Quelle est la région où l'on travaille le moins en France ?

Mathieu Bruckmüller

Au niveau national, les salariés ont beau avoir été moins absents de leur travail en 2010 qu'en 2009, il existe encore de très fortes disparités selon les régions. Alors chez vous, on est plutôt tire-au-flanc ou dingue de travail ? Découvrez le palmarès.

C'est une des conséquences de la crise. Les salariés par peur, entre autres, de perdre leur travail, ont été plus présents au boulot. En moyenne, ils n'ont été absents que 14,5 jours en 2010 contre 17,8 jours en 2009, révèle le troisième baromètre de l'absentéisme réalisé par Alma Consulting Group.

Mais cette moyenne nationale cache de fortes différences entre les régions.

26 jours d'absentéisme pour la région Méditerranée !

Ainsi, la palme de l'absentéisme revient à la région Méditerranée avec 26 jours d'absence en moyenne par salarié l'an dernier. Un chiffre qui n'a rien d'étonnant. « C'est la région qui attire le plus de salariés en fin de carrière. Or, c'est la population qui s'absente le plus longtemps pour des raisons de santé », explique Yannick Jarlaud, directeur du département Prévention de l'absentéisme chez Alma Consulting.

En effet, les salariés de plus de 51 ans enregistrent un taux d'absentéisme deux fois supérieur (5,21%) à celui des salariés de moins de 30 ans (2,34 %).

La région Rhône-Alpes prend la deuxième place du podium avec 20,3 jours d'absence en moyenne par salarié. Sur la troisième marche, on trouve le grand Ouest avec 17,6 jours. Suivent dans l'ordre décroissant le sud-Ouest (13,4 jours), le Nord (13,2 jours) et l'Île-de-France (13 jours).

La région grand Est se trouve en queue de peloton avec seulement 12,2 jours d'absence. Cette bonne performance s'explique notamment par la forte présence d'entreprises industrielles. Or celles-ci travaillent depuis longtemps à limiter l'absentéisme.

L'absentéisme plus fort dans les PME

De manière générale, ce sont les PME de moins de 250 collaborateurs qui font face au plus fort taux d'absentéisme (4,70 %). Elles sont talonnées par les grandes entreprises (500 à 1000 collaborateurs) qui ont un taux de 4,61 %. Pas de doute, la tendance se confirme. « L'absentéisme reste plus fort dans les entités de petite taille, allant à l'encontre de la croyance qui font des grandes entreprises, les championnes de l'absentéisme », explique Yannick Jarlaud.

Mais au-delà de la taille de l'organisation, c'est la taille de l'équipe et le sentiment d'appartenance du collaborateur à celle-ci qui apparaissent comme des critères déterminants.

Quel remède ?

« Ne pas être « noyé » dans une masse collective aide à prendre conscience de l'impact de son absence sur ses collègues et tend à mobiliser le collaborateur davantage. Développer la cohésion au sein des équipes devient dès lors une mission essentielle confiée aux managers. Or aujourd'hui, trop souvent, les managers sont de très bons techniciens, mais on ne leur a pas donnés les clés pour bien manager », analyse Yannick Jarlaud.

 

Mathieu Bruckmüller © Cadremploi.fr

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