
« Le train du digital prend un peu plus de vitesse chaque jour. Or, plus il va vite, plus il sera difficile de monter en marche », témoigne Franck Perrier, fondateur et dirigeant de la Digital Academy. Pour Claire Romanet, fondatrice du cabinet du recrutement Elaee, c’est « muter ou mourir. C'est un peu la même chose qu'avec l'arrivée de la Publication assistée par ordinateur (PAO) pour les graphistes il y a 20 ans, qui avait soulevé de nombreuses inquiétudes. Mais cela s'apprend. »
Apprendre soi-même
Comment ? D'abord en y accordant un minimum d'intérêt personnel. Franck Perrier propose ainsi de « réaliser de la veille avec l'aide d'un outil de curation à l'instar de Scoop.it. Et ce afin de récupérer des informations et comprendre les actualités du secteur. » L’autre possibilité consiste à suivre les formations gratuites dispensées par Google sur les thématiques actuelles, regarder des tutoriels vidéo, suivre des MOOC gratuits ou payants pour obtenir une certification afin de mettre en avant ses connaissances digitales.
Expérimenter en entreprise
En dehors comme au sein de l'entreprise, il est difficile d'échapper au spectre du digital. « Côté candidat, le meilleur moyen est d’élargir son activité sur ces sujets et de se jeter dedans en aller plus loin que sa fonction, note Adrien Bignon, responsable du pôle digital pour le cabinet de recrutement Mushroom. Il faut prendre part aux projets liés au digital au sein de son entreprise ou les proposer s’il n’en existe pas. » Autre option en interne : « se servir des plus jeunes comme tuteurs pour découvrir de nouvelles technologies, en échange d'un savoir-faire transmis en retour », glisse Claire Romanet.
Se former en continu
« Les organismes de formations comme les grandes écoles surfent sur la dynamique de la transformation digitale », concède Isabelle Le Gall, consultante en recrutement digital chez Robert Walters. Au sein d’HEC, de l’EDHEC, de l’EM Lyon ou de l'école Léonard de Vinci, sur plusieurs jours ou quelques mois en continu, les parcours sont nombreux pour asseoir ses compétences sur des outils, apprendre à optimiser sa visibilité sur les réseaux sociaux, s'initier au multicanal ou appréhender la création de trafic d'un site. Même si, comme le précise Isabelle Le Gall, « le meilleur moyen d'apprendre reste la pratique. »
Assurer son personal branding
Face à un secteur qui se redessine en permanence, se confronter à la réalité du terrain est la première source de formation. Soigner sa communication en ligne se révèle être une manière idéale d'entrer dans le vif du sujet. Pour se lancer, Franck Perrier ne manque pas de pistes : « créer un compte Twitter, optimiser son profil LinkedIn, y publier des informations et en relayer d'autres, commenter la vidéo du dernier TedX sur YouTube, acheter sur un site e-commerce et créer un compte Paypal, se rendre sur Instagram si vous aimez la mode ou sur Pinterest pour la nourriture... ». Une manière aussi de combattre les a priori. « Se dire "j'ai 40 ans, c'est terminé car je ne sais pas me servir de Twitter " est une énorme erreur. On ne demande pas à un directeur de communication de tweeter toute la journée mais au moins d'en connaître la mécanique et de prendre en compte les enjeux que cela soulève », ajoute Claire Romanet.
Car au final, comme l'explique Christophe de Bueil, directeur de la pratique digitale pour Robert Half, « en France, nous recrutons à partir d’un diplôme, même après 8-10 ans d'expérience. Avoir fait une bonne école restera encore longtemps l'un des principaux critères de sélection. Or, la double casquette digitale et expérience traditionnelle est très valorisante. Il s'agit de candidats bankable qui n'auront aucun problème à trouver ou changer d'emploi. »
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