Les entreprises qui révolutionnent le management et recrutent près de chez vous

Partout en France, les entreprises se transforment. Elles sont de plus en plus nombreuses à se revendiquer du concept d’« entreprise libérée », développé en 2012 par Isaac Getz et Brian M. Carney dans le livre "Liberté & Cie". « Ce que nous appelons entreprise libérée est une entreprise où la majorité des salariés peuvent décider toutes actions qu’ils considèrent eux-mêmes comme étant les meilleures pour l’entreprise sans qu’elles soient nécessairement imposées par les décideurs ou une quelconque procédure », explique Isaac Getz dans une interview publiée sur le blog Management et Développement personnel.

À peine 3 ans après la publication de ce livre, près d’une centaine d’entreprises se sont inspirées du principe dans tout la France. Elles suppriment les horaires, donnent la main aux salariés sur les projets de l’entreprise, et même parfois sur les salaires. Cadremploi est allé à la rencontre de ces  entreprises libérées ou en cours de libération près de chez vous et qui recrutent.

En Île-de-France, l’agence de voyage innovante Evaneos aime les intrapreneurs 

Éric La Bonnardière et Yvan Wibaux, les fondateurs et directeurs d’Evaneos, dans leurs nouveaux locaux à Paris. Crédit photo © Elodie Buzaud. 

Si vous postulez chez Evaneos, attendez-vous à passer des entretiens avec de potentiels futurs collègues. « Les candidats rencontrent 5 à 6 personnes de l’équipe », précise Éric La Bonnardière, président d’Evaneos. Dans l’agence, les 40 salariés ont leur mot à dire, et pas seulement sur le recrutement. « Depuis début janvier 2015, ce sont les salariés qui lancent les projets », se réjouit-il. « Je ne fais plus de road map, ajoute Yvan Wibaux, le directeur général, mais je forme les salariés à la gestion de projet pour qu’ils deviennent plus autonomes. » C’est aussi pour cette raison que les horaires sont désormais libres au sein d’Evaneos, et que les fondateurs communiquent avec plus de transparence, aussi bien sur les objectifs que sur les résultats. « On est des entrepreneurs et on veut faire partager cette expérience à nos collaborateurs », explique Éric La Bonnardière. Si vous avez l’âme d’un voyageur et celle d’un startuper alors foncez !

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Michelin "donne la main" à ses salariés en Rhône-Alpes

Cela fait déjà plusieurs années que Michelin veux réinventer son management. L’entreprise de pneus (125 000 personnes dans le monde) est désormais passée à l’acte. Depuis un an, dans 6 sites tests, « chaque îlot (confection de pneus, production de gomme, etc.) est responsable de sa performance, explique Bénédicte Peronnin, directrice des ressources humaines du groupe. On donne la main sur les outils. Chaque responsable délègue des tâches à des agents volontaires pour gérer leur activité de façon autonome. » C’est l’application de l’entreprise libérée à la mode Bibendum, le MAPP, management autonome de la performance et du progrès. Parmi les 6 sites pilotes, deux sont situés en Auvergne : l’usine de Blavozy (Haute-Loire) et le siège de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Si vous postulez à l’un des nombreux contrats que propose Michelin, vous savez à quoi vous attendre.

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Dans le Grand Est, Maisons Hanau recrute des candidats tournés vers les autres

Les salariés de Maison Hanau devant l’une des maisons témoins dont ils ont dessiné les plans. Crédit photo © Maisons Hanau.

Comme vous pouvez le voir sur cette image, la vingtaine de salariés de Maisons Hanau (Bas-Rhin, Alsace) s’en sort haut la main. Et pour cause : depuis que son PDG, Denis Krauth, a révolutionné son management, ça va beaucoup mieux. En 2013, alors que son entreprise est en perte de vitesse, il décide de faire de la vieillissante Maisons Hanau (50 ans) une entreprise libérée. Réunions d’équipe, brainstorming… il fait participer tout le monde à l’élaboration d’un nouveau projet de société. Il écrase la hiérarchie en supprimant son propre bureau. Et donne la main aux salariés sur des dossiers dont ces derniers ignoraient jusqu’alors l’existence : la vente de trois maisons témoins et l’élaboration de plans pour de nouveaux prototypes. Et… ça marche ! « Ils y ont mis du cœur et leurs maisons sont géniales », se réjouit Denis Krauth. Aujourd’hui, l’entreprise gagne des parts de marché dans la région. Si bien qu’elle prévoit de recruter encore deux commerciaux en 2015. Un critère de sélection ? « Des personnes tournées vers les autres », répond Denis Krauth.  

