Quelle rémunération négocier à l’embauche dans l’assurance ?

Agnès Wojciechowicz

L’assurance rencontre quelques difficultés à pourvoir tous les emplois qu’elle propose. Certains avantages peuvent donc être obtenus au moment du recrutement. Formations, progressions de carrière ou salaires : focus sur ce vous pouvez réellement négocier.

« L’assurance est l’un des secteurs qui rémunère le mieux ses salariés », annonce José Milano, directeur des affaires sociales de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA). Toutefois, votre marge de manœuvre variera en fonction de la taille de l’entreprise. Dans les grands groupes du secteur, les rémunérations fixes dépendent de grilles établies en interne ou s’alignent sur les échelles salariales publiées par les cabinets de recrutement. Chez Axa, par exemple, « les négociations se situent dans une marge définie par une cellule de conseils RH pour définir les salaires en fonction des métiers et des années d’expérience selon des benchmarks internes et externes », explique Muriel Nicou, responsable du recrutement d’Axa France.

Une marge d’action plus mince dans les grands groupes

Selon l’enquête sur les salaires réalisée par Hays en 2014, un conseiller mutualiste junior touchera ainsi entre 21 et 23 K€ par an, un gestionnaire responsabilité civile ayant moins de trois années d’expérience de 24 à 26 K€ tandis qu’un chargé de clientèle spécialisé en courtage démarrera sa carrière avec une paie oscillant entre 32 et 40 K€. « Les grands groupes sont contraints par des études de rémunérations internes mais pas les petites structures, beaucoup plus aptes à gérer des exceptions salariales », précise Baptiste Lambert, manager Financial services chez Robert Half. Cependant, « les assureurs et le mutualistes offrent des packages incluant des primes de participation pouvant être intéressantes », relève Fabrice Berger, regional manager pour Hays en banque et assurance.

Un fixe majoré pour les experts

Dans certains cas, cependant, les assureurs sont plus ouverts à la négociation du fixe. « Si un candidat a une expérience de mise en œuvre de projets complexes », par exemple, indique José Milano. D’où l’intérêt de mettre en avant ses réalisations passées dans sa candidature. De la même manière, certains profils en pénurie ont moins de difficulté à obtenir un fixe qui réponde à leurs aspirations. C’est le cas des actuaires très prisés par les recruteurs. « Sur les fonctions d’expertise, la rémunération est structurée par le fixe, le variable qui dépend de l’atteinte des objectifs ainsi que la participation, explique Muriel Nicou. Sur des profils juniors ou débutants, elle va de 37 à 40 K€ annuels et peut monter jusqu’à 45 K€ pour les actuaires. »

Un variable en fonction des résultats

Les fonctions commerciales ont elles aussi plus de latitude en matière de négociation salariale. « Leur rémunération n’est pas plafonnée. Ce sont eux qui la construisent en fonction de leurs résultats, assure Muriel Nicou. Un commercial en épargne et protection junior en réussite gagnera autour de 28 K€ bruts annuellement. »

Pour les autres profils…

Ceux qui n’ont ni l’expertise, ni l’expérience, ou qui ne font pas partie des fonctions pénuriques, peuvent espérer voir augmenter leur salaire par certains avantages offerts par les entreprises. « En plus de l’intéressement, du variable et du fixe, nos salariés peuvent bénéficier d’avantages indirects tels que le comité d’entreprise ou encore les primes sur les assurances. Ils peuvent par exemple avoir droit à des chèques vacances ou à des participations à des voyages, propose Muriel Nicou. Ces avantages peuvent équivaloir à 6 % de rémunération en plus. » José Milano souligne qu’« en plus du haut niveau de protection sociale, santé, prévoyance, retraite ou de l’octroi de plans d’épargne abondés, les formations peuvent également entrer en ligne de compte du package proposé par l’entreprise. Le secteur fait de gros efforts en la matière puisque 70 % des salariés suivent un cursus de 40 heures par an en moyenne. »

Négociez deux fois

Enfin, les assureurs proposent souvent des réévaluations de salaires à la fin de la période d’essai. Il ne faut pas hésiter à proposer une rémunération en deux temps. « Un candidat qui souhaite obtenir 45 K€, pourra être rémunéré 40 K€ dans un premier temps pour se voir attribuer 44 ou 45 K€ par la suite, une fois sa période d’essai validée », conclut Baptiste Lambert.

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Agnès Wojciechowicz
Agnès Wojciechowicz

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