Fini le temps de l'arpentage de rayon sous la lumière blafarde des néons de supermarché. Aujourd'hui, le commerce est électronique ou n'est pas ! Enfin presque...
Depuis le début des années 2000, l'explosion des sites de vente en ligne a révolutionné le secteur de la grande distribution. D'abord l'attribution de « pure-players », tels que Opodo ou Amazon, dont l'activité était exclusivement tournée vers internet, le phénomène a été repris par les grandes marques du commerce traditionnel.
Plus de 10 000 sites marchands
Et pour cause... Selon la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad), le volume d'affaires du secteur est passé de 2,2 à 7 milliards d'euros entre 2002 et 2005. Un marché alléchant à ne pas laisser filer. Résultat : dans la seule année 2005, le nombre de sites marchands serait passé de 7500 à plus de 10 000.
Les e-commerçants ont le vent en poupe
Derrière cette conjoncture favorable, l'emploi des cadres de la distribution a lui aussi évolué. En 2007, toujours selon la Fevad, on ne recensait pas moins de 15 500 e-commerçants. Parmi eux, 30 % de cadres. Et ce n'est pas fini puisqu'en 2008, d'après une enquête réalisée par Benchmark Group, les créations de postes ont augmenté de 12 %. « On peut s'attendre a la même chose en 2009 », avance Pierre Cannet, fondateur du cabinet Blue-Search conseil, spécialisé en recrutement dans l'internet, la vente par correspondance et les nouvelles technologies.
De nouveaux métiers
Des postes créés. Des métiers aussi. Car le e-commerce a changé la donne y compris au sein des branches du secteur. Chef de rayon en ligne, web designer ou responsable référencement naturel sont désormais au cœur de la machinerie du e-commerce. « Les métiers de l'informatique, évidemment, sont devenus très importants, note Eric Le Strat, de Houra.fr, premier cybermarché français créé en 2000. Mais il a aussi fallu faire évoluer les méthodes des commerciaux ou les façons de penser le marketing. » Difficile en effet de vendre de la même manière l'image d'une boîte de haricots en ligne et la boîte de haricots elle-même manipulable et observable en magasin.
Plus informel le e-commerce
« Les codes eux aussi ont été modifiés, reprend Pierre Cannet, de Blue-Search Conseil. Le responsable de magasin qui arrivait à 7h pour inspecter ses rayons et ne repartait que tard le soir après avoir vérifié trois fois que tout tournait rond a fait son temps... Dans le e-commerce, on peut se permettre d'arriver plus tard le matin et de faire varier ses latitudes horaires. Les relations hiérarchiques, également, sont généralement plus informelles. »
Un secteur besogneux
Un coup de balais sur la poussière de l'étiquette dévalorisée de la grande distribution ? Alors que le secteur traditionnel peine toujours à attirer les cadres, le e-commerce pourrait-il venir redorer son blason ? « Pas vraiment, affirme Eric Le Strat, de Houra.fr. Le secteur est toujours difficile et besogneux, même sur les sites de vente en ligne. Et il reste mal payé. »
Mieux payés chez les pure-players
« C'est un peu l'erreur des enseignes de la grande distribution, confie Pierre Cannet. Elles ont voulu appliquer la même grille salariale à leurs employés en e-commerce, à l'inverse des pure-players qui, eux, ont compris que pour attirer les candidats il fallait adapter les salaires. » Si tout reste relatif d'un groupe à l'autre, le salaire de base d'un responsable marketing on line dans les groupes traditionnels de grande distribution serait de 10 à 20 % moins élevé que chez les pure-players.
Promotions rapides
Avantage supplémentaire pour l'e-commerce, les évolutions de carrière s'avèrent plus prometteuses en cybermarché qu'en hypermarché. « Les équipes sont plus réduites, les échelons moins nombreux à gravir, expose Eric Le Strat. Et on fonctionne beaucoup plus à la méritocratie. » Au moins une bonne raison pour tisser sa toile dans le e-commerce.
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