Un petit vent d'optimisme souffle sur l'industrie française. Selon le dernier Baromètre Apec, 47% des entreprises industrielles ont recruté au moins un cadre au cours du premier trimestre 2010. C'est deux points de plus qu'au premier trimestre 2009. Mais la situation reste contrastée, certaines filières se montrant beaucoup plus dynamiques que d'autres.
Energie : une santé insolente
Le secteur de l'énergie (pétrole, gaz, nucléaire...) fait partie des mieux lotis. «C'est le domaine qui recrute le plus d'ingénieurs actuellement, affirme Bern Terrel, directeur du département Industrie au cabinet Hudson. Pour les deux tiers, il s'agira de jeunes cadres, 3 à 5 ans d'expérience, ou de profils très confirmés qui seront opérationnels rapidement». Les ténors du secteur comme Areva, EDF ou GDF Suez, enchaînent les contrats à l'international et ont besoin de compétences, ingénieurs ou marketeurs, pour mener à bien ces grands projets.
Matériel ferroviaire : paradis d'ingénieurs
L'embellie touche aussi le matériel ferroviaire, un gisement d'emplois important pour des ingénieurs. De grandes entreprises (Alstom) et leurs sous-traitants profitent de l'engouement pour le rail, un moyen de transport qui surfe sur la vague du développement durable. « En France, toutes les villes moyennes veulent avoir leur Tram, explique Bern Terrel (Hudson).
Mais le ferroviaire est un marché mondial, les industriels concernés réalisent la majorité de leurs ventes à l'export ». Ici, les ingénieurs expérimentés auront davantage la cote que les débutants. Ceux qui viennent de l'automobile y trouveront une voie de reconversion providentielle. Cela dit, « l'automobile semble enfin renouer avec les recrutements pour répondre aux défis des motorisations hybrides ou électriques, assure Martine de Maintenant, directeur du département Industrie de Mercuri Urval. PSA Peugeot Citroën recherche actuellement une centaine de jeunes ingénieurs en R&D ».
Technologie médicale : au sommet de sa forme
L'industrie « High Tech » à forte valeur ajoutée a bien traversé la crise. Défense, optique, aérospatial ... ces niches technologiques fonctionnent sur des projets à long terme, moins sensibles aux soubresauts des marchés. « Dans ces domaines, il n'y a pas de recrutements massifs, précise Laurent Hurstel, directeur de la division Ingénieurs de Robert Walters France.
Les entreprises, des moyennes structures ou filiales de grands groupes, ont des besoins récurrents mais qui portent sur des experts ayant 10 ans d'expérience au moins ».
Exemples typiques: Sofradir (détecteurs infrarouge) ou Thales Angenieux (optique). De même, les acteurs de la technologie médicale (Strammer, Stryker, Medtronics ...) ouvrent régulièrement des postes d'ingénieurs et de commerciaux confirmés. Des profils qui pourront viser d'autres créneaux très dynamiques comme la robotique, l'automatisme ou le marquage industriel.
Agroalimentaire : c'est reparti
Enfin, parmi les activités traditionnelles, l'agroalimentaire semble repartir. Une mine d'opportunités surtout pour des ingénieurs ou des commerciaux expérimentés. Expert en Supply chain, contrôleur de gestion, ingénieur production seront très demandées dans les PME les mieux loties. Dans les entreprises internationales, on a tendance à renforcer les équipes de commerciales, comme chez Danone qui engage des jeunes diplômés bac+5.
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