L'Alsace ne se repose pas sur ses lauriers

Sylvia Di Pasquale

Les deux départements de l'extrême Est français restent champions en matière de taux d'emploi et enregistrent même une hausse de l'embauche des cadres. C'est que la région se bat pour développer de nouveaux pôles d'attractivité.

Automobile

L'industrie automobile - l'Alsace, représente la 2ᵉ zone de production de l'Hexagone - dispose par ici de quelques bastions : pas moins de 450 entreprises de la filière automobile, dont 3 constructeurs (PSA, General Motors et Messier Bugatti), des équipementiers et une kyrielle de PME sous-traitantes. A Strasbourg, l'américain General Motors, qui connaît de graves déboires en sa terre natale américaine, dispose de la seule unité en Europe qui produit ses nouvelles boîtes de vitesse destinée à équiper les voitures haut de gamme et les 4x4. Quant à PSA Peugeot-Citroën, qui vient de voir ses ventes repartir à la hausse depuis 2 mois, l'une de ses usines historiques est établie à Sausheim, non loin de Mulhouse. Des équipementiers, à l'instar du groupe Behr, se sont également installés à proximité.

Mécanique, électrique et électronique

L'industrie alsacienne n'est pas qu'automobile et son autre spécialité, l'équipement mécanique, électrique et électronique connaît des déboires mais continuent d'embaucher des cadres. Du matériel électrique Hager, aux chaudières De Dietrich en passant par les groupes électrogènes Wartsila, les entreprises de ce secteur sont nombreuses dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin. Même si elles ne sont pas concernées par les programmes de pôles de compétitivité qui doivent doper l'industrie.

Trois pôles de compétitivité

L'Alsace a hérité de trois de ces nouveaux pôles de recherche censés réunir entreprises et chercheurs. Le premier, Véhicule du futur, se destine évidemment à l'automobile, avec un axe futuriste centré autour de la voiture propre et le recyclage des matériaux. C'est un pôle interrégional développé avec la Franche Comté voisine, où se trouve notamment le site historique de PSA à Sochaux-Montbéliard.

Le deuxième pôle se destine quant à lui aux innovations thérapeutiques. Il est notamment soutenu par le groupe pharmaceutique Lilly qui siège près de Strasbourg. Un pôle peut se raccrocher à un autre et celui ci vient compléter la « biovalley » fondée il y a une dizaine d'années grâce à un accord franco-germano-suisse. Par ici, les frontières se sont ouvertes il y a bien longtemps déjà et près d'un quart de la population active, cadres compris, travaillent quotidiennement en Allemagne ou en Suisse.

Le troisième pôle, plus récent, s'appelle Fibres naturelles Grand Est. L'Alsace est associée à la Lorraine voisine. L'ambition de ce pôle est de développer une nouvelle industrie de la fibre naturelle, grâce aux apports croisés des entreprises des trois filières bois, textile et papier.

Pour l'heure, une étude réalisée par l'Apec en février 2007 indique qu'une très faible proportion de cadres (16 % des 75 000 cadres de la région) exerce dans des activités concernées par ces pôles. Mais les auteurs prévoient que, d'ici 2015, les premiers effets des pôles se feront sentir sous forme de création d'emplois qui leur seraient directement imputables.

Sylvia Di Pasquale
Sylvia Di Pasquale

Je suis rédactrice en chef de Cadremploi depuis 2006, en charge de la rubrique actualités du site. Je couvre des sujets sur la mutation des métiers, l'évolution des rapports recruteurs/recrutés, les nouvelles pratiques managériales ou les avancées de la parité. A la fois sous forme de textes, d'émissions video, de podcasts ou d'animation de débats IRL.

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