
Secteur industriel et services ont encore et toujours besoin d'eux. Mais le véritable levier de croissance c'est le marketing web. Les commerciaux expérimentés dans ce domaine n'ont aucun souci à se faire.
Crise ou pas, les entreprises doivent conquérir de nouvelles parts de marché ; conséquence, l'engouement pour les commerciaux est sans faille. « Alors que l'activité économique ralentissait sur le dernier semestre 2011, nous avons réalisé un nombre de missions record sur ces profils depuis septembre », affirme Laurent Blanchard, directeur exécutif chez Page Personnel. Même enthousiasme chez People Search International. En 2011, le cabinet de recrutement a doublé son chiffre d'affaires sur ce pôle. « Et nous sommes très optimistes pour 2012, nous devrions enregistrer +30% d'augmentation », estime son président, Louis-Marie Simoneau.
Les entreprises apprécient ces compétences mais ne perdent pas la tête. Etienne Paris, directeur du département commercial d'Experts, note deux changements : « Un circuit décisionnel qui s'allonge parce que les entreprises sont de plus en plus exigeantes et les commerciaux de plus en plus regardants. ». Pour les sociétés à la recherche de business développeurs, également bons négociateurs, « elles ont un souci à la fois de conquête et de rentabilité », insiste Etienne Paris. « Le secteur du luxe fait partie des rares domaines à s'orienter plutôt vers la fidélisation des clients », confirme Louis-Marie Simoneau.
Quels secteurs sont particulièrement porteurs ? Informatique et aéronautique ont des besoins conséquents. « Dans les télécoms, ingénieurs commerciaux généralistes et spécialistes sont très recherchés et l'arrivée d'un nouvel opérateur sur le marché génère le renforcement des équipes commerciales », note Etienne Paris. Agroalimentaire et banque de réseau s'intéressent aux jeunes diplômés, les activités liées au développement durable recrutent. Mais le véritable levier de croissance c'est le marketing web. « Il va fortement embaucher cette année et les suivantes », affirme Louis-Marie Simoneau.
Des métiers « dans le vent »
Dans le e-commerce, deux métiers principaux ont le vent en poupe : Celui d'Account Manager chargé de démarcher des marques et de les référencer sur le site. « Ces profils sont issus d'écoles de commerce, ont entre 0 et 6 ans d'expérience, leur métier est proche de celui de commercial, précise Laurent Blanchard. Les besoins portent également sur des commerciaux terrain, de formation bac+2/3, pour prospecter des commerçants qui, en échange d'offres promotionnelles, achètent la promesse d'une augmentation de la fréquentation de leur magasin. » Aux qualités classiques du commercial s'ajoutent les connaissances du monde web afin de synthétiser, d'expliquer le processus de référencement, l'impact sur le chiffre d'affaires pour le client...
Les juniors sont appréciés, les expérimentés sont les plus demandés. « Ils ont 5 à 8 ans d'expérience et se trouvent par approche directe, cooptation ou recommandation, souligne Louis-Marie Simoneau. Ils vendront un projet global, coordonneront des équipes techniques, marketing et commerciales dans une orientation business. »
A secteur d'activité particulier, structure salariale différente. « Dans la grande consommation, le fixe est important, il devrait peu augmenter cette année. En revanche on fait la part belle au variable dans la vente de services en b to b par exemple », indique Laurent Blanchard. Les business développeurs sont de ceux-là : « Ils ne demandent pas un salaire garanti, mais plutôt un terrain de jeu suffisamment vaste pour augmenter leur variable. Celui-ci pourra être relativement conséquent selon les résultats, entre 25% et 30% de la rémunération », assure Louis-Marie Simoneau.
Christine Piédalu © Cadremploi.fr
