L’industrie recherche des ingénieurs experts

Christine Piedalu

Les nouvelles sont bonnes pour ces hyper spécialistes. Les secteurs de l’aéronautique, la sécurité, l’énergie ont plus que jamais besoin de ces profils.

Florence Cordier,

EDF

Stéphanie de La

 Tour du Pin,

Safran

 Mylène Boïk,

Assystem

En matière d’emploi, tous les secteurs industriels ne sont pas logés à la même enseigne. Dans l’énergie, l’aéronautique ou la sécurité les besoins sont énormes. EDF annonce plus de 6000 recrutements l’année prochaine, dont 1800 ingénieurs et cadres. Même régime chez Safran qui table sur 80% d’ingénieurs et cadres. Assystem, société de conseil en ingénierie, prévoit lui 2500 embauches, dont 70% d’ingénieurs.

« Notre pic de recrutement se situera entre 2012 et 2014, déclare Florence Cordier, responsable du pôle marque employeur et recrutement d’EDF. « 40% de ceux qui travailleront à nos côtés en 2020 ne sont pas encore recrutés aujourd’hui. » Il s’agit à la fois pour le groupe d’anticiper les départs en retraite et de répondre au développement de nouveaux projets en France et à l’international. Priorité est donnée aux fonctions de production, dans le nucléaire et la sûreté.

La problématique est la même pour Safran, qui s’intéresse, lui, aux fonctions R&D en mécanique, électronique, logiciels embarqués… « Sur les 3000 personnes que nous recrutons en France, environ 800 seront des créations d’emploi liées avant tout à l’aéronautique et la sécurité », précise Stéphanie de La Tour du Pin, responsable relations campus et marque employeur. Assystem surfe sur ses activités aéronautique, aérospatial, défense, nucléaire… « Et nous sommes en pleine croissance dans les énergies nouvelles », souligne la RRH, Mylène Boïk.

Pour faire face à un tel dynamisme, les entreprises investissent les salons, les forums, renforcent leurs partenariats avec les écoles et les universités, imaginent des événements, s’appuient sur les stages et l’alternance, avec un mot d’ordre : attirer les meilleurs. En 2013, EDF accueillera 3000 alternants dont plus de 500 étudiants d’écoles d’ingénieurs ou d’universités et 2000 stagiaires. Safran reçoit 4000 à 5000 stagiaires et alternants par an. « Chez Assystem nous avons 300 stagiaires pour une centaine d’alternants », indique Mylène Boïk.

Des têtes bien faites

Que veulent ces entreprises ? « Des têtes bien faites qui allient un bagage technique solide, des capacités à travailler en équipe et un esprit créatif », résume Stéphanie de La Tour du Pin. Le programme Leo d’Assystem par exemple, propose aux stagiaires des challenges techniques faisant appel à leur créativité.

Dans cette course aux talents, les universitaires ont leur place. « Ils représentent 25% de nos recrutements jeunes diplômés et nous intéressent pour la qualité des enseignements dispensés et leur autonomie », assure Florence Cordier. Seul bémol : « Les filières sont difficiles à percer et il y a un travail à effectuer auprès de nos opérationnels plus attirés par des profils écoles qu’ils connaissent déjà », déplore Stéphanie de La Tour du Pin.

Aux exigences des entreprises répondent les attentes des candidats. EDF investit plus de 8% de sa masse salariale dans la formation. « Dans le nucléaire par exemple, nous recrutons beaucoup d’ingénieurs généralistes que nous formons ensuite aux spécificités de nos métiers dans nos « académies », à travers des sessions pouvant aller jusqu’à 18 mois, précise Florence Cordier. Avec 240 métiers identifiés dans le groupe, ils pourront ensuite évoluer en interne. » La mobilité intervient entre 3 et 5 ans selon les métiers chez EDF et Safran : « Il faut compter environ 2 ans pour qu’un jeune soit à l’aise dans sa fonction et son environnement », explique Stéphanie de La Tour du Pin. Un principe que les intéressés ont parfois du mal à accepter.

Assystem peut alors faire valoir des évolutions rapides. « Après 6 mois à 1 an, un jeune pourra encadrer une équipe. Dans la filière technique par exemple, on peut être chef de projet à 30 ans, changer de secteur d’activité, passer du nucléaire à l’aéronautique après une formation dans l’un de nos instituts, ou changer de filière. 70% de nos managers sont issus de la promotion interne », rappelle Mylène Boïk.

Christine Piédalu © Cadremploi.fr

Christine Piedalu
Christine Piedalu

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