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Dans le Grand Ouest, DoYouBuzz va offrir des vacances illimitées

Les candidats sont nombreux à vouloir travailler chez DoYouBuzz. Et pour cause : l’entreprise web nantaise fait rêver. Depuis un an, ses 7 salariés ont le droit de télétravailler quand bon leur semble. Ils ont des horaires libres, s’organisent comme ils veulent (les développeurs peuvent se greffer aux projets qui les intéressent). Et bientôt, ils auront droit à des vacances illimitées et un système d’augmentation basé sur le vote de l’équipe. Si vous êtes intéressé par le poste de développeur à pourvoir en ce moment, n’oubliez pas que dans cette start-up, « la fiche de poste est libre », comme le précise Jérémie Pottier, co-fondateur de DoYouBuzz et qu’il faut avoir l’esprit « intrapreneur » pour être embauché.

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Dans le Nord, chez Agesys, les salariés choisissent leurs managers

La société de conseil en systèmes et logiciels informatiques basée à Noyon a de quoi donner envie d’y travailler : télétravail, lieux de co-working à disposition, possibilité de travailler depuis des moyennes ou très longues distances, comme Le Touquet ou le Brésil, par exemple, « pour avoir un espace qui change les habitudes », participation des collaborateurs au comité de direction (tous les mois, un salarié y assiste et prend part aux décisions avec un vote qui compte autant que les autres), travail en autonomie, etc. Chez Agesys, depuis 5 ans, les salariés ont même la possibilité de choisir leur manager hiérarchique, celui avec qui ils feront leur entretien annuel et réfléchiront à leur évolution de carrière. Ils peuvent même se porter volontaire sur des projets de recherche et développement. « On a lancé un projet de robot avatar, qui sera piloté par nos techniciens pour qu’ils n’aient plus besoin de se déplacer chez le client, explique Christophe Thuillier, son dirigeant. 15 collaborateurs se sont portés volontaires pour travailler dessus sur leur temps libre. Pour l’instant, on a une main que l’on peut plier à distance ! » Avec de telles conditions de travail, le turn-over chez Agesys ne dépasse pas les 4 %. Et c’est bon pour sa croissance qui côtoie les 30 %. Ça vous donne envie ? L’entreprise recrute 6 à 7  personnes cette année.

Crédit photo © Inmoov

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Dans le Sud-Ouest, Probionov privilégie les candidats qui partagent ses valeurs

Quand en 2014, Stanislas Desjonqueres, président des Laboratoires Probionov (Aurillac) a supprimé le comité de direction et les managers, un tiers des cadres ont pris la porte. Non pas qu’ils n’étaient plus utiles à l’entreprise, mais réticents au changement. Aujourd’hui, « on entre en phase de recrutement », indique le président. Mais attention : ce sont les salariés qui recrutent leurs collègues. » Et si vous n’adhérez pas aux nouvelles valeurs de l’entreprise (« simplicité, humilité et engagement pour nos clients »), autant passer votre chemin. Idem, si vous n’adhérez pas à sa vision : « la santé humaine par le microbiote, ou, utiliser les bactéries qui nous composent pour combattre les maladies », explique Stanislas Desjonqueres. En revanche, « si quelqu’un n’a pas de diplôme mais possède les compétences, il a sa chance aussi », assure le président de cette SARL devenue symboliquement et officiellement une SARA : société à responsabilité augmentée.

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En Méditerranée, Davidson Consulting recrute ceux qui ont envie de participer à une aventure

Le cabinet de conseil en management et expertise technologique Davidson Consulting recrute pour sa filiale basée à Valbonne, en Provence-Alpes-Côte d’Azur (60 consultants). « Au moins 30 personnes », prévient Gabriel Delorme, son directeur général. Mais attention : l’entreprise, primée deux fois au classement des Great Place to Work, est très vigilante sur l’état d’esprit des candidats. « Il faut de l’écoute, du fun et avoir envie de participer à une aventure, détaille le DG. On a besoin qu’ils mettent sur la table ce qu’ils sont. » C’est pour cette raison que le jeune cabinet recrute à 50 % par cooptation. « On veut conserver notre idée de base qui était de créer une société où l’on travaille dans de bonnes conditions », rappelle Gabriel Delorme. C’est pourquoi, presque sans s’en rendre compte, ils ont appliqué à leur manière le concept d’entreprise libérée. Le  Davidson Code en est la preuve. Cet ouvrage collectif prône l’autonomie et la prise d’initiatives des salariés dans des sociétés qui gardent une dimension humaine. Même en termes de salaire, Davidson montre l’exemple : « les salariés s’autoévaluent, ainsi que leur manager. Cela génère une note qui correspond à un pourcentage d’augmentation de salaire connu de tous », explique Gabriel Delorme. Même si les salaires, eux, ne sont pas encore transparent.

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