Pierre Guyot : prédestiné pour Honda

Michel Holtz

A 29 ans, ce jeune ingénieur vient d'être propulsé directeur régional de l'avant-vente du constructeur Honda. Un choix d'entreprise complètement prémédité : son but a toujours été de décrocher un poste dans la filiale française du japonais, réputé pour son approche sportive de l'automobile.

Il la couve du regard. Et quand un visiteur s'en approche, il se précipite, lui explique et la décortique. Au Mondial de l'automobile, Pierre Guyot veille sur la nouvelle Honda Insight et rend claire et compréhensible l'ultra sophistication de la dernière voiture hybride du constructeur japonais. Pas pour un public de néophytes, mais pour des professionnels aguerris et des journalistes spécialisés. Même pas peur de ne pas savoir.

Du DUT à la Formule 3

A 29 ans, il a déjà 7 ans d'expérience de la maison et de ses produits hauts de gamme et sophistiqués, en tant qu'ingénieur et responsable de la formation technique de la filiale française. Et ce n'est même pas son premier poste. Après son bac, il consacre deux ans à un DUT de mécanique, avant d'intégrer, une « petite » école d'ingénieur, comme il dit. « C'était l'EIPC, dans le nord de la France. Mais je voulais surtout ramasser le diplôme, car pour le reste... ». Le reste, c'est une formation très axée sur la gestion de production. Pas vraiment le dada du garçon.

Choix prémédité

Alors, sitôt le parchemin en poche, il travaille dans l'écurie de Formule 3 Griffith, en tant que régleur de châssis. Avec, déjà, une idée très précise en tête : entrer dans la filiale française du constructeur japonais Honda, réputé pour son approche sportive de l'automobile. « C'est évidemment ce côté que j'ai mis en avant au cours des entretiens. Je me souviens aussi des premières phrases de ma lettre de motivation où je parlais, en détail, de ma propre voiture. En expliquant les choix techniques qui m'ont poussé à l'acheter.» C'était une Honda, évidemment. Gagné. Il grille sur le poteau des adversaires des « grandes » écoles d'ingénieurs.

Tout d'une grande

Depuis, il a évolué régulièrement, décrochant il y a peu, un poste de directeur régional de l'après-vente. Mais pour ambitieux qu'il soit, Pierre Guyot n'a absolument pas envie de quitter le constructeur nippon. Sans pour autant renoncer à changer de job. « La moto m'intéresse. Le marketing aussi, et l'international ». Beaucoup de choses, pour lesquelles il n'a pas de formation initiale. « Pas grave. Dans une petite structure comme Honda France qui emploie une centaine de personnes, on peut encore se permettre d'évoluer en interne. Même si on est autodidacte ». Et quand la petite structure dépend d'un grand groupe international, on cumule les avantages : la souplesse d'une PME et le rayonnement d'une multinationale.

 

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