Les compétences demandées aux ingénieurs en 2015

Agnès Wojciechowicz

L’industrie hexagonale est en pleine mutation. Les ingénieurs doivent se mettre à la page, surtout dans l’informatique, l’automatisation et l’électronique. Le point sur les compétences recherchées par les recruteurs en 2015.

Le product lifecycle management (PLM)

Sous cet acronyme barbare se cache une série de logiciels utilisés dans la recherche et le développement intégrant des données collectées. Parmi eux : Enovia, Windchill, Teamcenter, Audros, Lascos ou encore SAP. « Ils servent à recueillir des informations sur un produit pendant sa phase de conception, de fabrication et d’industrialisation mais également à partir du SAV et de la maintenance. Les données collectées sont ensuite partagées avec les fournisseurs et les clients qui les alimentent. Puis elles sont envoyées aux ingénieurs-concepteurs chargés de la création d’un nouveau produit », explique Emmanuel Chauvin, responsable des études et du développement des ventes chez Expectra, auteur du guide "Quelles compétences pour demain ?". 

Ces logiciels permettent non seulement de personnaliser un produit en fonction des demandes émanant de clients, mais aussi de gagner du temps. « Auparavant, plusieurs prototypes étaient nécessaires dans l’élaboration d’un produit final, augmentant les coûts de conception et ralentissant sa mise sur le marché. Grâce à ces données, un seul prototype proche du produit final sera fabriqué avant le lancement », indique Emmanuel Chauvin. 

Le lean management

Si cette compétence n’est pas une nouveauté en soi, elle touche actuellement de plus en plus de secteurs. « Le lean management permet d’éliminer le gaspillage. Il est arrivé dans l’automobile il y a une vingtaine d’années et était à l’origine appliqué au système de production », analyse Emmanuel Chauvin. Aujourd’hui, il s’applique à tous les niveaux de l’entreprise, du bureau d’études à la supply chain, en passant par la maintenance. Il évite, entre autres, la surproduction d’un produit, des délais d’attente trop longs, des défauts de fabrication… L’ingénieur maîtrisant cette compétence optimise donc l’exploitation des ressources productives d’une entreprise conduisant ainsi à une réduction des stocks, une meilleure utilisation des machines et des équipements, une économie de la surface de production, un usage optimal des ressources humaines. Une stratégie gagnante pour l’employeur qui réduit ses coûts de fabrication tout en améliorant la qualité de sa production.

La robotique intelligente

Les robots ont toujours eu leur place dans l’industrie. Toutefois, ils restaient cantonnés à la manutention ou au chargement de machines et fonctionnaient dans des espaces clos, loin des opérateurs par mesure de sécurité. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus présents sur le terrain industriel, prenant une place prépondérante en production, comme l’illustre Emmanuel Chauvin : « Par exemple, les grands constructeurs de l’aéronautique ont tendance à robotiser leur production pour gagner non seulement en cadence, mais aussi en précision. Ces robots collaboratifs appelés "cobots" viennent désormais en aide aux opérateurs en tenant par exemple des pièces que les opérateurs doivent assembler. »  

En marge du secteur industriel, les robots grignotent progressivement le domaine des particuliers. « Les objets sont de plus en plus connectés, ce qui génère un certain nombre d’évolutions dans les compétences demandées aux ingénieurs, constate le responsable d’Expectra. Ils vont aussi être amenés à travailler sur le développement de robots intelligents pouvant aider les particuliers en élaborant des produits robotisés comme des tondeuses à gazon ou des aspirateurs. » Dans les services à la personne, les entreprises sont en quête d’ingénieurs capables de mettre au point des robots dédiés à l’aide aux particuliers. Avec le vieillissement de la population, cela constituera une véritable manne financière pour celles spécialisée en la matière. Les grandes enseignes ont commencé à faire appel aux robots pour promouvoir leurs produits en grande surface. Dans tous les cas, « le marché de la robotique va connaître un fort développement dans ces nouvelles dimensions dans les 5 prochaines années », prédit Emmanuel Chauvin. Les ingénieurs spécialisés dans l’intelligence artificielle seront demandés par des domaines d’activité de plus en plus larges allant bien au-delà de l’industrie.

 

Pour en savoir plus, consultez le guide Quelles compétences pour demain ?, publié par Expectra.

Agnès Wojciechowicz
Agnès Wojciechowicz

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