Le secteur de l’IT a, certes, connu des jours meilleurs. En 2012, 6 000 emplois nets avaient été créés dans le secteur des logiciels et du conseil et services informatiques, d’après Syntec Numérique. « Cette année, les créations nettes d’emploi devraient se tasser sous l’effet de la baisse de l’attrition et du marché », explique Laurent Baudart, délégué général de Syntec Numérique. D’après la Chambre professionnelle, le secteur devrait croître de + 0,3 % cette année, contre + 0,8 % l’an dernier. Si l’année 2013 risque d’afficher une croissance modeste, elle reste synonyme de recrutements. « Même s’il est impacté par une réduction des coûts, le secteur informatique est dynamique », confirme Laure Sourcis, consultante senior IT et Conseil au sein du cabinet Hudson.
Des postes dans le Big Data
Parmi les segments d’activité qui tirent le marché de l’IT vers le haut figure le Big Data. « Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à exploiter les ressources de l’analyse des données pour mieux connaître leurs clients », remarque Laure Sourcis. Selon la société américaine Gartner, le Big Data devrait créer 4,4 millions d’emplois dans le monde d’ici à 2015. Pour que la France puisse investir la scène internationale, l’école Télécom ParisTech ouvre, en septembre prochain, une formation préparant au métier de « data scientist ». Une fonction en devenir qui réunit les compétences d’un architecte de bases de données et d’un statisticien. Car pour l’heure, « le vivier est tellement restreint que les entreprises se tournent vers des profils issus d’écoles de statistiques et dotés de compétences transférables », note Emmanuel Stanislas, dirigeant du cabinet Clémentine.
Le cloud computing, la mobilité et la business intelligence sont également des relais de croissance dans l’IT. Pour ces segments d’activité, « ce sont les profils de niveau Bac +5 ayant trois à cinq ans d’expérience qui sortent actuellement du lot, notamment les ingénieurs d’études ou de développement dans les applications mobiles, les architectes en systèmes d’information et les ingénieurs réseaux et sécurité », illustre Laure Sourcis. L’édition de logiciels est, elle aussi, en pleine ascension. Dans une étude publiée en avril dernier, Syntec Numérique souligne notamment la bonne progression du modèle SaaS, qui devrait avoir un impact sur l’emploi des cadres.
Un marché toujours pénurique
« Comme en 2012, il existe, cette année, une tension sur certains savoir-faire », souligne Laurent Baudart. Les profils spécialisés en informatique embarquée sont, par exemple, plutôt rares. Et pour cause : les écoles d’ingénieurs viennent tout juste de lancer des cursus spécialisés dans ce domaine. Les cadres maîtrisant les langages de programmation Java, .Net ainsi que la technologie Hadoop manquent également à l’appel. Malgré la pénurie qui fragilise la filière, rares sont les entreprises à revoir leur processus de sourcing. « Elles sont très peu nombreuses à se tourner vers les personnes issues du secteur de l’IT et spécialisées dans les technologies désuètes. Pourtant, en formant ces experts, elles pourraient en partie combler la pénurie du marché », conclut la consultante de Hudson.
Aurélie Tachot © Cadremploi.fr
Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.