IT : pourriez-vous monter votre boîte ?

Aurélie Tachot

Malgré la crise, les cadres du secteur de l’informatique et des télécoms sont nombreux à vouloir vêtir le costume d’entrepreneur. Reste qu’entre le rêve et la réalité, il n’y a pas qu’un pas. Avant de se lancer, mieux vaut donc réunir tous les critères de réussite et se positionner dans une filière d’innovation.

On pourrait croire que la conjoncture économique freine les ardeurs des cadres de l’IT. Que nenni : « depuis deux ou trois ans, le nombre de créations d’entreprises ne cesse d’augmenter », constate Guillaume Aubin, co-fondateur du fonds de capital-risque Alven Capital. Ce regain d’intérêt pour le monde de l’entrepreneuriat, il l’attribue aux "success stories" qui ont fait la une des journaux européens ces dernières années. « Le profil type de l’entrepreneur s’est rajeuni. Il y a dix ans, il avait entre 30 et 35 ans et justifiait de 5 à 8 ans d’expérience. Désormais, il a environ 30 ans et bénéficie d’une expérience de deux ou trois ans dans une SSII ou un cabinet de conseil », remarque-t-il.

Un fort degré d’innovation

Web, e-commerce, applications numériques… Dans l’IT, ce sont le plus souvent dans des secteurs de pointe que les entrepreneurs se positionnent. « Pour réussir à lever de l’argent auprès des investisseurs, il faut trouver un créneau porteur et pas trop encombré », explique Guillaume Aubin. Pour Laure Sourcis, consultante senior IT et Conseil au sein du cabinet Hudson, le degré d’innovation de la future entreprise est une condition sine qua non pour réussir son projet entrepreneurial. « Pour des raisons de coûts, les entreprises hésitent de plus en plus à faire appel à des prestataires de services. Lorsqu’il s’agit de procéder à la refonte d’un système SAP par exemple, elles se questionnent beaucoup. Toutefois, lorsqu’elles souhaitent lancer un projet vraiment novateur comme un site marchand, elles n’hésitent pas à faire appel à des experts en freelance ou des start-ups. »

En période de crise, mieux veut donc faire une solide étude de marché avant de lancer sa propre affaire. « Ma principale difficulté a été de me démarquer dans la mesure où j’investissais un domaine caractérisé par un nombre conséquent d’intervenants », raconte Gilles d’Arco, fondateur de l’entreprise Dargil, spécialisée dans la création d’applications mobiles. Lorsqu’il a lancé sa SARL en 2011, cet ex-cadre informatique ne se doutait pas que cette concurrence impacterait autant son activité. « Initialement, j’ai créé mon entreprise pour développer des jeux mobiles à caractère social. Comme le retour sur investissement de cette activité était faible, j’ai décidé, en parallèle, de faire du conseil, notamment auprès des PME », témoigne-t-il.

De la persévérance !

Ne devient pas entrepreneur qui veut. « Il faut savoir s’entourer, avoir de bonnes capacités à convaincre et être au fait des dernières technologies », résume Guillaume Aubin. « Des compétences commerciales sont utiles dans la mesure où il faut être capable de démarcher de potentiels clients et de créer des supports de communication adaptés », poursuit Gilles d’Arco. Sans compter le facteur chance, « qui entre évidemment en ligne de compte », d’après Laurent Baudart, délégué général de Syntec Numérique. Car sur une trentaine de dossiers déposés à Alven Capital par semaine, seuls 15 à 20 % sont sélectionnés. « Nous finançons cinq à six entreprises par an », confie le co-fondateur.

Aurélie Tachot © Cadremploi.fr

Aurélie Tachot
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Après avoir occupé le poste de rédactrice en chef d’ExclusiveRH.com (entre autres), je travaille désormais à mon compte. Pour Cadremploi, je contribue à la rubrique Actualités via des enquêtes, des interviews ou des analyses sur les évolutions du monde du travail, sans jamais oublier l'angle du digital.

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