Les jeunes diplômés 2009 ont-ils du souci à se faire ?

Agathe Vovard

Les entreprises recrutent moins de jeunes diplômés, mais elles continuent de le faire. Pour faire la différence, axez votre candidature sur le poste et sur votre motivation, et revoyez quelque peu vos exigences à la baisse.

La rentrée ne s'annonce pas très rose évidemment pour les jeunes diplômés de cette année. Selon une enquête de Hewitt Associates menée début 2009, 74 % des entreprises interrogées déclarent qu'elles ont ou vont diminuer leurs recrutements et 58 % qu'elles les ont gelés ou qu'elles s'apprêtent à le faire... Bref les recrutements se font plus rares, et les jeunes diplômés en pâtissent. « Seuls ceux qui ont les meilleurs CV, qui sont encore plus performants que les autres, qui réalisent les meilleurs entretiens et qui savent donner confiance, rassurer et montrer leur motivation vont tirer leur épingle du jeu », souligne Pierre Le Gunehec, directeur d'activité conseil en rémunération globale chez Hewitt Associates.

Pas de gel des salaires à l'embauche

Petite consolation : les salaires à l'embauche ne sont pas gelés. + 2 % par rapport à 2008 pour les Bac + 4 et plus, et + 6 % pour les Bac + 2 et + 3. Pour les Bac + 4 et plus, cette augmentation est moindre que les années précédentes. En revanche, le salaire moyen à l'embauche croît plus que l'an dernier pour les cycles courts. « Les entreprises sont aujourd'hui sur tous les niveaux dans une obligation de résultats, de performance, etc. Elles ont donc un peu moins de temps pour coacher et privilégient les cycles opérationnels immédiatement », justifie Pierre Le Gunehec.

Prétentions revues à la baisse

Dans ce contexte difficile, l'objectif doit être le poste et non la rémunération. Pierre Le Gunehec recommande d'axer l'entretien sur l'intérêt du poste, le travail qu'on va fournir, etc. « Il est difficile de décrocher un premier CDI immédiatement et de consolider une première expérience professionnelle. Il faut se montrer adaptable, et accepter parfois une négociation qui tirerait quelque peu la rémunération vers le bas et un poste un peu moins dimensionné », conseille également Alexandre Groux, directeur exécutif chez Page Personnel.

La formation complémentaire comme alternative

C'est le moment peut-être également, en fonction de votre niveau de formation et du secteur visé, d'envisager une formation complémentaire : en alternance notamment, qui constitue toujours une très bonne voie d'entrée dans l'entreprise, en permettant de mettre en avant une première expérience. Ou de développer l'apprentissage d'une langue vivante, « ce qui vous donnera ensuite un avantage concurrentiel », souligne Alexandre Groux.
Et pourquoi ne pas vous lancer, si vous avez une sensibilité dans ce domaine, dans un volontariat associatif ? « Ce type d'initiative permet de ne pas rester inactif, de stimuler et de développer des qualités intéressantes, de percevoir une indemnité mensuelle nette et, comme il ne s'agit pas d'un contrat de travail, de pouvoir se libérer facilement si on décroche un emploi », avance encore Alexandre Groux.

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