La question du budget
C’est l’interrogation prioritaire à ne pas négliger, selon Chantal Zimmer, déléguée générale de la Fédération Française de la Franchise (FFF). « Comme dans toute création d’entreprise, il faut constituer en amont un business plan et voir s’il correspond aux exigences du franchiseur », indique-t-elle. Pour être sûr de bien comprendre les modalités d’intégration au réseau de franchises (droit d’entrée, investissement global, fond de roulement, apport personnel, etc.), vous pouvez vous faire aider d’un expert-comptable et d’un avocat, qui sauront décrypter les documents fournis par le franchiseur.
Une documentation complète et claire
Parmi la masse d’informations qu’est en droit de demander un futur franchisé à un franchiseur, il y a le DIP (document d’information précontractuel). « Son contenu est réglementé par des critères stricts fixés par le Code du Commerce », précise Pierre-Michel Cros, consultant du cabinet de conseil MADERE. Par souci de transparence, doivent y figurer des éléments tels que la présentation de l’entreprise et du réseau, ainsi que la présentation du marché dans lequel celui-ci évolue. « À la lecture des documents, il faut se sentir en confiance, ne pas hésiter à questionner le franchiseur pour chasser les doutes », poursuit le consultant. Quels outils sont exactement fournis ? Une vision géomarketing du potentiel du territoire a-t-elle été effectuée ? Quelle est la politique de la marque en manière de communication ? Quels sont les supports de publicité utilisés ? Autant d’éléments d’information qui doivent permettre de se faire un avis sur le sérieux de cette opportunité qui vous est offerte de vous lancer dans une nouvelle activité.
Rencontrer d’autres franchisés
« Recueillir les informations d’un franchiseur, c’est bien, mais rien ne remplace le retour d’expérience de franchisés qui vivent le quotidien qui sera peut-être le vôtre dans un avenir proche », estime Alain Bosetti, entrepreneur et fondateur du salon des micro-entreprises. Il préconise de demander à rencontrer différents franchisés déjà installés, « avec des profils divers, des anciens et des nouveaux, de manière à confronter leur point de vue ». Une manière, d’après Bernard Tardy, gérant du cabinet conseil RBC, « de poser des questions concrètes et de voir s’il n’existe pas des différences entre le projet que vous vend un franchiseur et la réalité du terrain ». Vous pouvez également demander au franchiseur qu’il vous transmette la liste des arrivées et départs de franchisés au sein de son réseau. « Le taux de turn-over moyen toléré est de 10 %, s’il est supérieur à 20 %, c’est signe que le réseau n’est pas assez fiable pour s’engager », estime Bernard Tardy.
La formation et le suivi
Il est également incontournable de se renseigner sur les conditions d’accueil des nouveaux franchisés au sein du réseau puis sur le suivi tout au long de l’année. « Chaque franchiseur se doit d’offrir une période de formation, dont le financement est le plus souvent compris dans le droit d’entrée », assure Julien Moineau, fondateur et PDG du groupe Axeo Services. Dans ce cas précis, elle est composée de trois semaines de formation théorique, d’une semaine de pratique et d’une semaine de formation spécifique à l’informatique. La durée et le contenu de cette formation peuvent varier, de quelques jours de cas pratiques à plusieurs semaines pour une remise à plat des exigences de l’activité. « Ensuite, ce sont les animateurs de réseau qui sont en charge du suivi et de l’assistance », précise Chantal Zimmer. Mieux vaut donc aussi s’assurer de la présence dans le réseau de ces animateurs, de leur nombre et de la fréquence de leurs visites, qui peut varier d’une fois par an à une fois par trimestre.
Les termes du contrat
Dernier point et non des moindres : le futur franchisé doit bien avoir en tête les termes du contrat qui le lie au franchiseur. « La durée doit permettre un retour sur investissement », éclaire Chantal Zimmer. Elle est majoritairement comprise entre 5 et 7 ans. Le DIP comporte aussi les conditions de renouvellement du contrat (payant dans certains cas), les conditions de cession et de rupture. « C’est comme un contrat de divorce, les éventuels litiges se passent plus ou moins bien selon les cas », observe Alain Bosetti. Certains franchiseurs précisent avec plus de clarté que d’autres les conditions de conciliation et de médiation.

Après un Master obtenu à l’Institut d’études politiques de Rennes, Régis Delanoë s’est mis à son compte en tant que journaliste indépendant. Multitâche, il travaille depuis plus de dix ans dans le vaste domaine de la presse écrite et web. Enquêtes, reportages, interviews et veille de l’actualité : il s’est notamment spécialisé dans le secteur de l’emploi et de la formation, s’intéressant de très près aux nouvelles tendances et aux évolutions à venir en la matière.