
La région Rhône-Alpes, nouvel eldorado du recrutement ? Mi-janvier, le quotidien Le Progrès a publié un dossier sur l’emploi en Rhône-Alpes où il indique que 3 000 offres sont actuellement à pourvoir dans la zone. Bassin très dynamique où le taux de chômage n’était que de 8,9 % au second trimestre 2015 – contre 10 % pour la France métropolitaine, le territoire rhônalpin est en pénurie d’ingénieurs. Les secteurs comme l’énergie ou les industries chimiques et pharmaceutiques y sont très actives et recrutent à tour de bras. Résultats, des entreprises comme Alten, Agap2, Ekium, GAT International, Innovtec Ingénierie, Corexpert, Davidson Consulting, Esker, Noveka, Sword, ou encore Vidcoin ont toutes pour points communs d’être implantées en Rhône-Alpes et de rechercher principalement des ingénieurs. Sur un marché où la demande est plus forte que l’offre, ces entreprises font la cour aux candidats en proposant notamment de bonnes rémunérations.
« Nous sommes sur un marché pénurique, notamment dans les télécoms et l’informatique », confie Emmanuel Butin, responsable recrutement chez Alten, une grande entreprise d’ingénierie et de conseil spécialisée dans l’innovation, la recherche & développement et les systèmes d’information. « Nous essayons donc d’être créatifs en nous faisant connaître à la source via des interventions directement au sein des écoles concernées ». À la recherche de 230 ingénieurs entre Lyon, Saint-Étienne et Grenoble, Alten, qui compte actuellement 17 700 collaborateurs répartis dans 20 pays, cherche à se faire connaître des jeunes diplômés via des forums et l’organisation d’ateliers.
Si Alten recrute essentiellement des ingénieurs fraîchement diplômés, l’entreprise Agap2, spécialisée elle aussi dans l’ingénierie et le conseil opérationnel, embauche aussi des profils ayant 5 à 25 ans d’expérience (40 % de son recrutement) pour des postes d’ingénieurs consultants ou d’ingénieurs d’affaires. Afin de trouver les 150 personnes sur le bassin lyonnais, elle mise, comme beaucoup d’autres, sur son site et sa présence sur les réseaux sociaux et les jobboards. Mais Nicolas Rossero, directeur opérationnel chez Agap2 pour la zone Sud-Est, croit aussi en la cooptation : « C’est un levier important, il représente 20 % de nos recrutements. Nous menons des campagnes de communication internes pour aider nos salariés à sélectionner des candidats potentiels parmi leurs proches », précise-t-il.
Multiples secteurs, diversité des missions
Les postes diffèrent selon l’entreprise. Agap2 recherche principalement des ingénieurs consultants capables d’intervenir chez les clients – notamment des entreprises du Cac 40 –, sur des problématiques techniques (génie mécanique, génie civil, génie procédés, génie électrique ou climatique) ou de santé (qualité, validation) mais aussi des ingénieurs d’affaires à la sensibilité entrepreneuriale : « Ils sont destinés à développer presque de A à Z des centres de profits par l’identification des clients et de leurs besoins, l’adaptation de l’offre à la demande, jusqu’au recrutement des consultants », détaille Nicolas Rossero.
Chez Alten, certains consultants interviennent directement chez le client, d’autre travaillent depuis le siège de Villeurbanne. « Nous recherchons le désir de mobilité géographique et d’agilité intellectuelle car nos collaborateurs sont amenés à se déplacer en permanence, et à intervenir sur plusieurs types de sujets », souligne Emmanuel Butin. Lorsqu’il est repéré, le candidat est convoqué pour un premier entretien avec un manager. La discussion porte alors sur l’approche technique du poste et les compétences concrètes qu’il requiert. Le second entretien mise ensuite sur le projet professionnel du candidat : « Nous cherchons à connaître les ambitions futures et l’orientation que le candidat souhaite pour sa carrière », assure le responsable recrutement.
Dans son processus de recrutement – qui peut durer d’une semaine à un mois –, la société Agap2 cherche d’abord à connaître les valeurs et les qualités du candidat lors d’un premier entretien direct avec l’ingénieur d’affaires du secteur concerné. Ce dernier en profite aussi pour lui détailler l’organisation pratique du poste et ses enjeux. La seconde rencontre porte sur la validation des compétences par des tests. Adaptabilité, motivation, investissement, réel sens du service client, sont les composantes du savoir être requis. « Nous apprécions beaucoup les candidats s’étant investis dans des BDE ou des associations étudiantes », ajoute Nicolas Rossero.
La société, qui emploie actuellement 2 500 salariés dans 8 pays, intervient également sur des problématiques santé : « Nous sommes de plus en plus à la recherche de profils issus du secteur pharmaceutique et pouvant intervenir sur des tests qualité ou la validation de procédé », indique le directeur opérationnel d’Agap2. Côté ingénieurs d’affaires, certains profils issus de grandes écoles de commerce peuvent également correspondre à ses attentes. « Les personnes ambitieuses, tenaces avec un vrai potentiel relationnel sont celles qui nous intéressent », souligne-t-il.
Compter un salaire à l’embauche de 32 000 à 50 000 euros brut pour les consultants. Même ordre de grandeur pour les ingénieurs d’affaires, qui bénéficient, eux, d’un variable.
Pas de grille chez Alten : « La rémunération est étudiée au cas par cas selon les expériences, mais aussi les projets de nos futurs collaborateurs », indique Emmanuel Butin. Les jeunes diplômés de la région peuvent tout de même compter sur une fourchette à l’embauche oscillant entre 30 000 et 34 000 euros bruts par an, selon les sommes communiquées par le recruteur. De quoi offrir l’embarras du choix aux ingénieurs.
