
Les transporteurs recherchent des affréteurs
Au cœur de l’Europe, non loin de Paris, bien desservis par la route, le ferroviaire, l’aéronautique et le naval avec les ports de Dunkerque et de Calais, les Hauts-de-France ne manquent pas d’atouts pour les entreprises de transport. Qu’il s’agisse de grands groupes comme Geodis, Gefco ou Kuehne + Nagel ou du large tissu de PME, les transporteurs s’épanouissent et recrutent. C’est le constat de Vanessa Levassort, consultante transport, logistique et supply chain chez Expectra à Lille. Elle observe « de belles opportunités pour les cadres, dans les métiers de l’exploitation et de l’affrètement, aussi bien dans le routier, l’aérien et le maritime ». Un profil est particulièrement recherché : celui de responsable de service affrètement. « Une fonction opérationnelle où les candidats avec 4 ou 5 ans d’expérience sont très prisés », remarque Laury Loontjens, consultante en recrutement chez Novah.
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Des opportunités pour les responsables logistiques
Dans la logistique, le Nord ne manque pas d’opportunités, grâce à la présence de plateformes et des entrepôts de grands groupes tels que La Redoute, Auchan, mais aussi Amazon, qui dispose de son plus grand site en France du côté d’Amiens. Vanessa Levassort y souligne des besoins « dans tout ce qui concerne les fonctions de responsable logistique : logistique d’entrepôt, d’expédition ou en supply chain. » Stéphanie Plays, responsable de la division achat, logistique et transport chez Hays dans le Nord, observe également des demandes croissantes pour des postes de « responsable méthodes et process en supply chain ». Une fonction clé en logistique, où les compétences informatiques et d’ingénierie doivent permettre aux professionnels d’aller toujours plus loin dans l’optimisation des flux. « C’est d’autant plus important avec l’essor de l’e-commerce, souligne Vanessa Levassort. Les entreprises de logistique ont besoin de responsables sachant gérer des flux multiples. »
Les transporteurs sont confrontés à une pénurie de talents et hésitent de moins en moins à faire confiance aux jeunes pour ces postes et à les faire monter en compétences.
Une pénurie de cadres commerciaux
Comme beaucoup de régions, le Nord rencontre des difficultés pour recruter certains profils de cadres. Stéphanie Plays signale notamment « de gros manques de cadres commerciaux ». La raison ? Une désaffection des jeunes générations pour ces fonctions commerciales. « Pourtant, il y a de belles carrières à y faire, notamment chez les transporteurs. Ils sont confrontés à une pénurie de talents et hésitent de moins en moins à faire confiance aux jeunes pour ces postes et à les faire monter en compétences. » Pour attirer ces profils de cadres, les entreprises n’hésitent pas à proposer des rémunérations attrayantes : « Dans le Nord, dans la logistique de grande distribution, les salaires des cadres commerciaux justifiant de 10 ans d’expérience s’échelonnent entre 45 000 et 60 000 euros brut, ce qui reste intéressant pour des fonctions sans responsabilité de management direct. »
Les diplômés à l’aise en langues en ligne de mire
En transport comme en logistique, dans les fonctions opérationnelles comme commerciales, plusieurs tendances s’observent en matière de recrutement de cadres. Au niveau du diplôme tout d’abord, les profils bac +4 et +5 ont désormais un net avantage sur les bacs +2 à +3, note Stéphanie Plays : « Les jeunes sortis des écoles de commerce ou d’ingénieurs sont privilégiés, en raison de leur expertise plus forte en matière de gestion des stocks ou d’analyse des coûts. » Une école fait référence dans la région : l’ISTELI (Institut logistique de transport et de la logistique internationale), basée à Wasquehal. Autre caractéristique : dans le Nord, la maîtrise des langues devient primordiale pour ces métiers où les échanges sont de plus en plus internationaux. « L’anglais, bien sûr, mais si possible une autre langue : le néerlandais, l’espagnol ou l’allemand », précise Vanessa Levassort. Aux yeux des entreprises, une autre compétence s’avère importante : « une grande habileté dans la maîtrise des outils et logiciels informatiques spécialisés, ERP et WMS, avec des certifications de référence comme Basics, Black Belt et Green Belt. »

Après un Master obtenu à l’Institut d’études politiques de Rennes, Régis Delanoë s’est mis à son compte en tant que journaliste indépendant. Multitâche, il travaille depuis plus de dix ans dans le vaste domaine de la presse écrite et web. Enquêtes, reportages, interviews et veille de l’actualité : il s’est notamment spécialisé dans le secteur de l’emploi et de la formation, s’intéressant de très près aux nouvelles tendances et aux évolutions à venir en la matière.