Pourquoi j'ai choisi de travailler à Londres ?

Tiphaine Réto

Depuis trois ans, Sacha Gayama s'est fait sa place dans la City de Londres. En poste dans le financement d'acquisition chez HSBC, il n'envisageait pas, après ses études à l'ESCP-Paris de travailler ailleurs que dans une ville cosmopolite où mobilité et fluidité sont les maîtres-mots du marché de l'emploi.

A 29 ans, Sacha Gayama occupe un poste de manager chez HSBC... A Londres. Pour ce Sino-congolais, diplômé de l'ESCP-Paris, son début de carrière pouvait difficilement se faire ailleurs. « Après une année sous forme de Volontariat International à New-York, je voulais absolument revenir en Europe. A l'époque, Paris embauchait peu. Londres, à l'inverse, était un vrai eldorado de la finance. On était quasiment sûr de trouver du travail rapidement. »

Mobilité encouragée

Il y a trois ans, donc, le jeune homme débarque à la City. « J'ai mis trois mois à signer un premier contrat. Mais c'est parce que j'ai pris mon temps. » A la mode britannique, il s'inscrit auprès de cabinets de recrutement et passe des séries d'entretiens avant d'être embauché comme analyste crédit auprès d'une banque canadienne. « C'était un établissement assez petit et très vite, je me suis aperçu que le poste ne me convenait que modérément. J'ai commencé à chercher ailleurs. » Sans angoisse. « Ici, il y a une très grande fluidité de l'emploi. La mobilité est même fortement encouragée par des primes d'arrivée et par des promotions salariales. »

Des facilités pour les étrangers

Après 10 mois passés à CIBC, Sacha décroche un poste de manager dans le financement d'acquisition chez HSBC. « En tant qu'étranger, c'est à mon employeur de payer mon contrat de travail. En France, peu d'entreprises auraient pris la peine de s'embêter avec ça et je sais, par expérience, que j'aurais eu vraiment du mal à trouver du travail à Paris. Mais ici, cela s'est fait naturellement. Enfin, jusqu'à présent. »

Un climat plus anxiogène depuis la crise

Car depuis six mois, la crise financière remet un peu en cause le paradis londonien. « Il faut encore attendre pour voir s'il y aura un réel impact, précise le jeune homme. Mais avec les gros titres qu'on nous assène tous les jours, il y a comme un sentiment anxiogène qui s'est développé. Les gens restent accrochés à leur poste en attendant de voir. » Et de mentionner les amis qui ont plus de mal à décrocher un job ou le nombre accrus de transformation de permis de travail en visas longues durées pour s'assurer un meilleur avenir sous les auspices de la Couronne.

Un fonctionnement moins contingenté...

Néanmoins, le manager ne cache pas son engouement pour le système anglo-saxon. « Ici, on est plus ouvert à toute sorte de profils. Bien sûr, en sortant d'Oxford, c'est plus facile d'être embauché. Mais les portes ne sont jamais closes pour quelqu'un qui a un discours ou un parcours intéressant. »

... et des salaires plus élevés

Niveau salarial, les avantages sont également à considérer. « Un jeune diplômé gagne en moyenne deux fois plus à Londres qu'à Paris. Vu le coût de la vie à Londres, c'est un peu normal. La différence se fait vraiment sentir avec l'expérience : les augmentations sont nombreuses et généreuses. » Des subsides en fonction d'une charge de travail plus conséquente ? « Difficile de comparer avec la France... Ici, on travaille dur, mais on ne fait pas que ça non plus. » De quoi avoir envie de traverser la Manche.

 

 

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