Le conseil en technologies fait les yeux doux aux jeunes ingénieurs

Bruno Askenazi

Stages, apprentissage, blogs, soirées événementielles... Les acteurs du conseil en technologies ne lésinent pas pour attirer les candidats les plus brillants.

Pour les cabinets de recrutement, en un an, le comportement des entreprises a bien changé. Les embauches sont reparties, le marché est plus prometteur.




Laure Michel,

solucom

Gérard Briard,

Segula

Susan Lassiaille,

IBM France

 

Le secteur du conseil en technologies reste l'un des principaux pourvoyeurs d'emploi pour les jeunes ingénieurs. Malgré des perspectives économiques incertaines, tous les acteurs annoncent des plans de recrutements ambitieux pour 2012. « L'an prochain, les recrutements égaleront au moins ceux réalisés en 2011, soit 1500 en France dont la moitié de débutants, assure Gérard Briard, directeur du management et des compétences de Segula (conseil en technologies et ingénierie). Dans l'automobile, le ferroviaire, l'énergie, l'aéronautique, les grands groupes qui sont nos clients ont besoin de renforts technologiques pour concevoir de nouveaux produits et rester dans la course au niveau international, notamment dans les pays émergents ».

L'activité reste également très soutenue dans la branche conseil en technologies d'IBM France. « Hors acquisitions, au moins 250 ingénieurs devraient être recrutés en 2012 dont la moitié de jeunes diplômés, précise Susan Lassiaille, manager du recrutement France. En période de crise, nos clients ont tendance à accélérer la transformation de leurs systèmes d'informations pour améliorer leurs performances. Cela crée pour IBM de nouvelles opportunités ».

Attirer les jeunes

Pas de ralentissement d'activité non plus chez Solucom (conseil en management et système d'information). « Bien au contraire, nous demeurons dans une dynamique de croissance avec 200 à 300 recrutements prévus en 2012 dont 80% de jeunes diplômés, affirme Laure Michel, responsable du recrutement. L'ambition de l'entreprise est de devenir d'ici à 2015 le premier cabinet de conseil indépendant sur le marché français ».

Pas toujours facile néanmoins pour ces acteurs du conseil en technologies, relativement peu médiatisés, d'attirer des jeunes ingénieurs courtisés de toutes parts. « Les écoles étant déjà très sollicitées par les grands groupes, nous avons élargi notre sourcing aux universités où nous recrutons des Masters techniques, en mécanique ou informatique notamment, déclare Gérard Briard. Nous nous distinguons également par l'accueil de nombreux stagiaires, environ 150 par an. Durant quatre à cinq mois, ils vont être intégrés à nos équipes techniques pour travailler sur des projets R&D séduisants. L'objectif étant bien sûr qu'ils soient recrutés en CDI à la fin de leur stage ». Pour Segula, le stage est aussi le meilleur moyen de casser les idées reçues « en montrant aux jeunes l'intérêt des projets et leur ampleur sachant que 100 à 200 personnes peuvent être mobilisées sur plusieurs pays ».

Solutions RH innovantes

Chez Solucom, 70 % des débutants embauchés sont issus d'écoles d'ingénieurs, les 30% restant d'écoles de management. « Très demandés, ces profils ont généralement entre quatre et cinq propositions de postes en main. L'enjeu pour nous, en tant de cabinet conseil, est de nous différencier des SSII généralistes ou des grands cabinets d'audit et de conseil pour leur donner envie de nous rejoindre », explique Laure Michel.

Pour cela, l'entreprise organise des événements comme le Solucom Meeting. « Une trentaine d'étudiants préqualifiés, a priori intéressés par notre entreprise, sont invités à participer à une soirée dans un lieu prestigieux pour découvrir les ambitions de Solucom, rencontrer des managers et échanger avec des consultants dans un contexte convivial. Suite aux dernières éditions de juin et de septembre, plus de quarante candidats ont été recrutés. Fort de ce succès, nous avons décidé de renouveler cette opération dès le mois de février prochain ».

Forums des écoles

Pour IBM, ne compter que sur la notoriété de l'entreprise n'est pas suffisant pour attirer les meilleurs. L'entreprise reste donc très active sur les forums de certaines grandes écoles et intervient dans les cursus de formation via des partenariats technologiques ou la participation de collaborateurs dans les cours. Par ailleurs, « IBM mise beaucoup sur l'apprentissage, ce qui est plutôt rare dans le secteur du conseil en technologies, ajoute Susan Lassiaille. Nous accueillons 500 apprentis et stagiaires par an, essentiellement issus des écoles de commerce et d'ingénieurs. C'est pour eux la possibilité de gagner une réelle expérience valorisable sur le marché».

Pour promouvoir cette voie d'accès, IBM a créée un blog « stages et apprentissages » qui génère de nombreuses candidatures. « Cet outil permet d'avoir une idée plus précise du contenu de nos propositions de stages et de formations en alternance. Il fonctionne de manière interactive puisque les jeunes peuvent poser des questions et poster des commentaires », poursuit Susan Lassiaille.

Bruno Askenazi © Cadremploi.fr

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