Certains métiers résistent mieux aux turbulences imposées par les crises financières. C'est le cas de ceux de la finance et de la comptabilité, comme le montre une étude réalisée cette année par le cabinet Robert Half. « Il y a eu un ralentissement des embauches, observe Noémie Cicurel, directrice de l'agence PACA du cabinet, mais les fonctions financières font partie des charnières dont on ne peut définitivement pas se passer dans une entreprise. »
Tissus de PME
Le fait est d'autant plus vrai en région Provence Alpes Côte-d'Azur, région fortement dessinée par un tissus de PME. « On a toujours besoin de son garagiste, de son assureur ou de son plombier, souligne la directrice. Autant à Paris, dans les grands sièges sociaux, on peut facilement faire des coupes franches dans un service, autant dans les TPE et PME, il est difficile de délocaliser son comptable en Inde. »
Contrôleurs de gestion en action
Dans le panel de métiers de la finance et de la comptabilité, les contrôleurs de gestion profiteraient même de la situation. « Depuis 2007, le secteur a le vent en poupe. C'est devenu une fonction incontournable, puisque ce sont eux qui permettent de savoir où faire des économies dans l'entreprise. »
Des recrutements plus longs
Postes clé ou non, l'année 2009 aura néanmoins vu quelques changements dans les embauches des financiers d'entreprise. « Les entreprises sont devenues beaucoup plus exigeantes et cherchent le profil parfait. Les process de recrutement se sont donc rallongés », reprend Noémie Cicurel. La perle rare est avant tout un technicien pointu qui maîtrise son secteur d'activité, qui connaît les logiciels utilisés par la société ou son type de management. Les jeunes diplômés peuvent aussi être recherchés s'ils possèdent un « réel potentiel pour l'entreprise ». « Un profil bilingue en anglais, en italien ou en espagnol peut être très recherché, décrypte la responsable de Robert Half. On veut quelqu'un d'opérationnel tout de suite, mais qui puisse aussi apporter une compétence clé pour l'avenir. »
Des postes polyvalents
Le beurre et l'argent du beurre. Les candidats eux aussi, aimeraient tout avoir. « C'est vrai que si le process de recrutement s'est rallongé, c'est aussi en partie du fait des candidats. Ils savent qu'ils n'auront plus cinq opportunités dans l'année et réfléchissent à deux fois. » Le salaire, seul, ne compte plus. On fait aussi attention à la santé financière de l'entreprise, à son cadre de vie et à ses possibilités d'évolution. « En la matière, poursuite Noémie Cicurel, les postes en PME dévoilent des richesses insoupçonnées car le périmètre des fonctions est très large. Un directeur financier peut, par exemple, se retrouver à superviser les ressources humaines ou le service informatique. » Autant de cordes tendues à son arc de compétences pour pouvoir par la suite évoluer en toute facilité.
