Quel manager pour quelle enseigne ?

Régis Delanoë

Dans le secteur de la distribution, toutes les enseignes ne se ressemblent pas. Par conséquent, les attentes ne sont pas les mêmes pour les postes de manager. Magasins intégrés ou autonomes, hypermarché ou supermarché, en ville ou à la campagne : Cadremploi passe au scan les différentes besoins et spécificités par typologie.
Quel manager pour quelle enseigne ?

Plus de perspectives en intégré, plus d’autonomie en indépendant

Deux types d’enseignes bien spécifiques, au fonctionnement différent, sont d’abord à distinguer. D’un côté, il y a les intégrés (Carrefour, Auchan, Casino, Cora…), où chaque magasin est dépendant nationalement d’une enseigne et où les achats sont gérés nationalement par le biais d’une centrale d’achats. De l’autre, il y a les indépendants (Leclerc, Mousquetaires…), où chaque magasin est géré par un propriétaire gestionnaire en indépendant. « Ces magasins indépendants ont un inconvénient majeur pour les managers qui les intègrent : il y a moins de passerelles possibles entre les magasins et au-delà de la fonction de directeur de magasin, il est difficile d’évoluer professionnellement », explique Ludovic D’Hooghe, directeur du cabinet Alphéa Conseil. En clair, les enseignes intégrées offrent plus de perspectives de carrière que les indépendantes et sont donc plus adaptées aux ambitieux. Quant aux indépendants, quelle catégorie de managers séduisent-ils ? « Ceux qui cherchent l’autonomie au travail, éclaire Anthony Buchenet, executive manager senior retail chez Michael Page. L’indépendant permet de mettre plus à profit ses compétences commerciales. » À savoir les méthodes d’achat en direct, le jeu des négociations, des marges et des prix.

 

La polyvalence en supermarché, la gestion des stocks en hyper

Autre différence : la taille du magasin. « Entre un magasin dont le chiffre d’affaires est de 500 000 euros et un autre à un million d’euros, les responsabilités ne sont pas les mêmes, tout comme les volumes de commandes et les méthodes de management », assure Ludovic D’Hooghe. Généralement, les points de vente les plus modestes sont plus adaptés aux profils de managers privilégiant l’humain. « En supermarché, il y a une plus grande proximité avec la clientèle et il faut des managers polyvalents au travail », observe Thierry Roger, directeur de l’espace emploi du groupe Carrefour. En clair : des cadres qui n’hésitent pas à mettre la main à la pâte en aidant à la mise en rayon lorsque c’est nécessaire. Dans les plus grandes structures, poursuit Thierry Roger, c’est moins le cas : « En hypermarché, les volumes de produits sont plus importants, la partie gestion des stocks est par conséquent généralement plus complexe. » Pour résumer, les managers très axés sur l’opérationnel, plutôt typés cartésien, doués dans l’analyse et ayant plus le goût du risque et des prévisions auront tendance à plus s’épanouir dans un hypermarché, tandis que les managers plus à l’aise dans le relationnel, aimant fédérer des équipes et être en contact direct avec la clientèle privilégieront les opportunités en supermarché.

 

Des habitudes de consommation qui diffèrent selon la zone géographique et le type de magasin

« Il y a également des différences selon que le magasin se situe en zone urbaine ou en zone plus rurale, constate Thierry Roger. Le contact avec la clientèle et le travail au quotidien ne sont pas les mêmes. Dans un magasin en zone plutôt rurale, la relation avec la clientèle est généralement plus forte. La gestion des volumes diffère aussi car la manière de consommer n’est pas la même. » En campagne, l’habitude des courses de la semaine reste forte, avec des caddies généreusement remplis et des rituels à dates fixes, tandis que la population de la ville a tendance à privilégier le petit panier et l’achat au jour le jour, en fonction des besoins du moment. Les conséquences managériales sont importantes : une plus grande volatilité des achats peut rendre plus complexe la tâche du manager dans sa gestion humaine et ses prévisions de volume. Le paramètre géographique n’est pas le seul qui fasse varier les habitudes de consommation : le type de magasin compte aussi, entre les points de vente classique et les hard-discount par exemple, où le contact client est moins primordial. « Néanmoins, c’est de moins en moins vrai, nuance Ludovic D’Hooghe. Le fonctionnement managérial d’une enseigne de hard-discount est simplifié mais l’image de marque et l’accueil des consommateurs se rapprochent en revanche de plus en plus des enseignes classiques, avec des attentes managériales sensiblement identiques. »

 

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Régis Delanoë
Régis Delanoë

Après un Master obtenu à l’Institut d’études politiques de Rennes, Régis Delanoë s’est mis à son compte en tant que journaliste indépendant. Multitâche, il travaille depuis plus de dix ans dans le vaste domaine de la presse écrite et web. Enquêtes, reportages, interviews et veille de l’actualité : il s’est notamment spécialisé dans le secteur de l’emploi et de la formation, s’intéressant de très près aux nouvelles tendances et aux évolutions à venir en la matière.

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