Les plus gros recruteurs d’ingénieurs en France

Elodie Buzaud

3 secteurs se partagent le gros des recrutements d’ingénieurs en France. Focus sur ces entreprises qui embauchent et les profils qu’elles recherchent.

« Les sociétés de services et logiciels informatiques sont devenues les premiers recruteurs d’ingénieurs en France », indique Gérard Duwat, président de l’Observatoire des ingénieurs et scientifiques de France (IESF). « Nous diffusons 20 000 à 30 000 offres d’emploi et créons 10 000 emplois par an », affirme Guy Mamou-Mani, co-président du Groupe Open et président du Syntec Numérique, qui représente aujourd’hui près de 1 500 entreprises de services du numérique (ESN).

« De plus en plus de sociétés de services du numérique se créent dans  et nous avons donc besoin de recruter plus, explique-t-il, mais ce n’est pas facile car on ne forme pas assez d’ingénieurs en informatique en France et on quand les Google et autres viennent recruter à la sortie de nos écoles avec des propositions à 5 000 dollars par mois, c'est difficile de les concurrencer. Chez Open, par exemple, nous souhaitions recruter 600 personnes l’année dernière. On en a embauché 450. On ne trouve pas les profils ! » Le profil prisé ? « Celui d’un ingénieur, avec 3 ans d’expérience, spécialisé dans les SMACS (social, mobility, analytics, cloud, security), les technologies de la transformation numérique », détaille Guy Mamou-Mani.

Parmi les entreprises qui recrutent le plus, Capgemini cherche 2 600 personnes en 2014,  Alten souhaite embaucher 1 100 ingénieurs et SAP 250. Et, cela devrait durer. Sur les 20 entreprises qui recrutent le plus de cadres en 2015, 9 sont des ESN (ex-SSII). Selon une étude que mène en ce moment la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI), les besoins de ces professionnels dans le numérique pourraient, dans les 5 ans, s’établir à 15 000 personnes par an.

Les entreprises de l’industrie des transports

« Le 2ᵉ secteur qui recrute le plus d’ingénieurs, c’est l’industrie des transports », indique Gérard Duwat. Les entreprises du Groupement des industries françaises aéronautique et spatiales (GIFAS) prévoient ainsi de recruter environ 10 000 personnes en 2014, 3 000 de moins qu’en 2013. Airbus, par exemple, envisage de recruter 200 ingénieurs et cadres en 2014. Safran 5 000 à 6 000 recrutements en 2014 et 2015.

« Même l’automobile, qui avait freiné l’emploi pendant la crise, reprend ses recrutements », affirme le président de l’Observatoire des ingénieurs. Les entreprises qui recrutent ? « Vous les connaissez : ce sont Alstom, Airbus, Renault, Peugeot, etc. », confie Gérard Duwat. Mais les équipementiers recrutent plus que les constructeurs. Par exemple, Bosch, recrute 500 personnes en France, comme nous l'expliquait son DRH. En chiffres, l’industrie des transports c’est 81 900 emplois : 31 850 dans l’aéronautique, 7 800 dans le spatial, 34 150 dans l’automobile et 6 050 dans le ferroviaire.

Les sociétés d’ingénierie

Enfin, le dernier secteur qui recrute le plus d’ingénieurs, c’est celui de … l’ingénierie. Altran a ainsi intégré 4 000 nouveaux ingénieurs en 2014, dont 2 200 en France. 35 % de jeunes diplômés et 65 % de jeunes expérimentés (à partir de 3 ans d’expérience). En majorité des consultants, directeurs ou chefs de projet. Des candidats qui travaillent leurs soft skills, sont innovants et bilingues anglais, de préférence, comme nous le précisait Pascal Brier, le directeur général adjoint du groupe, fin juin.

Autre exemple d’entreprise d’ingénierie qui recrute : Ségula Technologies, qui va lancer une campagne de recrutement de 700 ingénieurs pour l’automobile à l’occasion du Mondial de l’auto qui se tient à Paris en octobre 2014. « Surtout des jeunes diplômés, des ingénieurs mécaniques, des ingénieurs spécialisé concept moteurs, des ingénieurs électroniques et systèmes embarqués », comme nous l’indiquait Pascal Fradin, directeur business developement du groupe. En 2013, 46 850 ingénieurs travaillent pour des entreprises d’ingénierie.

Elodie Buzaud © Cadremploi

Elodie Buzaud
Elodie Buzaud

Le travail et l’écologie sont mes thématiques de prédilection. En tant que journaliste indépendante, je cherche notamment à répondre aux questions que posent ces deux sujets pour mieux comprendre comment le travail, et les travailleurs, peuvent contribuer à la transition écologique.

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