Les entreprises cherchent des contrôleurs de gestion et les crédit managers

Christine Piedalu

Les cabinets de recrutement placent en tête des profils les plus recherchés les contrôleurs de gestion, les credit managers, les agents de recouvrement et les auditeurs internes.

Où en sont les métiers du chiffre ? Les cabinets de recrutement ne sont pas d’accord. Les uns parlent de stabilité ou de recul. Les autres affirment que le marché se tient bien.

« La demande porte essentiellement sur des remplacements, constate Julien Barrois, directeur exécutif chez Page Personnel. Elle a enregistré une baisse ces dernières années, mais les missions confiées correspondent à de vrais postes, liés à des départs, des projets, des remplacements ponctuels, des réorganisations… », ajoute-t-il.

Julien Barrois note un changement depuis quelques mois, avec des projets de créations de postes souvent destinées à alléger le travail des équipes. « Des entreprises recommencent aussi à sonder le marché, d’autres anticipent un départ», souligne-t-il. Mais les entreprises utilisent souvent l’intérim pour satisfaire leurs besoins.

Manager senior au sein du cabinet Hays, Oualid Hathroubi n’est pas du même avis. Il remarque une année 2013 dynamique et un début 2014 stable. « En 2012 les entreprises avaient très peu remplacé les départs et les équipes travaillaient en flux tendu. Des directions financières ont été réorganisées, sans doute pour se préparer à une éventuelle reprise en 2014. Plus de 40 % de nos missions ont porté sur des postes de management », confie-t-il.

Globalement,  les entreprises remplacent les postes de directeur ou responsable financier, de chefs comptables. « En revanche, beaucoup de recrutements d’auditeurs internes ont pour but de renforcer des équipes, observe Louise Enescaux, consultante services financiers chez Hudson. Mais être auditeur financier ne suffit plus, il faut aussi être dans l’opérationnel », ajoute-t-elle.

En trésorerie, les credit managers et les agents de recouvrement sont eux aussi très recherchés. « Beaucoup de sociétés ont eu des déconvenues en 2009. Elles ne souhaitent travailler qu’avec des clients solvables et lorsqu’elles prennent des risques, elles mettent tout en œuvre pour être les premières réglées », explique Julien Barrois.

Les contrôleurs de gestion restent tête de liste des besoins, à condition de remplir certaines conditions. « Les entreprises veulent des candidats de 2 à 4 ans d’expérience, capables de conseiller les managers, les commerciaux, de leur présenter une analyse claire, leur expliquer les produits sur lesquels miser sur les 3 ou 4 prochains mois… », précise Oualid Hathroubi.

 Les sociétés veulent à la fois des conseillers et des bons communicants, dotés d’une base technique solide. « Les directions financières doivent délivrer des outils de pilotage à la direction générale. Cette dernière veut donc des financiers capables de jouer les business partner », assure Louise Enescaux. Tous les niveaux sont concernés. « Du cash collecteur au contrôleur de gestion, le sens du  business  doit rester la priorité », affirme Julien Barrois.

Les « bons » candidats, eux, sont frileux. Leurs attentes changent. « Le salaire passe avant  les perspectives d’évolution, remarque Oualid Hathroubi. Après 2 années pendant lesquelles ils ont parfois géré 3 postes, ils veulent la rémunération qui corresponde aux tâches à effectuer. » 

Louise Enescaux le concède: « le salaire est important, mais dès lors qu’il est couplé aux perspectives et à l’intérêt de la mission », nuance-t-elle. Tout dépend aussi du type de poste. « En Île-de-France, sur des fonctions de comptable auxiliaire, notamment au sein de centre de services partagés, les intéressés sont souvent prêts à changer d’entreprise pour une  faible augmentation ou réduire leur temps de transport », reconnaît julien Barrois.

Dans des métiers où le variable commence à faire son apparition, un contrôleur de gestion de 2 ans d’expérience pourra gagner de 38 à 40 000 euros par an  (hors variable). Le même profil après 4 ans d’audit espérera 45 000 euros par an. « Le variable peut par exemple tenir compte des parts de marché récupérés, ou récompenser la satisfaction du client interne », indique Oualid Hathroubi. 

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Photo : Julien Barrois, directeur exécutif chez Page Personnel, Oualid Hathroubi Manager senior au sein du cabinet Hays, Louise Enescaux, consultante services financiers chez Hudson.

Christine Piedalu
Christine Piedalu

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