Et dans les mois à venir, en plus des stages de fin d'études, nous allons insister sur ceux de première année pour tisser des liens dans la durée », précise Eric Yonnet.

La notoriété ne fait pas tout. « A la SNCF nous sommes en concurrence avec le BTP, or nous ne sommes pas suffisamment identifiés sur ce secteur », constate Martine Sallé. L'entreprise publique, qui accueille 1250 à 1500 stagiaires issus de l'enseignement supérieur chaque année et plus de 1000 alternants du supérieur, multiplie les initiatives. Elle a lancé une journée « Vie ma vie d'ingénieur » sur un réseau social, elle sponsorise des événements étudiants, accompagne des projets d'études industrielles... et réfléchit à de nouvelles formes de rencontres.

Féminiser les équipes

Autre enjeu pour les entreprises, féminiser leurs équipes. Sachant que 21% de diplômées seulement sortent des écoles d'ingénieurs, Assystem a mis en place une politique volontariste en faveur de l'emploi des femmes. « Notre réseau interne Femmes d'énergie fait connaître aux étudiantes nos métiers, nos formations, nos parcours internes », affirme Cécilia Guérault. SPIE est en train de développer un réseau interne pour promouvoir les femmes dans ses métiers, tandis que la SNCF, qui recrute 28% de femmes sur ses postes ingénieurs, participe à l'association Elles Bougent.

Les évolutions sont ensuite multiples. Assystem dispose de 4 filières d'évolution, en France ou à l'étranger. Chez SPIE avec l'expérience, management et relation commerciale prennent le pas sur la base technique, « avec des opportunités d'un métier à un autre, en France et à l'international », affirme Eric Yonnet. La SNCF, qui réalise 20% de son CA à l'étranger, veut mettre davantage l'accent sur la réalité de ses parcours hors de l'Hexagone.

Christine Piédalu © Cadremploi.fr

Christine Piedalu
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